« Mes baskets sont fabriqués à base de déchets »

La basket Re-Cycle (325 euros). © Lucas Chanone

Ce Belge trentenaire a lancé sa marque d’accessoires végane à Paris. Ses célèbres baskets sont vendues mondialement dans des enseignes respectées, telles que Dover Street Market et les Galeries Lafayette aux Champs-Elysées.

« J’ai commencé avec Rombaut, il y a sept ans. Etant moi-même végan, je voulais que ma marque le soit aussi. Durable, avec le moins de déchets possible. Au début, c’était difficile. Il y avait peu de matériaux adaptés. Mes premières chaussures étaient à base d’écorce d’arbre, de latex naturel et de teintures végétales. Elles coûtaient très cher, tenaient plus du concept que du produit accessible. Nous avons progressé lentement, mais aujourd’hui ça va.

En sept ans, les choses ont beaucoup changé. Actuellement, il est plus facile de trouver du cuir synthétique de bonne qualité et qui tient longtemps. Il est aussi plus esthétique qu’avant. Il existe beaucoup plus de cuirs végétaux.

En ce moment, j’utilise entre autres des matériaux fabriqués à base de déchets de l’industrie du jus de pomme

A l’époque, j’étais le premier à tester la fibre d’ananas, mais c’est moins joli et ça s’use plus vite. J’expérimente aussi le cuir de champignon. Ce n’est pas encore tout à fait au point, mais c’est un matériau prometteur.

Le créateur Mats Rombaut
Le créateur Mats Rombaut© SDP

Le problème, c’est que de grands groupes et entreprises ont senti le potentiel financier de ces nouveaux matériaux. Ils ont désormais un accès plus rapide aux innovations, alors qu’avant, Rombaut et moi étions toujours les premiers. Il y a des progrès, mais ça reste lent, et la plupart des entreprises ne cherchent pas à rendre le monde meilleur.

Je pense que les consommateurs sont un peu perdus dans tout ça. Presque toutes les marques ont une ligne durable, mais il n’y a pas de réel consensus sur l’objectif visé. Chacun gère son truc. Mais la structure même du secteur de la mode est restée la même et tout continue exactement comme avant. Je fais moi-même des présentations et des collaborations, mais c’est purement stratégique.

Avec Rombaut, je voulais changer le monde. C’était le but, lorsque j’ai commencé. J’avais 25 ans. Aujourd’hui je suis plus réaliste, mais j’y crois encore. Regardez Greta Thunberg. Elle a inspiré tellement de personnes, mobilisé toute une génération. Je suis convaincu qu’il est possible de changer les choses, même en étant seul. »

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