Sans hésiter, notre miss été 2012, c’est la fille Carven.
Même si on ne joue pas dans la même cour de récréation puisqu’il s’agit de mode, de fashion week, de défilés parisiens, de jeune créateur plus que prometteur nommé Guillaume Henry et d’Anna Wintour au premier rang, on dit front row. Dieu qu’il était enthousiasmant ce show, avec ces imprimés latinos, ces ikats sur mousseline, ces grelots fichés sur les talons, ces dentelles aux couleurs explosives, ces cols fermés de petite écolière sage chahutés par des robes bustiers, ces plastrons bavarois en cuir.
C’est que Guillaume Henry et son équipe ont rêvé d’une fille Carven retour d’un grand voyage, une baroudeuse qui aurait fait le tour du monde sans passeport, en serait revenue « avec une histoire un peu folklorique », aurait récupéré des éléments de ci, de là, des imprimés du Pérou, des techniques du Guatemala, des broderies de Bretagne, des vestes de Hongrie et puis aurait tout collé ensemble, à sa guise.
En ajoutant quelques accessoires stylés, des chaussures en paille tressée à la main pensées avec Robert Clergerie, des bijoux scoubidou/clochettes avec Les Néréides et des sacs avec jacquard exotique travaillés par Upla, « une institution française légendaire », précise Guillaume Henry. Quelle allure, quelle fraîcheur, quelle modernité.
Anne-Françoise Moyson
