Paris Fashion Week: le luxe rajeunit son offre

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Isabelle Willot

On attribue souvent aux jeunes maîtres du monde issus de la nouvelle économie, l’omniprésence sur les catwalks de ce qu’on appelle le streetwear, autrement dit le détournement dans la vie quotidienne jusque dans la sphère professionnelle de vêtements à l’origine destinés à la salle de sport. Ils sont toujours bien présents et peut-être même davantage qu’avant chez Hermès notamment mais avec un degré de sophistication rarement égalé jusqu’à aujourd’hui. Faudrait-il voir un effet Macron dans le retour en force du tailoring, dans le choix de coupes sobres et de couleurs douces quand il y a couleur comme ce fut le cas chez Berluti où la palette choisie par Haider Ackermann faisait la part belle aux tons empreints de naturalité? Il est clair en tout cas que pour les quatre ténors du luxe à la française smart is de new sexy. L’heure n’est plus à afficher haut et fort ses revenus même si c’est bien aux plus nantis que s’adressent ces maisons. L’aisance se traduit dans la forme confortable des vêtements et le choix de matières précieuses même quand elles sont techniques. Ce que Véronique Nichanian chez Hermès appelle « le laisser-aller sophistiqué. Quand il y a logo, il sera détourné sous forme d’ode à Paris par Kris Van Assche, à la tête de Dior Homme depuis 10 ans déjà. Le Belge ne cache pas sa fascination pour cette période de la vie où l’on n’est plus un enfant et pas encore tout à fait un homme même quand on se plaît à revêtir déjà les vêtements de l’adulte. En les mêlant crânement à son fond de garde-robe d’adolescent. Une coolitude que l’on retrouvait aussi chez Lanvin où Lucas Ossendrijver choisissait d’ouvrir son show en superposant un trench sur une salopette de mécano, un basique de plus en plus installé du vestiaire masculin. Une tenue qui sonne la fin de la récréation et le retour au travail. Toutes manches retroussées.

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