Pas vu, pas pris

Ce mardi 12 avril sonnera en fanfare le début de l’année design 2011 avec l’ouverture officielle du Salon du meuble de Milan.

La veille déjà, tous ceux qui ont choisi sa version off baptisée Fuorisalone Milan Design Week ouvriront déjà leurs showrooms à la presse. Cela fait quelques semaines que je rassemble les e-mails d’invitation dans une boîte ad hoc. Un simple « slide and drop » dans un premier temps, jusqu’à ce que leur nombre ne commence vraiment à m’inquiéter. Samdi soir, j’ai arrêté le décompte final: j’ai reçu cette année plus de 300 sollicitations en tout genre. Bien sûr, il y a des doublons – ou pire, certaines personnes ayant jugé utiles d’envoyer cinq rappels pour le même événement. Après dégraissage, il m’en reste encore 200… à répartir sur cinq jours. Evidemment il y aura des pertes : pas certain que le jeune design polonais – et c’est bien dommage – survive au second écrémage. Contrairement à la Fashion Week de Milan, où les défilés ont lieu à dates et heures fixes, chaque journaliste design se fait son propre programme. Avec le stress permanent de « passer à côté » de l’événèment de l’année. Sous peine de devoir… y repasser, au sens premier du terme. Pour aller littéralement chercher l’outil de travail indispensable: le dossier de presse et les images – encore la plupart du temps sur CD – qui ne sont délivrés qu’en échange d’une carte de visite. Le nombre de kilomètres parcourus chaque année se mesure à l’usure des semelles de mes chaussures, plates, of course. On ne survit pas à une design week en stilettos. Si la plupart de mes collègues tirent une valise à roulette derrière eux pour y transporter les kilos de paperasses – qu’il faudra ensuite ramener dans l’avion en croisant les doigts pour éviter l’excédent de bagage -, j’ai abandonné cette option. J’ai constaté que ma saturation mentale était directement proportionnelle à la quantité de brol que je porte sur mon dos. Lorsque le sac est trop lourd, c’est la chaise ou le canapé de trop. Il est temps de décharger le stock pour repartir ensuite. Ou au moins de faire un break. Cette année, il paraît que Tom Dixon sert du vrai thé british et des scones dans le resto épéhémère qui lui sert de showroom. Tout lui, ça. Ce sera diffiile de « passer à côté » de celui-là.

Isabelle Willot

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content