Prada, Fendi, Max Mara… Ces grandes dynasties de la mode italienne
Fondés de façon artisanale, ces ateliers et sociétés se sont développés avec pour fil rouge le sens de la descendance, jusqu’à devenir des marques majeures sur l’échiquier international. Retour sur les origines des Prada, Fendi, Max Mara et autres labels, actifs dans l’accessoire.
Fendi, le culte de la fourrure
F, comme Fendi. Mais aussi F comme fourrure, la matière fétiche du label romain. Ce petit atelier est ouvert par Adele et Edoardo Fendi en 1925 et acquiert une belle réputation par-delà les frontières de la Botte, grâce à la qualité de ses créations. Après la Seconde Guerre mondiale, les cinq filles du couple rejoignent l’entreprise et se chargent de transformer la boutique en véritable empire de la mode. Avec leur mère, elles font appel au jeune styliste allemand Karl Lagerfeld, c’était il y a plus de cinquante ans déjà. Ce dernier crée le désormais célèbre logo aux deux F inversés, et ne cesse de repousser les limites du possible, coupant, rasant, teignant, superposant, brodant et assortissant sans aucun tabou ces matériaux luxueux que sont les zibelines, visons, etc. Place à de la fun fur, mais aussi des lignes de chaussures, de montres, de parfums, de foulards et d’accessoires. La troisième génération n’est pas en reste, avec l’arrivée de Silvia Fendi, en tant que créatrice des accessoires et de la ligne Homme. C’est à elle que l’on doit le succès des it bags, les Baguette et Peekaboo en tête, à la fin des années 90. Le label est depuis 2001 la propriété du groupe LVMH.
Prada, du cuir au Nylon
C’est l’un des labels de luxe les plus influents et désirés. Un style anticonformiste, qui flirte parfois avec le kitsch mais capte comme jamais l’air du temps, quand il n’en donne pas le tempo. A l’origine de la griffe, le grand-père de sa directrice actuelle, Miuccia Prada. Ce dernier fonde en 1913 une maroquinerie dans la célèbre galerie Victor-Emmanuel II, à Milan. Mais ce n’est que dans les années 70 que la marque prend son envol, lorsque sa descendante, qui avait au départ étudié les sciences politiques et le mime, reprend les rênes de la création. Elle imagine ce qui deviendra l’iconique sac en Nylon du label, participe pleinement à la logomania et crée, avec brio, la seconde ligne Miu Miu, qui mène, depuis, une existence entièrement autonome. Toujours indépendante, l’entreprise connaît un chiffre d’affaires en baisse depuis quelques saisons, faisant sans doute les frais de la tornade Gucci et d’une différence de moyens, comparé aux autres marques transalpines, épaulées par de grands groupes de luxe.
Max Mara, le pari du prêt-à-porter
Quand Achille Maramotti crée Max Mara, en 1951, c’est d’abord un pari sur le succès futur du prêt-à-porter. Sa première collection ne contient que deux pièces : un tailleur et un manteau. Ou comment reproduire le style de la haute couture parisienne avec des techniques de production industrielle. L’Italien, diplômé en droit, ne tombe pas par hasard dans la sphère mode. Il est le petit-fils de Marina Rinaldi, propriétaire et dirigeante d’un atelier de confection, et fils de Giulia Maramotti, fondatrice d’une école de couture. Connue pour collaborer avec des talents émergents sans pour autant communiquer sur leurs noms, la marque a ainsi vu passer dans ses ateliers Karl Lagerfeld, Jean-Charles de Castelbajac, Emmanuelle Khanh, Dolce & Gabbana, Narciso Rodriguez… Sa plus grande réussite n’est autre que le manteau 101801, un best-seller reproduit à l’identique de saison en saison, depuis 1981. A noter aussi le lancement de deux labels complémentaires : Sportmax, aux accents sportswear, et Marina Rinaldi, dédié aux grandes tailles. Considéré alors comme la quatrième plus grande fortune italienne selon Forbes, Achille Maramotti est décédé en 2005, laissant à ses enfants, Luigi, Ignazio et Maria Ludovica, le soin de présider aux destinées du groupe.
Fratelli Rossetti
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Renzo Rossetti décide d’apprendre le métier de cordonnier, pour imaginer des modèles voués à la pratique du sport. Mais pour le plus grand plaisir des amateurs de qualité » made in Italy « , ce sont les souliers de ville qui feront sa réputation. Plus de deux cents étapes sont nécessaires à la confection d’une paire de chaussures, dont le cuir se décline dans de multiples coloris. Actuellement, les trois fils du fondateur – Luca, Diego et Dario – se chargent de poursuivre la tradition.
Bvlgari
Une fois n’est pas coutume, c’est en Grèce que l’on trouve les origines de cette maison de haute joaillerie. Son créateur, Sotírios Voúlgaris, est un orfèvre ayant quitté sa terre natale pour ouvrir plusieurs boutiques en Italie et créer la société Bvlgari, en 1884. Y sont imaginés des bijoux d’exception en or jaune, sertis de cabochons entourés d’or et de diamants… Mais aussi, par la suite, des articles en soie et en cuir, des lunettes et même des hôtels. La quatrième génération est toujours active, mais cette fois au sein du groupe de luxe LVMH, qui a racheté la maison en 2011.
Tod’s
Est-il encore besoin de présenter Gommino, un mocassin casual chic, réputé pour sa souplesse et ses 133 picots en caoutchouc assemblés à la main ? Lancé il y a quarante ans par Diego Della Valle, il s’en vend désormais 2,5 millions de paires chaque année. Une belle réussite pour cette famille, active historiquement dans la fabrication de chaussures depuis les années 20 et qui a, par la suite, développé les griffes d’accessoires Hogan et Fay, tout en rachetant les labels Roger Vivier et Schiaparelli.
AGL Shoes
Après deux premières générations masculines, ce sont trois soeurs qui ont repris en main la destinée d’AGL Shoes. Sara, Vera et Marianna Giusti imaginent des chaussures confortables, avec un net penchant pour le style androgyne. Elles n’hésitent pas à injecter dans leurs collections les dernières tendances du moment, réinterprétées à leur manière. Une belle façon d’ancrer la griffe, qui fête cette année ses 60 ans, dans la modernité.
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