Premier défilé de Virgil Abloh pour Louis Vuitton
Il y a des créateurs de mode qui aiment que leurs vêtements parlent pour eux-mêmes lors des défilés et ceux qui préfèrent laisser aux invités des notes d’intention sur leur siège. Virgil Abloh, 38 ans, fraîchement nommé directeur artistique de Louis Vuitton, a choisi une troisième voie en proposant aux témoins privilégiés de son tout premier défilé d’apprendre à mieux le connaître au moyen d’un abécédaire tantôt sérieux, tantôt malicieux, mêlant à la fois des informations sur le show et des réflexions plus philosophiques sur sa vision de la mode et de son rôle à venir à la tête de la maison qui assure-t-il, « inventa la logomania ».
Pour son premier tour de piste, l’Américain a vu les choses en grand, au sens propre d’abord, avec ce catwalk dont on ne voyait pas le bout, arborant toutes les nuances de l’arc-en-ciel. En le parcourant pour trouver sa place – rien que du premier rang ce qui témoigne d’une vision plutôt égalitaire du nouveau patron -, plus d’un guest a dû penser à la célèbre réplique de Dorothée – « Toto, j’ai bien l’impression que nous ne sommes plus au Kansas » – dans Le Magicien d’Oz, le fameux abécédaire sus-mentionné y faisant d’ailleurs clairement référence.
Tout le long du podium, des membres du personnel de la maison mais aussi des étudiants d’écoles de mode vêtus de tee-shirts de couleurs célébrant l’événement démontraient le désir de Virgil Abloh de convier le plus de monde possible à la fête et pas uniquement une poignée d’élus même si, comme pour tous les défilés Louis Vuitton les célébrités étaient présentes en nombre. Parmi elles bien sûr se trouvait son « mentor et ami » Kanye West, dans les bras desquels le diplômé en architecture et en génie civil s’est d’ailleurs effondré, secoué par l’émotion, lors du traditionnel final.
En guise d’envoi, pas moins de 17 silhouettes distillant le blanc dans toutes ses nuances, pour certains il fallait y voir un clin d’oeil à la marque d’Abloh, Off-White, lancée il y a à peine 5 ans. Tous les « codes » chers à celui qui se revendique de la rue étaient bien sûr au rendez-vous, l’oversize, les sweats à capuche, les pantalons de jogging, le tout upgradé dans les matières stars du monde du luxe. La montée en couleurs fut ensuite progressive, avec une préférence toutefois pour les looks monochromatiques, à l’exception de quelques détails fluo, décidément l’une des tendances incontournables de l’été 2019. Quelques imprimés aussi, des champs de fleurs remplis de coquelicots, et du tie-dye, des accessoires bien sûr, cela reste le fer de lance de la maison, certains plus faciles à assumer que d’autres, et en guise de final, un homme fer qui répondait au pull affichant une photo de Dorothée et sa bande. Un show feel good qui fait passer un message fort: rien n’est impossible à ceux qui osent rêver en grand.
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