Quand Abercrombie rime avec anorexie

Abercrombie, la marque polémique qui exigeait déjà de ses clients beauté, minceur, et richesse, vient de franchir un cap en vendant la taille XXXS, exigeant la maigreur pour être revêtue.

On vous en parlait il y a quelque temps déjà : la taille triple zéro – correspondant à un tour de taille inférieur à 58 cm – fait des émules chez les people, qui, comme on le sait, ont un fort pouvoir prescripteur chez le public, les jeunes filles et jeunes femmes en particulier.

Après avoir déjà supprimé les tailles supérieures au 38 dans ses boutiques, la marque Abercrombie & Fitch – coutumière des polémiques – rentre dans ce bal de l’extrême maigreur, en mettant en vente la taille XXXS – correspondant au fameux triple 0 – pour femme, équivalent à la taille moyenne pour un enfant de… 8 ans.

Au quotidien Le Parisien qui a rappelé l’existence de cette micro taille dans leur catalogue et tenté de joindre le siège, la marque a simplement répondu que « la taille n’était proposée que pour les pantalons et n’est plus produite depuis 2012. Ne la vendant plus, nous allons la retirer de notre guide des tailles. » Mais le doute subsiste quand on flâne sur le site marchand d’Abercrombie US (photo) où les modèles sont plus que minces.

Alors certes, d’aucun(e)s argueront que certaines personnes arborant une taille XXXS à l’âge adulte ne sont pas forcément anorexiques, que c’est une nature. C’est un fait. Mais ça n’est pas le cas pour le plus grand nombre, et notamment pour bon nombre de jeunes filles qui prennent ce type de produit comme une sommation à maigrir. Mike Jeffries, le patron, n’a-t-il pas dit lui-même s’adresser à « des gens cool et beaux qui ont les moyens« , qualités auxquelles est associée cette extrême maigreur de fait.

Des questions taraudent : quelle est la stratégie de cette entreprise qui sélectionne et va jusqu’à formater sa clientèle de la sorte.

Mais surtout, comment faire pour convaincre certaines clientes qui se désespèrent de ne pas rentrer dans la taille d’un enfant de 8 ans quand elles en ont le double, que ça n’a aucun sens, que c’est au vêtement de s’adapter à nos modes de vie et non l’inverse?

Pour ceux et celles qui n’ont pas perdu ça de vue, il reste encore un moyen très efficace pour lutter contre ce genre de « dictature » de la part des marques, et la plus efficace: le boycott.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content