Quatre bonnes raisons d’aimer Diane von Furstenberg, encore et toujours
A 70 ans, la créatrice belge sera nommée docteur honoris causa de l’université d’Anvers, fin mars prochain. Cette distinction, elle la doit à sa carrière dans la mode mais aussi à son engagement en faveur des Droits de l’homme et de la femme. Quatre raisons de la porter dans nos coeurs pour toujours.
1. Elle reste très attachée à la Belgique. Bien que l’ayant quittée à l’âge de 13 ans pour un pensionnat en Suisse avant de rejoindre l’Angleterre puis les Etats-Unis, la créatrice associe encore notre patrie à sa tendre enfance.
« C’est le seul endroit au monde où je redeviens une fillette, raconte celle qui était alors une petite brunette aux cheveux bouclés, que tout le monde prenait pour un garçon. C’est un pays particulier, qui me tient à coeur. A l’époque, je croyais être une gamine qui ne vivrait jamais rien… »
2. Elle soutient les femmes. « Je suis profondément choquée par l’élection de Donald Trump et par ce qui nous arrive aujourd’hui, dénonce-t-elle. J’étais jeune dans les années 70 ; le sida n’existait pas et on se figurait avoir découvert la liberté. Je n’ai aucune idée de ce que nous devons faire à présent. J’y réfléchis beaucoup. En tout cas, il ne faut pas pleurer, ni se plaindre. »
Les marches des femmes qui ont eu lieu aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde pour rappeler les droits de celles qui sont encore trop souvent considérées comme le sexe faible lui ont mis du baume au coeur. « Même si ce n’est aujourd’hui qu’une simple réaction à une situation politique, elles montrent qu’il existe une autre Amérique que celle de l’investiture du nouveau président. Nous devons prendre un peu de recul, je crois. Voir ce qui se passe, définir notre objectif. Nous rassembler et nous mobiliser depuis la base, car c’est ainsi que toutes les grandes choses commencent. »
3. Elle est marraine de la statue de la Liberté. « Je crois dans les migrations, je crois dans les réfugiés, et d’ailleurs, je les aide », affirme-t-elle. Longtemps courtisée pour faire partie de la direction du monument, elle a toujours décliné l’offre. Mais un livre sur l’histoire de la statue et de toutes les personnalités associées à son destin, de Victor Hugo à Joseph Pulitzer en passant par Gustave Eiffel, l’a fait changer d’avis. « Je me suis dit : attends un peu… Dame Liberté est une femme, elle représente la liberté, comment refuser cela ? »
Bien que n’étant « pas vraiment douée pour les collectes de fonds », elle a eu une idée pour le futur musée. A l’entrée, il y aura une grande sculpture composée d’étoiles, comme sur le drapeau américain. Elles ont été coulées dans l’acier de la structure de Gustave Eiffel qui a soutenu l’oeuvre jusqu’à sa restauration, en 1986. « Nous réutilisons donc aujourd’hui cette matière et, comme nous avons besoin de 100 millions, j’ai proposé de vendre les étoiles 2 millions pièce. Elles sont parties comme des petits pains », raconte-t-elle.
4. Elle passe le relais en douceur. Toujours propriétaire de sa société, elle s’est rendu compte « qu’il était temps de penser à l’avenir » et a engagé pour la première fois un chief creative officer, Jonathan Saunders.
« Ce n’est pas une femme; je n’avais pas le choix, avoue-t-elle. Dès le moment où il est entré en scène, en 2003, j’ai été subjuguée par son sens inouï des imprimés et des couleurs. Une qualité rare que nous possédons tous les deux. Quand j’ai su qu’il était disponible, j’ai voulu l’avoir immédiatement. »
Désormais, elle n’intervient plus vraiment dans le processus créatif et a pleine confiance en son poulain. « Ses collections sont fraîches et inédites, mais restent fidèles à l’image de marque », se réjouit celle qui pense aujourd’hui à adapter un peu son modèle d’entreprise pour mieux coller à l’air du temps. « J’espère pouvoir me désimpliquer encore davantage très rapidement afin de me consacrer pleinement à mon action humanitaire, conclut-elle. Etre avant tout une voix, en premier lieu celle des femmes. Pour l’égalité des droits pour tous. Et pour sauver la planète. »
PAR JAN JAGERS
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