Vidéo: la vie de trois blogueurs mode au travail dans l’enfer d’une usine textile au Cambodge

Sweatshop Dead Cheap Fashion © capture d'écran
Aurélie Wehrlin Journaliste

Trois blogueurs de mode norvégiens ont vécu la vie d’ouvriers du textile au Cambodge durant un mois, suivis par les caméras. Le verdict est sans appel : « What kinf of life is this ? « 



Frida, Ludvig et Anniken sont beaux, jeunes et norvégiens. Ils sont également blogueurs mode. Grands consommateurs de mode donc et enfants d’un pays riche, c’est dire s’ils en connaissent un rayon sur le prêt-à-porter. Pourtant… . Pendant un mois, ils ont été expatriés en Asie afin de vivre le quotidien de travailleurs de l’industrie textile. Le verdict est sans appel.

Leur expérience traumatisante est en fait l’objet d’un documentaire-réalité intitulé SweatShop Dead Cheap Fashion, diffusé sur la chaîne norvégienne Aftenposten en 2014.

Pour le réaliser, les caméras ont suivi les trois blogueurs, durant 30 jours, du matin au soir en immersion complète dans une usine textile au Cambodge. Vivant au rythme de la population locale, devenant eux-mêmes de la main d’oeuvre dans une usine de confection de prêt-à-porter pour grandes enseignes, ils ont éprouvé la vie de ces ouvriers, horaires à rallonge, ateliers surpeuplés, salaire de misère, etc.

A mener cette vie copiée sur celle de leurs collègues d’usine, nos trois occidentaux ont vite succombé à la fatigue physique et morale, et se sont très vite retrouvés loin de l’insouciance des selfies et la bonne humeur à leur descente d’avion.

Une expérience éprouvante et un témoignage de l’intérieur dont l’objectif est de conduire celui qui le voit à changer de point de vue sur la production de ce qui, dans nos sociétés, est d’abord et avant-tout un objet de plaisir, quand ailleurs, il est celui de souffrance. De cette manière, le réalisateur Joakim Kleven, 22 ans, ambitionne peut être d’amener les acteurs et décideurs à réviser leurs politiques quant aux rouages de l’industrie et des conditions de travail et vie de ceux qui créer finalement cette richesse.

Les suites

Après la diffusion de cette série, le débat autour de l’exploitation d’une main-d’oeuvre bon marché et de ses conditions de travail a été lancé. Anniken a notamment critiqué la position d’Aftenposten, journal diffusant la série via leur site web, qui refusait de montrer les conditions de travail dans les usines produisant pour H&M. Avec Frida, elle est allée à la rencontre des dirigeants de l’entreprise suédoise, afin de faire pression sur H&M pour qu’ils s’engagent à améliorer les conditions de travail des travailleurs du textile. Le travail dans les usines de textile a également été introduit comme sujet au Parlement norvégien – comme le précise le réalisateur – et ce thème est devenu d’intérêt international.

La série web Sweatshop est entièrement disponible sur le site de Aftenposten sous-titrée en anglais.

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Elle fait écho à une enquête d’investigation diffusé sur Canal + en juin dernier, intitulée Le monde selon H&M, visant donc ici plus particulièrement le géant suédois et dénonçant les dessous pas très chic de l’industrie textile.

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