Scarlett Johansson superstar

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Actrice en perpétuelle métamorphose, elle entre dans le monde des superhéros. A l’affiche d’Iron Man 2, de Jon Favreau, elle interprète une créature de choc.

Actrice en perpétuelle métamorphose, elle entre dans le monde des superhéros. A l’affiche d’Iron Man 2, de Jon Favreau, elle interprète une créature de choc. C’est une surdouée
Atteinte par le virus de la comédie dès son enfance – une mère cinéphile, un grand-père réalisateur, un frère jumeau acteur -, Scarlett commence sa carrière de comédienne à l’âge de 10 ans. Elle fait ses gammes dans L’Irrésistible North (1994), de Rob Reiner – réalisateur de Quand Harry rencontre Sally – puis dans Juste Cause, un film sur la peine capitale, avec Sean Connery. Trois ans plus tard, la jeune New-Yorkaise donne la réplique à Robert Redford dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.
Par sa présence dramatique, elle sert à merveille le personnage de Grace, une adolescente troublée qui reprend goût à la vie au contact des chevaux. Avec ses couettes blond cendré, sa salopette en jean et ses airs délicieusement ingénus, Scarlett sait déjà ce qu’elle veut. « Elle avait 13 ans et n’en faisait qu’à sa tête. Impossible de lui faire jouer une scène comme prévu. Elle avait un avis sur chaque facette de son personnage. Et elle avait toujours raison », se remémore Redford dans une biographie récemment parue.

Pendant qu’elle suit des cours de théâtre à la Professional School de Manhattan, les frères Coen lui ouvrent les portes du cinéma d’auteur. Dans The Barber. L’homme qui n’était pas là, un film tourné en noir et blanc évoquant la Californie des années 1940, elle interprète une jeune pianiste, au côté de Billy Bob Thornton. A 15 ans, elle est déjà une femme.

Elle a ressuscité le glamour des années 1950

Woody Allen la définit ainsi: « Criminellement sexy. » « J’adore tourner avec Scarlett, dit-il. Elle me permet de faire des économies extraordinaires sur mon budget de production: dès que je fais un plan sur sa bouche, je n’ai plus besoin de décors ni de figurants! » Peinte de rouge carmin ou sans fard, la bouche de Scarlett est une énigme voluptueuse. Difficile de ne pas succomber à son sourire de Monna Lisa, à ses yeux de chat, à ses courbes de pin-up. A la fois femme fatale et jeune fille en fleur, toujours sexy, jamais vulgaire, Scarlett évoque autant les muses de Hitchcock que le mythe de Marilyn.

Décomplexée, elle affiche ses formes, les met en valeur avec ses tenues rétro: fourreaux en lamé or, décolletés pigeonnants, robes blanches de jeune première soulignant la taille. Tout lui va. N’importe quel poids – elle a perdu 6 kilos pour Iron Man 2. N’importe quelle couleur de cheveux: blond latine, brun envoûtant, roux incendiaire… Courtisée par toutes les marques, elle est tour à tour l’égérie de Vuitton, de Dolce & Gabbana, de Mango… Celle qui, en 2006, affirmait: « Je ne crois pas les êtres humains monogames par nature » a changé d’avis. Mariée depuis plus de deux ans avec l’acteur Ryan Reynolds, la comédienne a déclaré: « J’adorerais avoir des enfants. Un ou deux. J’aimerais également adopter. »

Une chanteuse sensuelle et originale

En 2006, Scarlett Johansson joue le rôle principal dans un clip musical de Bob Dylan, When the Deal Goes Down, puis dans celui de Justin Timberlake, What Goes Around… Comes Around, réalisé par Nick Cassavetes. Deux ans plus tard, la belle de Hollywood s’évade des plateaux pour réaliser un vieux rêve: enregistrer un disque. Sur Anywhere I Lay My Head, dédié à Tom Waits, dont elle reprend certains titres, Scarlett s’entoure de superbes musiciens jazz-blues et de David Bowie, qui lui sert de choriste! Sa voix rauque, à la Lauren Bacall, s’immisce parfaitement dans l’univers abrupt et poétique de Waits.

Passionnée de musique dès son enfance – elle vénère Billie Holiday, joue du piano et prend des cours de chant depuis son adolescence- cette touche-à-tout sort un nouvel album en 2009 (enregistré, en réalité, trois ans plus tôt). Réalisé en duo avec le chanteur compositeur Pete Yorn, Break Up est la chronique décapante d’une rupture sentimentale. Ami d’enfance de Scarlett, le rockeur lui propose d’enregistrer des chansons inspirées des duos Gainsbourg-Bardot et Lou Reed-Nico: « A cette époque, Scarlett et moi étions l’un et l’autre en pleine détresse amoureuse, nous confie Yorn. Nous avons enregistré cet album dans un garage de Los Angeles. L’atmosphère était géniale: on vivait dans la même maison et on travaillait de 23 heures à 7 heures du matin. » Verdict du songwriter: « Scarlett est une excellente improvisatrice et une chanteuse fantasque. »

Elle est crédible dans tous les registres

Dans La Jeune Fille à la perle, au côté de Colin Firth, elle est d’une beauté éblouissante. Son visage au teint de porcelaine semble sorti d’un tableau de Vermeer, le peintre hollandais dont le film s’inspire. L’intensité de son jeu lui vaut des critiques dithyrambiques. Mais le vrai tournant s’opère avec le désormais culte Lost in Translation, de Sofia Coppola. Elle a 19 ans et embrasse avec une maturité impressionnante cette histoire d’amour fugitive et passionnée entre une star venue tourner une pub à Tokyo (Bill Murray) et une jeune épouse (Scarlett) délaissée par son mari. Ces deux films lui valent deux nominations aux Golden Globes.

En 2004, Woody Allen l’attrape dans ses filets, fait d’elle son égérie, à l’instar de Diane Keaton, et lui taille sur mesure des rôles qui épousent sa ductilité: désirable à se damner et autodestructrice dans Match Point, journaliste maladroite et hilarante dans Scoop, Américaine coquine et décalée dans Vicky Cristina Barcelona, où elle échange un baiser fougueux avec Penélope Cruz.

Aujourd’hui, elle resurgit dans un rôle inattendu: Scarlett est l’arme fatale d’Iron Man 2. Crinière de jais, combinaison ultramoulante en Lycra noir, elle interprète la méchante Olga Romanoff, une espionne russe plus connue sous le nom de « la Veuve noire ». Elle a dû se mettre aux arts martiaux, s’inventer en quelques mois un background de danseuse et de gymnaste. « Je ne peux plus tourner la tête à gauche, mais ça valait le coup! » a-t-elle lancé à la fin du tournage. La vie d’actrice… une divine comédie!

Après Hollywood, elle conquiert Broadway

« Little Scarlett », l’un de ses surnoms, revient sur les planches, qu’elle avait quittées à l’âge de 8 ans. En 1992, elle avait en effet donné la réplique à Ethan Hawk dans Sophistry, une production théâtrale new-yorkaise. Il ne s’agissait que d’un petit rôle… Mais son coeur devait battre aussi fort qu’en janvier dernier, lors de la première de la pièce d’Arthur Miller, A View From the Bridge (Vu du pont), qu’elle a jouée trois mois durant au Cort Theatre de Broadway.

La comédienne a conquis les critiques, réputés pour avoir la dent dure, surtout avec les stars de Hollywood. Au côté de Liev Shreiber, Scarlett a incarné une orpheline de 17 ans dans le Brooklyn des années 1950. Une histoire d’inceste, de jalousie, d’obsessions. Une performance plébiscitée par le New York Times: « Miss Johansson se fond si bien dans son personnage que son halo de célébrité disparaît. »

Gilles Médioni, Lexpress Styles

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