Pleins feux sur les designers textiles les plus doués de Belgique
Il n’y a pas que dans le monde de la mode que le tissu créatif du royaume se déploie. Dans le domaine du design textile aussi, artistes et artisans belges se distinguent, ainsi que le démontre cette sélection de créateurs inspirés.
À Bruxelles, en Wallonie ou encore en Flandre, les designers textiles tissent solidement la réputation créative du royaume. La preuve par 15.
1. Château Resort
Revendiqué comme une «mise en scène ludique», ce label de décoration d’art dépoussière les voilages chers au cœur de votre grand-mère pour en faire des objets à la croisée du rideau et de l’œuvre d’art, de minutieux assemblages de tissus les transformant en poétiques vitraux de toile. Ornés de sérigraphies, les stores de Château Resort invitent eux aussi à redéfinir l’image qu’on se fait de cet objet. Curieux et inspiré, Antoine Guitou ouvre depuis son atelier de Bruxelles des fenêtres sur les rêves, qui s’animent au gré des jeux de la lumière dans ses rideaux oniriques.
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2. Atelier Leda
Après un master en tant que designer textile à la KASK, Leda Devoldere a fondé son propre studio à Gand en 2019. Son travail se caractérise par des couleurs expressives et audacieuses, et elle conçoit des textiles tricotés, tels que des couvertures et des coussins, ayant pour fil conducteur des lignes épurées et graphiques. Et comme elle sous-traite la production de ces pièces en séries limitées à un studio de tricotage en Belgique, cela lui laisse le temps de tufter des tapis sur mesure pour des projets d’intérieur.
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3. 2TEC2
En 1991, Katia Dewitte lance un petit atelier à Mouscron où elle fabrique des tapis sur mesure appelés Limited Edition. Au fil des années, cette petite entreprise est devenue la marque de décoration d’intérieur 2TEC2, qui vend aujourd’hui à l’international, dans pas moins de 60 pays, des tapis tissés haut de gamme alliant le confort d’un sol souple à la facilité d’utilisation d’un sol dur. Et Limited Edition? Elle existe toujours en tant que société sœur, produisant des tapis luxueux et sur mesure.
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4. LRNCE
Quand Courtrai rencontre Marrakech: la Belge Laurence Leenaert s’est installée au Maroc pour développer son label textile et céramique LRNCE et en faire une marque internationalement respectée (et souvent copiée). Son langage unique des formes s’exprime dans des éléments abstraits et figuratifs, qui semblent instantanément apporter une touche de soleil dans la maison. Pour fabriquer coussins, tapis, plaids et linge de table, elle collabore invariablement avec des artisans locaux, ce qui ajoute à ses créations un supplément d’âme.
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5. Ahokpe + Chatelin
Lors du Salone del Mobile 2023, Estelle Chatelin et Georges Ahokpe ont été primés pour leur projet innovant et durable. Avec leur laboratoire textile Couper décaler travailler, basé à Bruxelles, ils questionnent depuis 2017 la pratique du tissage domestique, tant en Belgique qu’au Bénin. Il en résulte plusieurs produits textiles en équilibre entre techniques occidentales et traditions africaines, chacun avec une histoire circulaire. Ainsi, pour leur projet KU DO AZÒ (qui signifie «bon travail» en fon), ils ont recyclé de grandes quantités de pulls de seconde main exportés de l’Occident vers le Bénin, et réutilisé leur fil pour fabriquer des hamacs uniques. Pour la version résistante aux éléments de ces derniers, ils ont acheté des matériaux résiduels à une entreprise de Courtrai qui collecte les surplus des fabricants de tapis. Cool et durable, on vous dit.
couperdecalertravailler.com Disponible via nationalstore.be
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6. Anaëlle Renault
Etablie à Bruxelles depuis 2021, cette jeune créatrice qui se décrit comme artiste et designer textile se plaît à expérimenter avec les formes et les matériaux pour tisser de nouveaux possibles à la croisée de l’art et du design. Ses créations ne sont pas de simples tapis, ce sont des objets de réflexion, ainsi que des objets de convoitise: avec ses jeux de couleurs et de relief, son Collage III est ce qu’on appelle une pièce maîtresse. Noués, tissés ou tuftés, mais toujours réalisés à la main quelle que soit la technique choisie, ses projets s’installent au mur ou au sol, et trouvent leur inspiration dans les déambulations quotidiennes de celle qui se passionne pour les détails architecturaux, retranscrits avec brio grâce à son langage textile singulier. Et si ce dernier vous parle, sachez qu’il est possible de suivre ses cours au sein de l’Atelier Création Textile de Woluwe-Saint-Pierre, ainsi qu’à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles.
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7. Christoph Hefti
Techniquement suisse, certes, mais tellement lié à la Belgique que nous fermons les yeux sur sa nationalité officielle. Il a notamment travaillé pendant treize ans chez Dries Van Noten en tant qu’assistant créatif et responsable des tissus imprimés. «Lorsque j’ai voulu quitter la mode, j’ai pensé qu’il me faudrait aussi quitter le textile», nous confiait-il lors de la visite de son appartement à Bruxelles. Avant de réaliser qu’il pouvait «encore prendre une direction complètement nouvelle avec les tapis sans devoir renoncer à cette passion pour le textile». C’est la galerie bruxelloise Maniera qui distribue en exclusivité ses créations imaginatives, des tapisseries (murales) avec des insectes psychédéliques aux coussins ornés de masques mystiques.
Disponible via maniera.be
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8. Emma Terweduwe
Ado, Emma Terweduwe rêvait de devenir styliste, mais après avoir étudié à la KASK de Gand, elle a décidé d’entièrement se consacrer au tissage de textiles d’intérieur. Ses plaids et coussins graphiques sont le résultat de diverses expériences avec des motifs et des matériaux. Elle termine ses pièces à la main, comme un joli pied de nez à la rapidité avec laquelle les produits semblent devoir être fabriqués aujourd’hui. Vous pouvez également faire appel à elle pour des textiles sur mesure dans le cadre de projets d’intérieur, où elle tisse, entre autres, des tapisseries texturées pour lesquelles le terme «pièce maîtresse» a été inventé.
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9. La Gadoue Atelier
Coup de cœur de notre journaliste design, ce studio dont le nom donne envie de fredonner du Petula Clark est celui d’un duo, formé par Eloïse Maës et Audrey Werthle, qui a établi son atelier de production à Bruxelles en 2017. A la fois designers et artisanes, elles offrent une nouvelle vie aux restes de matière, transformés entre leurs mains en «créations sensibles» et versatiles. C’est que leurs œuvres textiles peuvent être accrochées comme des tableaux, mais aussi servir de courtepointe ou de couvre-lit, car leur démarche engagée ne s’envisage qu’en alliant utile et agréable. Baptisée Up Grades, leur pratique textile envisage les déchets ainsi revalorisés comme «une palette de couleurs infinie», ce qui est peut-être la plus jolie définition de l’upcycling qu’il nous ait été donné de lire. Pas étonnant, donc, que leurs tableaux textiles aient séduit les particuliers, mais aussi Lionel Jadot, qui en a orné son stand au dernier salon Maison & Objet, ou encore l’hôtel hybride Mix, à Bruxelles, dont elles signent les voilages spectaculaires.
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10. Maak & Transmettre
A la fois studio de création, lieu de partage de savoirs et «collective», ce projet est celui d’un trio de designers textiles et industrielles: Alice Emery, Mathilde Pecqueur et Salomé Corvalan. Non contentes de profiter de la diversité de leurs profils pour imaginer de nouvelles applications à la technique du tuftage, elles allient pratique créative et engagements sociaux et politiques, et interrogent la place des femmes dans le design. Ce qui ne les empêche pas de faire preuve de légèreté, puisque, ainsi qu’elles le décrivent, «l’onirisme est au cœur des créations de notre triptyque». Maak & Transmettre tisse une identité colorée et affirmée, qui fait la part belle aux matières locales et pense «le tapis comme langage».
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11. Bausol
Surtout, ne qualifiez pas cette entreprise installée à Blegny, en province de Liège, de «marchand de tapis». Dites plutôt «éditeur de tapis sur mesure». Car chez ce partenaire de choix de nombre de décorateurs d’intérieur, on fait dans le revêtement de prestige, qu’il s’agisse de créations sur mesure ou de modèles aux motifs signés d’artistes – des contrastes chatoyants d’Ivé de Lisle aux juxtapositions géométriques chères à Bénédicte François. Leurs tapis, livrés dans le monde entier, sont destinés aux habitations mais aussi à l’hôtellerie ainsi qu’aux secteurs du yachting et de l’aviation. Quand on vous dit qu’ici, on fait dans l’édition de prestige…
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12. KRJST Studio
Après avoir obtenu un master en mode à La Cambre, Justine de Moriamé et Erika Schillebeeckx ont travaillé dans l’industrie de la mode pendant trois ans, jusqu’à ce qu’elles décident de se lancer pleinement dans un nouveau défi en 2015. Avec leurs textiles tissés, elles explorent les frontières de l’art. Et remettent en question le rapport entre tradition et technologie, une tapisserie brodée à la main de paysages imaginaires à la fois.
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13. Emma Cogné
Diplômée de la section design textile de La Cambre, cette Française partage son temps entre l’Hexagone et le royaume, nouant entre les deux des liens entre artisanat, art et architecture. Gravitant dans l’orbite de Zaventem Ateliers, elle fait le pari (réussi) de transformer des matériaux usagés en pièces qui protègent de la lumière autant qu’elles la révèlent, ses créations pouvant aussi bien être fixées à une fenêtre que servir à apporter une respiration dans une pièce.
zaventemateliers.com/artists/emma-cogne
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14. Charlotte Culot
Il y a du cubisme, ou peut-être du Bauhaus, dans les créations géométriques de cette artiste qui a récemment mis son imaginaire au service de l’éditeur de tapis d’art berlinois Maison Rhizomes. Charlotte ne se contente pas de transformer les œuvres d’autres artistes en tapis, mais aussi de produire ce qu’elle qualifie de «couleur tissée». Une figure de style réalisée avec l’aide de tisserands népalais, et un terrain de jeu supplémentaire pour cette fille d’un sculpteur céramiste et d’une illustratrice.
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15. Nathalie Van der Massen
D’elle, le rapport du jury des Henry van de Velde Awards 2024 disait: «Elle est saluée pour la manière très naturelle dont elle explore la frontière entre l’art et le design.» Ce qui lui a d’ailleurs valu le prix du jeune talent pour ses créations appliquées aux intérieurs ainsi que ses œuvres plus expérimentales, des tapisseries faites à la main aux tapis sur mesure. Elle qualifie elle-même son travail d’ode à l’héritage textile belge, et rappelle qu’en «termes de tissage et de lin, nous sommes vraiment doués en Belgique, et nous devrions en être beaucoup plus fiers».
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