Delphine Kindermans
Pour 2019, tous les espoirs sont permis
À l’époque pas si préhistorique où la pratique était courante, et se faisait via des cartes kitsch joliment calligraphiées, on disait que la date butoir pour envoyer ses voeux était le 31 janvier. Si le digital a eu raison de la tradition, retenons au minimum cette limite-là pour nous réjouir de l’arrivée d’une année qui commence et la souhaiter meilleure que la précédente.
Et, du coup, balancer aux orties, ne fut-ce que temporairement, cette tendance générale qu’a l’humain à considérer que c’était toujours mieux avant. En y mettant un brin du sien, on constate d’ailleurs que tous les indicateurs nous y invitent. A l’heure où nous écrivons, aucun prix Nobel de la paix n’est tombé de son piédestal en se bornant à concéder du bout des lèvres que la » crise aurait pu être gérée plus efficacement » pour évoquer le massacre des Rohingyas par l’armée régulière de son pays. Aucun pape, qu’on pensait pourtant en rupture avec la rigidité et l’obsolescence de ses prédécesseurs, n’a tardé à dénoncer la pédophilie au sein de son église. Ni pris position publiquement pour qu’on » soigne » les ados homosexuels ainsi qu’on le ferait » d’une maladie psychiatrique « . Et si le spectre de son fameux mur anti-immigration n’est jamais loin, Donald Trump n’a pas (encore) pris parti pour Vladimir Poutine, contre ses propres services, lors d’une affaire d’ingérence dans une campagne électorale.
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Ça, c’était 2018, c’est derrière nous. Certes, la trêve des confiseurs est bel et bien terminée, mais avec un peu de chance, celle des semeurs de trouble durera au bas mot jusqu’au 1er février. Ou au moins le temps que vous découvriez ce que les douze prochains mois nous réservent de positif. Des destinations préservées du tourisme de masse au retour d’un art oratoire porté disparu depuis que Twitter et les SMS ont conquis le territoire de la communication. Du blason redoré des Balkans, à l’aune d’un patrimoine gastronomique et viticole jusqu’ici sous-exploité, à la sagesse africaine appliquée au monde de l’entreprise pour enrayer la spirale du burn out.
Mais ceci n’est qu’un bref avant-goût, basé sur une sélection d’événements prédictibles. Peut-être que, touché par la grâce, le 45e président des Etats-Unis décidera de se raser la houppe et d’oeuvrer contre le réchauffement climatique. Que les minorités ethniques, de Birmanie et du reste de la planète, vivront en sécurité. Et que les religions et leurs dogmes ne condamneront plus la différence. A ce stade, tous les espoirs, fussent-ils utopiques, sont permis. Profitons-en pour nous offrir une tranche de rêve, en regardant droit devant. Et se souhaiter un excellent 2019 !
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