Un logement classique et chic, dans le quartier verdoyant de Bloomsbury
La palette contemporaine de blancs et gris et les ouvrages en bois conservés et décapés donnent à cette maison traditionnelle, implantée au coeur de la capitale britannique, des airs de logis champêtre, la touche minimaliste en sus.
Quand on approche de cette habitation, située à Bloomsbury, dans le Borough de Camden, on peine à croire qu’on ne se trouve qu’à un jet de pierre de Soho tant il règne ici une ambiance villageoise. » C’est très calme alors que nous ne sommes qu’à quinze minutes de marche du centre, raconte Elizabeth, la propriétaire d’origine australienne. On trouve dans les environs de jolies places arborées ainsi que le parc Coram Fields dédié aux enfants. Tout est proche, y compris The Peoples Supermarket, le meilleur supermarché indépendant du pays ! » Connu pour ses squares verdoyants, le quartier résidentiel, ponctué de jardins anglais, abrite également le British Museum ainsi que plusieurs établissements universitaires.
C’est donc dans un cadre semi-urbain assez idyllique que se dresse cette spacieuse et lumineuse maison de ville, étiquetée Grade II selon les critères de préservation des Monuments établis en Grande-Bretagne, ce qui signifie » édifice particulièrement important ou présentant un intérêt spécial « . Autrefois annexé à la propriété voisine, le bâtiment était alors occupé par un procureur. Mais composés de petits recoins maladroitement aménagés, avec des kitchenettes pour l’équipe, une zone de réception, des salles de réunion et un sous-sol utilisé pour le stockage des fichiers, les lieux, pourtant toujours imprégnés d’histoire avec leurs cheminées d’origine cachées et leurs majestueuses boiseries, étaient tombés en ruine. » Lorsque nous avons acquis ce bien, les lambris étaient partiellement peints, recouverts ou apparents selon les endroits. Ils étaient majoritairement en mauvais état – fissurés et décolorés « , se souvient l’habitante. Mais l’endroit lui plaisait et le bureau d’architecture Charter Projects, situé à l’est de la capitale, a su éclipser ces années de négligence pour transformer le chancre en un cocon familial chaleureux qui s’inscrit parfaitement dans notre époque.
» Une atmosphère détendue »
Le principal coup de force de ce projet est d’avoir remis en évidence les boiseries présentes dans les espaces de vie mais aussi dans la jolie cage d’escalier – qui occupe une place centrale dans le plan. Celles-ci ont été décapées et reconditionnées de façon à raviver leur couleur naturelle, tout en profitant de leur charmante patine. Ce matériau constitue dès lors de véritable fil conducteur de la rénovation.
Pour y répondre, les murs ont été peints dans une palette de tonalités douces, faites de gris et de blancs, qui accentuent le côté lumineux des volumes et leur donnent une allure résolument contemporaine. Quant au mobilier, il date en grande partie du milieu du siècle dernier et provient avant tout de ventes aux enchères et de marchés aux puces. S’y ajoutent des souvenirs glanés lors de voyages. L’idée étant, en fin de compte, d’harmoniser structure ancienne, détails traditionnels et éléments plus modernes, à l’instar de la cuisine et de certains meubles. » Nous souhaitions rester fidèles à l’architecture tout en créant une atmosphère détendue. Il était hors de question que la maison ressemble à un musée « , souligne Elizabeth. Un voeu exaucé, et ce malgré l’enjeu patrimonial important – et qui aurait pu s’avérer intimidant – autour de cet ouvrage classé. » Préserver son intégrité était essentiel, et Charter Projects a établi dès le départ une relation de confiance avec l’English Heritage, le Camden Council et les organismes de conservation concernés, se réjouit la maîtresse d’ouvrage. Les voisins ont également été intégrés au processus, ce qui a facilité les démarches. » Au final, seules quelques dérogations ont dû être obtenues, pour s’adapter aux besoins des propriétaires. La démolition d’une cloison interne a notamment été l’occasion d’ouvrir la cuisine vers la salle à manger pour créer un bel espace empreint de lumière. » Le toit plat fut aussi un véritable avantage car une terrasse a ainsi pu être installée alors que la plupart des maisons de la rue n’en disposent pas « , se réjouit Elisabeth.
Ce mariage réussi entre les époques se couple par ailleurs à des préoccupations écologiques et au développement de technologies de pointe. De quoi ériger ce logement londonien en manifeste de rénovation urbaine, à l’heure où les grandes villes doivent miser sur leur reconversion plutôt que faire table rase…
Charter Projects est une entreprise familiale, spécialisée dans la conception, la gestion de projets et la construction de propriétés résidentielles de luxe à Londres. Elle est dirigée par Lloyd Baylis, un ingénieur formé à l’Imperial College et ayant plus de vingt ans d’expérience dans le domaine. Son épouse Fiona, une ancienne avocate fiscaliste qui travaille dans l’immobilier depuis plus de dix ans, l’a rejoint dans l’aventure. Parmi les dossiers récents finalisés par l’agence : des restaurations d’époque et des maisons contemporaines à Bloomsbury, Knightsbridge, St John’s Wood et Primrose Hill. p>
Par Julia Mincarelli / Sisters Agency
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