Une marque italienne qui repousse les limites
La plupart des hommes aiment la simplicité. Un bon manteau qui supporte le vent et la pluie et qui soit agréable à regarder… Ce cahier des charges simplissime résume bien la marque pour hommes italienne C.P. Company. Mais les apparences peuvent être trompeuses et cette simplicité au contraire très ingénieuse. C.P. Company prouve ainsi qu’une création intemporelle peut receler une bonne dose de high-tech.
Il y a de ces marques de mode qui chérissent leur histoire au point de les paralyser et de les condamner à une perpétuelle répétition. La même rengaine, encore et toujours. D’autres utilisent ce patrimoine textile à la manière d’un levier. À la fois comme une source d’inspiration et un indicateur sévère, histoire de ne pas souiller leur propre réputation et de mettre la barre toujours plus haut. Pour avancer, il faut savoir regarder derrière soi.
Chaque fermeture éclair, chaque poche, chaque pince a sa raison d’être, et toute fioriture est bannie.
Ce principe, la firme italienne C.P. Company, née en 1975 à Bologne, l’a toujours appliqué. Son fondateur, Massimo Osti, qu’on connaît aujourd’hui comme étant le parrain du sportswear urbain, a cherché et trouvé pour ses vêtements de plein air l’inspiration dans d’anciennes tenues militaires, de travail et de sport. Pas de high fashion, mais au contraire des vêtements très bien conçus, jusque dans les plus petits détails. Chaque fermeture éclair, chaque poche, chaque pince a sa raison d’être, et toute fioriture est bannie. Nous voilà face à l’essence même des vêtements fonctionnels. Et c’est ainsi que Massimo a acquis toutes les finesses du métier : en étudiant chaque pièce sous toutes ses coutures, rassemblant dans ses archives pas moins de 35 000 articles. Une caverne d’Ali Baba, un trésor de manuels en tissu qui lui ont fourni une connaissance inestimable et une compréhension inédite en la matière.
LABORATOIRE D’ESSAI
L’homme aurait pu s’arrêter là et sortir indéfiniment des variations sur un même thème, mais le fait est que Massimo était aussi passionné par la recherche et le développement, et qu’il entendait bien créer du neuf. Ses archives se sont dès lors doublées d’un laboratoire d’essais pour lui permettre d’expérimenter tout son soûl avec les tissus et les techniques de teinture. Une démarche qu’il ne cesserait d’appliquer par la suite, avec détermination.
C.P. Company a été la première marque à repenser en 1979 la doudoune des alpinistes pour en faire une veste urbaine, qui remplacerait à jamais le pardessus en laine.
C.P. Company a été la première marque à repenser en 1979 la doudoune des alpinistes pour en faire une veste urbaine, qui remplacerait à jamais le pardessus en laine. Une veste qui ne cesserait d’évoluer et d’innover d’une année à l’autre, qui demeure à nos jours une valeur sûre de la collection et qui résume parfaitement l’identité de la marque. Dans les années 1980, celle-ci a fait fureur avec sa Goggle Jacket, la veste à la mesure des aventuriers qui ne dédaignent pas de fendre l’air au volant d’un cabriolet. La veste protège contre la pluie et la boue, elle est pourvue d’une multitude de poches bien pensées pour ranger le principal – des cartes de paiement à la carte d’identité en passant par un canif – et est équipée d’une paire de lunettes signature dans la capuche. Un détail utile, ne fût-ce que pour gagner la bataille contre les mouches.
EXPÉRIMENTER À L’INFINI
Outre les innombrables trouvailles fonctionnelles – des masques antismog aux sacs à laptop – et les innovations matérielles high-tech, la famille Osti n’a cessé de surprendre au fil du temps en recourant à des techniques de teinture révolutionnaires. Massimo a été le premier à réussir à ne teindre les vêtements qu’après leur assemblage, qu’il s’agisse de vestes en matière synthétique ou naturelle. C’est un véritable exploit qui a requis d’innombrables expérimentations. C’est justement cette connaissance combinée à la passion de l’expérimentation qui fait aujourd’hui la singularité de C.P. Company, un genre unique dans le segment de la mode masculine. Une inventivité technique révolutionnaire revisitée ou des vêtements d’avant-garde qui offrent un maximum de confort et un look intemporel, sans pour autant se démarquer. La discrétion avant tout, et le secret est quelque peu caché. Lorenzo, le fils de Massimo, a emprunté à son tour, résolument, la voie de l’innovation. Cette saison, il lance le C.P. Shell, un tissu stretch composé de trois couches de membranes développées spécialement pour les sportifs actifs, et utilisé ici pour la confection de parkas, de manteaux en laine et de blazers. Compte tenu de la doublure ultralégère amovible, ces pièces ne peuvent pas être catégorisées. S’agit-il d’activewear ou de vêtements de ville ? Les chinos et cargo pants sont réalisés dans un mélange de coton épais et pourvus d’une coupe ergonomique. Et grâce à son élasticité particulière, la gabardine en laine traditionnelle peut même être portée comme pantalon de survêtement. Et ce n’est pas tout. Le tissu en stretch nylon mécanique est fixé à l’avant par des coutures soudées d’à peine 2 mm d’épaisseur, qui sont en outre élastiques et étanches. Aucun risque d’infiltration, donc. Tout cela prouve subtilement que le dernier représentant en date de la famille Osti est bien déterminé à poursuivre l’oeuvre familiale et qu’il continue à repousser les limites de ce que peut être la mode. Ou comment un atelier de couture peut prendre des airs de laboratoire.
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