Comment j’ai surmonté ma peur de l’avion

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Florence Mendez

« J’ai tellement peur de l’avion que je ne prends même pas l’ascenseur », voilà ce que j’aurais pu écrire il y a quelques mois. Mes craintes étaient envahissantes, chaque vol pris a été pour moi une véritable torture. Pleurs, attaques de panique, je n’ai rien épargné à mes proches ni à l’équipage.

J’ai donc décidé de faire un gros travail sur moi-même et, tenez-vous bien, cela a fonctionné. Je suis en effet parvenue à dominer mon angoisse. Voici comment.

Bien que notoirement efficace, je n’ai pas suivi le stage proposé par plusieurs compagnies aériennes parce qu’il est vraiment très onéreux. Je m’en suis tout de même inspirée. J’ai d’abord essayé de comprendre ce qui dans les airs m’effrayait tant: la peur du crash, oui, mais quand et comment? Pour ma part, c’est la chute soudaine de l’appareil qui me hantait. En me renseignant, j’ai su que c’était impossible. La théorie n’est pas à négliger, lisez tout ce que vous pouvez sur le sujet. Vous apprendrez par exemple qu’il y a plusieurs systèmes prévus pour la même action, ainsi si l’un des moteurs tombe en panne, les autres prennent la relève. Ces détails techniques sont plus parlants, je trouve, que les statistiques, qui n’ont jamais suffi à me rassurer, trop abstraites à mon goût.

La partie pratique, elle, est la plus difficile, mais elle est essentielle. La seule manière de se débarrasser d’une peur, c’est de s’y confronter, c’est important de multiplier les expériences positives pour voir cette sensation de danger s’éloigner. Une fois à bord, informez le personnel de votre phobie. Les hôtesses et les stewards à qui j’ai confié mes craintes ont tous été extrêmement gentils, ils m’ont permis de voir le cockpit, de rencontrer le pilote et de lui poser des questions. Ils ont en plus redoublé d’attention à mon égard pendant le vol. Croyez-moi, ça soulage vraiment. La phase du décollage est évidemment la moins facile, personnellement ce sont des exercices de respiration qui m’ont aidée. Inspirer 3 ou 4 secondes, expirer le double, plusieurs fois d’affilée.

Important aussi: renseignez-vous sur les sensations que vous éprouvez. Les membres de l’équipage pourront vous expliquer à quoi elles sont dues et vous comprendrez alors qu’elles sont tout à fait normales et pas du tout inquiétantes. Un bon truc: notez. J’ai référencé mes impressions lors des différentes phases (décollage, croisière, atterrissage), pour pouvoir les analyser avec un peu plus de recul une fois au sol. Quand vous êtes sorti de votre stress aigu, occupez-vous l’esprit: j’ai reçu pour ma part un livre de coloriage Schtroumpfs (et en toute franchise deux verres de vin). Cela m’a permis de détourner mon attention.

Tous ces conseils ont marché pour moi mais n’hésitez pas à vous faire votre propre plan d’attaque. Dites-vous que j’avais sûrement plus peur que vous et qu’en août, je pars au Québec. Huit heures de trajet, mais ça vaut toujours mieux que d’y aller à la nage.

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