En images : La France s’illumine de lanternes chinoises

© AFP

Cette cité millénaire du Tarn, réputée pour son vin, a fait le pari l’année dernière d’organiser « le plus important événement chinois de France » en montant un festival enchanté fait de soie et de lumières venues de la province du Sichuan, au Sud-Ouest de la Chine.

Dès l’entrée dans le parc, le visiteur est immédiatement plongé dans un monde fantastique, où des dragons à écailles rouges et jaunes, des pandas, des fleurs de lotus et pivoines géantes semblent prendre vie au rythme de musiques traditionnelles.

La main tremblante, Simone, 90 ans, sort un vieux téléphone portable de son sac et immortalise le palais impérial, la pièce maîtresse du festival avec ses 25 m de haut et 75 m de long.

« Pour montrer à mes petits-enfants toutes ces merveilles d’un autre monde », dit la vieille dame, venue avec des amies de Tarbes, une autre ville du Sud-Ouest.

Cet « autre monde », c’est Zigong, une ville chinoise de la province du Sichuan, berceau du festival des lanternes.

« L’aventure a commencé en février 2017 », raconte à l’AFP le maire de Gaillac, Patrice Gausserand, avec un large sourire.

– Chercher le dragon –

C’est à cette date, au cours d’un voyage en Chine pour négocier une exposition du musée d’art de Pékin pour sa ville, que naît l’idée d’un jumelage entre Gaillac et une ville chinoise.

« C’est naturellement vers la province du Sichuan, jumelée à la région Occitanie, que je me suis tourné, et c’est à Zigong que je suis tombé », se souvient M. Gausserand.

Faire voyager les lanternes de Zigong à Gaillac? « Un pari fou », reconnaît le maire de la petite commune de 18.000 âmes.

« Fou », d’abord parce qu’il a fallu trouver des financements –en majeure partie des sponsors privés– pour assurer toute la logistique du festival, explique M. Gausserand, soulignant que les autorités de Zigong se chargeaient, elles, du coût du matériel et du montage des lanternes.

Mais « fou » aussi, « car on n’avait aucune certitude d’attirer du monde », dit-il.

Les quelque 250.000 visiteurs de la première édition à l’hiver 2017-2018 ont été « une énorme surprise » et ont rapporté à la mairie un million d’euros.

Pour cette deuxième édition intitulée « Fééries de Chine » et axée sur la Route de la soie, « on s’attend à encore plus de monde, sachant qu’au 15 décembre 2018, on avait vendu près de trois fois plus de billets qu’à la même période l’année dernière », souligne le maire de Gaillac.

Bravant le froid, Vivien, 10 ans, et Noémie, 7 ans, sont là, eux, pour la deuxième année consécutive. A peine entrés dans le parc où se tient le festival sur plus de quatre hectares, ils se lancent à la recherche du dragon, talonnés de près par leurs parents amusés.

– Véritable manne touristique –

« Ce festival a créé un lien social fort entre les agents de la ville, les bénévoles, et les ouvriers chinois, 80 environ, qui sont venus à Gaillac monter les lanternes durant deux mois », affirme le maire.

En déambulant dans le centre de cette petite commune tarnaise, le visiteur se rend rapidement compte de l’importance de ce festival pour les habitants.

Sur les balcons privés, les vitrines des magasins, de coiffeurs, de bars, dans les supermarchés… la « chinese touch » avec ses lanternes rouges et ses dragons apparaît partout, éclipsant guirlandes et pères Noël.

Même la libraire à l’entrée de Gaillac a consacré toute sa vitrine aux oeuvres, romans, BD ou guides touristiques sur la Chine.

Car au-delà de l’aspect ludique du festival, cette arrivée massive de visiteurs bénéficie à l’ensemble des restaurateurs, hôteliers et commerçants de la ville et des alentours.

Pour Marion Duclot, directrice de cabinet du président de l’agglomération Gaillac Graulhet, le festival « agit sur l’image et l’attractivité » du territoire, créant une dynamique touristique et économique importante, notamment en cette période de l’année « habituellement creuse ».

Les Gîtes de France du Tarn, partenaire du festival, ont vu leurs contrats plus que doubler en deux ans, « dans un département sans montagne, où l’hiver est généralement une saison morte ».

« Pour la période allant du 1er décembre au 31 janvier, avant le festival, nous avions environ 230 contrats. Cette année, nous en sommes déjà à 585 (au 20 décembre) sur l’ensemble du département », indique à l’AFP Chantal Tichit, directrice du relais départemental (Tarn) de ce réseau d’hébergement chez l’habitant.

Pour Gaillac, il faut multiplier les chiffres par 3 ou 3,5, ajoute-t-elle.

Appuyée sur sa canne, mais les yeux écarquillés d’émerveillement, Simone en est certaine: « je reviendrai l’année prochaine avec mes petits-enfants ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content