Eradiquer la mauvaise humeur française, une priorité nationale

© Nicolas Winspeare/Flickr
Stagiaire Le Vif

Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, vient de mettre en place un fond d’investissements afin de lutter contre le paradoxe français: le pays est le plus visité au monde serait également le moins accueillant du monde. Il espère par-là augmenter le nombre de touristes venant visiter l’Hexagone.

Cela fait maintenant plus de vingt ans que la France est le pays le plus visité au monde, avec quelques 84 millions de touristes par an. Pourtant, les taux de satisfaction du pays « sont 30% en dessous de la moyenne européenne en terme de rapport qualité-prix ».

Pour cause: les Français ne seraient pas assez souriants et accueillants. Un rapport du Conseil de promotion du tourisme révèle que le pays abrite « les habitants les moins sympathiques, les chauffeurs de taxi les plus désagréables et les serveurs les plus agressifs », comme l’explique le quotidien britannique The Daily Telegraph Ce serait plus particulièrement le cas des Parisiens, les habitants de « la ville la plus impolie d’Europe ». Pas chic quand on se dit la Ville Lumières.

Ce n’est pas le premier coup d’essai

Cette mauvaise réputation grandissante pourrait faire fuir plus d’un vacancier. Il pourrait s’agir d’un danger pour le tourisme en France, qui représente plus de deux millions d’emplois et 7% du PIB du pays. Pour contrer le phénomène avant qu’il n’advienne, le ministre a décidé de mettre en place plusieurs mesures plutôt surprenantes.

Déjà en 2010, la municipalité de Paris avait engagé des « ambassadeurs du sourire » afin de propager bonne humeur et joie de vie aux alentours des grands monuments de la capitale. Trois ans plus tard, les commerçants de la ville avaient reçu de la part des employés de la Mairie de Paris « un manuel de politesse » afin de se comporter correctement avec les touristes.

Plus récemment, en janvier de cette année, la France mettait en place un programme destiné à la Chine, à la Russie, à l’Afrique du Sud, à l’Inde ainsi qu’aux Etats arabes du Golfe Persique, afin d’obtenir un visa en seulement 48h, facilitant « des formalités nécessaires à leur séjour en France ».

Le nouveau fonds d’investissements, qui sera opérationnel dès cet automne, compte élargir cette offre à de nouveaux pays. Jusqu’alors, il fallait compter une dizaine de jours voire plus en périodes d’affluence touristique pour obtenir un tel visa.

Le ministre réclame également une formation linguistique pour les employés de Paris et souhaite que les touristes soient bien accueillis dès leur arrivée à l’aéroport. Il pointe enfin l’absence d’hôtels de qualité autour des vignobles aux cinq coins du territoire et compte faire de sa nouvelle bataille « une priorité nationale ».

L.V.

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