Fries On Tour, un tour du monde entre amis

© FRÉDÉRIC RAEVENS
Catherine Pleeck

Avec Fries On Tour, ces potes se donnent deux ans, voire un peu plus, pour parcourir quelque 55 pays. Le goût du voyage, la soif d’aventures et de rencontres. Mais surtout l’envie de mettre en lumière des projets qui changent le monde d’un point de vue sociétal ou environnemental.

Ils ont quitté la Belgique ce 4 mars. Si tout va bien, Quentin Delvigne et Thibaut de Raikem sont cette semaine entre Montevideo et Buenos Aires. L’objectif, à leur arrivée? Dégoter deux bécanes, les souder à la manière d’un cuistax – private joke bien belge -, histoire de pédaler jusque Ushuaïa, sur l’archipel de la Terre de Feu, la pointe la plus méridionale de l’Amérique du Sud. Au total, ce ne sont pas moins de 96 000 kilomètres et 55 pays que le duo s’apprête ainsi à franchir. « On a prévu deux ans de voyage environ. Cela paraît énorme, mais cela ne fait même pas quinze jours par pays en moyenne, quand on fait le compte. » Traverser l’Amérique du Sud pour atteindre l’Alaska, puis l’Océanie et l’Asie, pour tenter de rallier l’Europe, tel est le parcours résumé de ces deux motivés. Une idée qui leur est venue lors d’un voyage entre copains en Islande. « C’est la première fois où l’on s’est sentis complètement heureux. On vadrouillait en pleine nature. Nos seuls soucis se limitaient à trouver à manger et savoir où dormir. On n’était pas encombrés de détails superflus. On avait le sentiment de profiter d’une vraie liberté. »

On veut inspirer les jeunes et les pousser à l’action

Les compères, qui se sont rencontrés sur les bancs d’une école du Brabant wallon, ont alors la confirmation que leurs caractères simples et positifs se prêtent bien à une aventure d’envergure. S’ils pensent un temps partir dans un food truck, les différentes réglementations nationales auront raison d’eux. Qu’importe, ils garderont leur nom, Fries On Tour, une référence à nos frites nationales et au fait qu’ils ne sont que « deux frites qui ne se prennent pas au sérieux », c’est eux qui le disent. Place donc à la débrouille, avec des moyens de locomotion comme l’auto-stop, le bus, la marche… Pas de préparation spéciale pour l’occasion, même si Thibaut est un adepte du triathlon. « On va tenter. Au pire, si on n’arrive pas à escalader un sommet, on dort sur place… Et on réessaie le lendemain! », confient ces fous de grands espaces qui, plus jeunes, ont toujours préféré construire des cabanes dans les bois que jouer aux jeux vidéo.

Leur sac à dos ne dépasse pas les 15 kilos. Dedans, l’essentiel, comme cette tente qui les abritera la nuit, si un habitant ne les accueille pas chez lui. Quelques vêtements techniques. Du matériel de survie. Et, surtout, tout un attirail vidéo et photo, drone inclus. Car l’idée n’est pas seulement de profiter du paysage, mais de partager leur périple via des vidéos. Leurs anecdotes, les défis, sportifs ou délirants, qu’ils s’imposeront de bon coeur. Mais également un focus sur tous ceux qui changent le monde d’un point de vue sociétal ou environnemental.

Il y a par exemple CortaPET, lancé par un Belge au Chili, qui recycle des bouteilles en plastique pour en faire de la corde. Ou encore Mundo Nuevo, dans le nord de la Colombie, où un autre compatriote crée de l’emploi par la permaculture et la présence d’ecolodges. « Ce sont ces petites actions qui, à leur échelle, permettent d’évoluer vers un mieux. On pourrait les aider de façon manuelle, mais ce n’est pas là qu’on est les meilleurs », notent Quentin, jusque-là actif dans le marketing et la communication, et Thibaut, gérant d’un restaurant. Pour ces passionnés de documentaires, qui citent la chaîne Discovery, les aventuriers Hamish and Andy, Casey Neistat et Bear Grylls, les concepts de J’irai dormir chez vous, Nus et Culottés et d’autres comme sources d’inspiration, l’envie est plutôt de réaliser un spot publicitaire pour l’un, de créer un site Internet pour l’autre, de prodiguer quelques conseils… Sans rien demander en retour, si ce n’est le plaisir de l’échange et des bons plans dans le coin.

« C’est sans doute très idéaliste, mais ce monde manque cruellement d’entraide. On veut inspirer les jeunes et les pousser à l’action », confient ceux dont la démarche est souvent comparée, toutes proportions gardées, au film Demain. Et ensuite? « Penser à l’après gâche le voyage », sourient-ils, en parlant néanmoins d’une demande pour des conférences et d’une attirance pour la vidéo, de façon professionnelle. Et, si leur campagne de crowdfunding lancée sur Tipeee le permet, pourquoi ne pas prolonger ce doux délire jusqu’en Afrique? La vie est décidément devant eux.

Bio Express

1990 Naissance de Thibaut de Raikem.

1991 Naissance de Quentin Delvigne.

2007 Rencontre sur les bancs du Berlaymont, à Waterloo.

2016 Voyage en Islande avec une bande de copains. L’idée de prolonger le plaisir autour du monde voit le jour.

4 mars 2018 Départ pour deux ans à travers 55 pays.

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