L’astrotourisme en plein boom au Chili, pays des ciels limpides

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Mardi, la Lune s’intercalera entre la Terre et le Soleil, provoquant une éclipse totale qui sera notamment visible depuis le Chili, devenu une destination unique pour l’astrotourisme en raison de ses nuits particulièrement limpides – plus de 300 par an.

A quelques jours de cette éclipse, qui sera également observable dans une grande partie du Pacifique ainsi qu’en Argentine, l’observatoire de Mamalluca, situé dans les environs de la ville de Vicuña, à environ 450 km au nord de Santiago, fait déjà le plein de touristes. « Le boom actuel n’est pas seulement dû à l’éclipse mais aussi à ce que cela signifie d’avoir les principaux centres de recherche astronomique du Chili », souligne Pablo Lara, le directeur de l’observatoire Mamalluca, qui reçoit plus de 60.000 visiteurs par an.

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L’observatoire est situé au coeur de la vallée de l’Elqui, loin de la ville et pratiquement sans aucune pollution lumineuse. Construit en 1995, il fut pionnier dans le développement du concept de l’astrotourisme au Chili.

Aujourd’hui, les quatre circuits de deux heures proposés en été et les trois proposés en hiver sont quasiment tous réservés. « C’est merveilleux (…) Nous voyons toujours ce qui est au-dessous ou à l’horizon, mais ce qui est au-dessus on ne peut pas le voir. Alors le voir maintenant, c’est impressionnant », s’enthousiasme Vanessa Arancibia, une Chilienne qui vient juste d’admirer Jupiter et plusieurs constellations d’étoiles.

« Je n’ai jamais vu le ciel dans un endroit comme celui-ci (…) C’est le meilleur endroit pour voir les étoiles, je le recommande », dit Mie Thorsen, une touriste norvégienne, qui a pu observer les étoiles grâce à des télescopes, mais aussi à l’oeil nu.

Magellan

Avec des paysages à couper le souffle, notamment le désert d’Atacama au nord, et la Patagonie au sud, le Chili est une destination touristique de plus en plus populaire.

En 2018, le pays a accueilli 5,7 millions de touristes, dont beaucoup attirés par les activités astronomiques, stimulées par un Plan stratégique lancé par le gouvernement il y a trois ans.

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Les offres, proposées essentiellement dans le nord et le centre du pays, sont toujours plus nombreuses, depuis les petits observatoires de passionnés jusqu’aux télescopes installés sur les terrasses des hôtels. « Les gens veulent avoir la possibilité d’avoir un ciel complètement dégagé et profiter de cette expérience pour réaliser à quel point il est important d’en savoir plus sur ces sujets », explique Pablo Lara.

Sans surprise, l’offre la plus riche se concentre dans le désert d’Atacama, où se trouvent les plus grands observatoires du monde, ouverts à la visite sur réservation préalable.

Avec ses cieux limpides, ce désert, le plus sec du monde, est devenu l’épicentre de l’astronomie mondiale, concentrant près de 45% des observations astronomiques dans différents observatoires, tel le Paranal – qui abrite le plus puissant télescope optique de la planète – ou le radio télescope ALMA.

Et dès l’année prochaine, avec l’inauguration de chantiers gigantesques, tels que le télescope géant de Magellan (GMT) ou le très grand télescope européen (E-ELT), le Chili devrait représenter 75% des observations astronomiques mondiales.

A 5.100 mètres d’altitude, la plaine de Chajnantor, située près de la ville pré-inca de San Pedro de Atacama, est l’un des endroits les plus spectaculaires pour l’observation astronomique.

Son ciel exceptionnellement sec et clair, avec des précipitations minimes, est idéal pour les 64 antennes composant le radiotélescope ALMA, qui captent les ondes émises par les corps célestes les plus anciens et les plus lointains de l’Univers.

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