Prix des billets d’avion: la Lufthansa abuse-t-elle ?

© Reuters

L’office allemand anti-cartel a rappelé à l’ordre la compagnie aérienne Lufthansa, en position dominante depuis peu en Allemagne, après qu’elle a assuré ne pas avoir sciemment augmenté ses prix et expliqué la hausse par une question d' »algorithmes ».

« Ces algorithmes ne sont pas écrits par Dieu depuis le paradis », tance dans un entretien publié jeudi dans le Süddeutsche Zeitung Andreas Mundt, le patron de l’administration fédérale en charge du respect de la concurrence.

Depuis fin novembre, le gendarme allemand enquête sur cette hausse suspectée intentionnelle des tarifs de Lufthansa, après le rachat de sa rivale en déconfiture Air Berlin.

Depuis ce rachat, Lufthansa se retrouve en position de force notamment sur les liaisons internes allemandes, des lignes cruciales dans un pays fortement décentralisé.

En novembre, le quotidien des affaires Handelsblatt avait ainsi affirmé avoir constaté une hausse pouvant aller jusqu’à 300% sur certains vols, notamment la liaison Berlin-Düsseldorf.

L’association des voyagistes allemands (VDR) avait dans la foulée, confirmé en novembre une augmentation du nombre de plaintes liées aux prix des billets d’avion en Allemagne, en particulier en semaine, pic de demande pour ces vols, selon l’agence dpa.

Le patron de la première compagnie allemande, Carsten Spohr a plusieurs fois justifié cette hausse des prix par un effet de calcul automatique lié à une augmentation simultanée de la demande et une baisse de l’offre depuis la disparition d’Air Berlin.

« Lufthansa n’a pas augmenté le prix de ses vols domestiques et européens depuis plus d’un an », a assuré dimanche le patron de Lufthansa dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

« Il y a eu des goulets d’étranglement, chaque jour il manque 60.000 places…ainsi les vols disponibles sont réservés plus rapidement, et pour un achat de dernière minute, seules les classes de réservations les plus chères sont disponibles ».

Lufthansa a dû renoncer mi-décembre au rachat de la filiale d’Air Berlin, Niki, pour rassurer le gendarme européen de la concurrence et conclure le rachat des autres bribes d’Air Berlin.

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