Surf à la côte belge: « Il faut apprendre à lire la mer »

© iStock

Pour vous aussi, le surf évoque les palmiers, les ukulélés et un soleil brûlant ? Oubliez cette image, car la côte belge aussi peut être un paradis du surf. La sirène malhabile que je suis a testé le concept pour vous.

Pour quelqu’un dont l’image du surf et de la culture du surf est basée sur le film des années soixante The Endless Summer, la côte belge n’est pas considérée comme la destination de surf ultime. Le documentaire culte suit deux surfeurs californiens qui font le tour du monde, à la poursuite de l’été et des vagues parfaites. Ils rallient des destinations de rêve : l’Afrique du Sud, l’Australie et le Nigéria. 95 minutes d’images de sable blanc, de soleil brûlant de corps bronzés et de vagues infinies avec une bande-son au nom éloquent The Sandals.

Comme je n’ai ni le temps ni les moyens de partir sur les traces des dieux du surf, je décide de me rendre à Ostende, la reine des plages. Il suffit de prendre un train, qui avec un peu de retard, m’emmène rapidement vers ma destination. Arrivée à Ostende, je suis accueillie par un vagabond, qui change de trottoir « parce qu’on ne sait jamais, vous êtes peut-être dangereuse ». Pas de doute : j’ai le regard assez déterminé pour me hisser sur une planche de surf.

Le club de surf d’Ostende se trouve en face de l’hippodrome, sous la digue. Après avoir salué mon instructeur, il est temps d’enfiler une tenue de surf qui ressemble à s’y méprendre à un costume de superhéros. Un effet du hasard ? Je ne pense pas.

L’instructeur me demande si j’ai déjà pratiqué le surf. Je pèse le pour et le contre. J’ai suivi des cours à deux reprises, au Portugal et en France. Du coup, je sais ce qu’il me reste à faire, mais comme je n’ai pas envie de me ridiculiser je murmure que me suis déjà tenue sur une planche, mais que je voudrais tout de même entendre les explications. En plus, je suis à bout de souffle après avoir transporté la grande planche, et j’ai besoin d’une pause. La séance commence comme d’habitude avec la planche sur la plage et l’enseignement de la position des pieds.

Après un rafraîchissement de la technique, il est temps d’entrer dans l’eau. Le ciel est gris et l’eau est froide. Heureusement, le surf est à ce point intensif que le froid fait rapidement place aux muscles brûlants et une tête échauffée. Je constate que pour affronter la puissance de la mer, il faut beaucoup d’énergie.

L’instructeur me pousse dans les vagues et me dit d’un ton encourageant: « Levez-vous ! » Malheureusement, nous avons surtout affaire à des vaguelettes qui ne dépassent pas les chevilles. Pourtant, la séance de surf est réussie grâce à l’attrait de la mer et le bruit apaisant des vagues. J’admets que les compliments de l’instructeur au sujet de mon sens de l’équilibre y sont pour quelque chose. Pour quelqu’un qui est déjà tombé plusieurs fois de sa chaise, c’est une victoire. Si vous hésitez à essayer le surf parce que vous n’êtes ni très sportif, ni très élégant, tentez tout de même l’expérience, car vous vous découvrirez peut-être des talents cachés. Et même la tentative en soi procure du plaisir, promis.

Je demande à haute voix comment savoir si c’est une bonne vague qui arrive. « Il faut apprendre à lire la mer », me répond l’instructeur. Pour quelqu’un qui lit généralement des livres, des journaux et des magazines (en ligne), cela demande un peu d’exercice. « Allumez de temps en temps la webcam de la côte et sautez dans le train quand les vagues sont un peu hautes », me recommande l’instructeur.

Entre-temps, la mer s’est tellement calmée que la séance s’est transformée en relaxation sur une planche. Du coup, nous échangeons la planche de surf contre un exemplaire plus large et nous terminons par un cours de stand up paddle (planche à rame). Là aussi, il faut un peu d’équilibre, mais maintenant que je suis confirmée dans l’idée que je suis une personne assez équilibrée, je maîtrise rapidement le SUP.

Fatiguée, mais ravie après une après-midi de sport nautique à la côte belge, je retourne à la gare. Peu à peu, les tracas habituels reprennent le dessus et je réalise que sur la planche de surf, je ne me suis pas tourmentée une seule fois. Je me rappelle des paroles de l’instructeur : « Saviez-vous que certains surfeurs pratiquent le yoga sur leur planche de surf ? » Je veux bien le croire, que ces deux activités combinées constituent la détente ultime. Un jour, j’essaierai, mais pour l’instant je me concentre sur l’appel des vagues quand je les entends murmurer derrière moi. J’en conclus que le surf n’est pas tant lié à la destination qu’à un état d’esprit. Et qu’on le trouve dès qu’on s’abandonne à la mer.

Plus d’informations sur les beachclubs et le plaisir nautique à la côte belge. Nous avons fait du surf chez VVW Inside Outside où nous avons bénéficié de l’accompagnement professionnel d’instructeurs de surf sympathiques.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content