Un burkini, un tract pro-Brexit: le Victoria & Albert Museum de Londres, plus grand musée au monde de design et arts décoratifs, a puisé dans l’actualité brûlante de l’année 2016 pour compléter sa collection.
L’acquisition de ces objets entre dans le cadre d’un programme récemment mis en place consistant à collecter des objets ayant trait à « des événements majeurs de l’histoire affectant le monde du design et de l’industrie ».
C’est auprès de la créatrice australienne de la tenue, Aheda Zanetti, que le V & A a acquis un burkini d’un bleu clair et foncé rehaussé de motifs sur la poitrine, indique le musée dans un communiqué publié vendredi.
Le vêtement avait été conçu à l’origine comme un outil d’intégration permettant à des musulmanes pratiquantes de profiter pleinement des joies de la plage. Son interdiction sur certaines plages françaises, avant que le Conseil d’Etat ne juge ces décisions attentatoires aux libertés, avait suscité un débat enflammé en France et une vague de critiques dans les pays anglo-saxons, qui perçoivent la mise à l’index de vêtements religieusement connotés comme un frein à l’intégration.
Royaume-Uni oblige, le musée a également choisi un tract de « Vote leave », la campagne officielle qui militait pour la sortie de l’Union européenne avant le référendum du 23 juin. Là encore, le sujet avait déclenché, et déclenche toujours, des discussions passionnées entre pro-maintien dans l’union et partisans du Brexit.
Parmi les nouvelles acquisitions figurent aussi le guidon de vélo utilisé par le Britannique Bradley Wiggins pour battre le record de l’heure (54,526 km) en juin 2015 et un drapeau de l’équipe de réfugiés qui a participé cet été aux jeux Olympiques de Rio.
Le Victoria & Albert Museum a accueilli 3,9 millions de visiteurs en 2015 et remporté le prix du musée de l’année en juillet.
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