L’endroit a quelque chose de mystique. A flanc d’alpages, les thermes de Vals semblent accrochés au paysage helvétique, tel un bloc minéral qui a toujours été là. A l’intérieur, l’eau de la source du coin lèche les bassins aux murs de gneiss, dans une pénombre envoûtante. On a l’impression d’être au cœur de la montagne. Il faut dire que pour cet ouvrage, l’architecte Peter Zumthor a utilisé la pierre extraite d’une carrière voisine. Et ce afin de s’immiscer en douceur sur ce site.
C’était en 1996, à la fin d’un siècle durant lequel trop peu de gens avaient déjà perçu les limites de la mondialisation et l’indispensable devoir de miser sur la durabilité. A l’époque, nous avons personnellement eu la chance de tirer quelques brasses dans ce sanctuaire aquatique et aujourd’hui encore, cette impression de communion avec la nature nous imprègne…
Désormais, cette volonté de construire avec les matériaux locaux – qui, rappelons-le, était ancestralement la seule manière de faire – a percolé dans tous les secteurs créatifs. Et c’est évidemment une bonne chose.
Poussés dans le dos par les pénuries dues à la pandémie et à la crise, mais aussi par l’urgence climatique, nombre de concepteurs dessinent leurs projets au départ des ressources de proximité. C’est le cas de l’architecte Peter Van Impe, qui a puisé dans le sol des alentours la terre utilisée pour sa maison. Ou de la designer Romy Di Donato qui entend revaloriser le chanvre wallon. A leur échelle, toutes ces personnes – que nous mettons à l’honneur dans nos pages – fabriquent un avenir plus responsable. Et découvrent que ces matières premières du cru, tout comme à Vals, apporte un supplément d’âme aux objets et aux lieux. Dont acte.
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