Chronique | Les Beatles ont utilisé 613 fois le mot «love» dans leurs chansons

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Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Dans cette chronique, rien n’est en toc. Chaque vérité, cocasse ou sidérante, est décortiquée par un journaliste fouineur et (très) tatillon qui voit la curiosité comme un précieux défaut.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on aura bien rigolé. J’oserais même dire que ce fut une sacrée déconnade, si vous me permettez cette expression un brin rustique. Mais je ne vous apprends rien: toutes les bonnes choses ont une fin. Même quand on mange une délicieuse raclette dont le fromage a été acheté chez le meilleur des fromagers, surgit toujours ce moment où l’estomac referme gentiment la porte en disant «eh oh, hein, bon.»

Loin de moi l’idée de me comparer au fromage à raclette – je suis conscient que je n’arriverai jamais à sa cheville –, mais disons que le dîner est arrivé à son épilogue.

En d’autres mots, et pour le dire clairement: cette chronique est ma dernière. Attention, je rassure tout le monde: je vais bien. J’ai encore vu mon généraliste il y a quelques semaines, et à part une petite carence en vitamine D, je pète le feu. Même mon cardiologue – que je salue – m’a dit que j’avais encore de beaux jours devant moi. Je vous avoue que ça m’a plutôt rassuré. Ça m’aurait embêté de perdre à la fois cette chronique ET la vie.

Mais donc, voilà: on ferme les vannes. Comme le dirait Denis Brogniart, les aventuriers de la tribu ont décidé de m’éliminer, et leur sentence est irrévocable – alléluia, je rêvais de placer cette phrase depuis le mois d’août 2023, c’est fait, je peux m’en aller en paix. Plus sérieusement, au-delà de l’immense tristesse qui m’assaille, je suis également chagriné pour vous, chers lecteurs.

Parce que, d’après ce qu’on me dit dans l’oreillette, aucun remplaçant n’est prévu pour vous parler de l’invention du Rubik’s Cube, du nombre de trous sur les terrains de golf, de l’azote contenu dans les paquets de chips, de l’origine du Trivial Pursuit ou de la captivante histoire du Bic à quatre couleurs. Non non non: vous allez devoir faire vos petites recherches vous-mêmes, sans pouvoir vous reposer sur moi et – en toute humilité – mon savoir infini.

Je sais que ce n’est pas facile à entendre. Dès lors, avant de partir, je tenais à partager encore quelques petites choses avec vous. Des faits avérés et vérifiés, que je vous laisse glisser au hasard d’un repas en tête-à-tête, d’un réveillon de Noël ou d’une beuverie entre potes – chacun sa route, chacun son festin.

Ainsi, sachez que la majorité des kangourous sont gauchers, que la barbe à papa a été inventée par un dentiste, que le Qatar est le seul pays du monde commençant par la lettre Q, que le logo de la sucette Chupa Chups a été dessiné par Dalί, que le briquet a été inventé avant les allumettes, que les perroquets rougissent quand ils sont émus, que le premier épisode de la série Columbo a été réalisé par Steven Spielberg, que la plupart des cerisiers du Japon ne produisent pas de cerises, qu’on écrit nos SMS plus lentement quand on ment, que le capitaine Haddock n’a fait son apparition que dans le 9e album de Tintin, ou que McDonald’s possède sa propre université à Chicago – c’est fou comme on en revient toujours à la bouffe.

Mais bien sûr, vous connaissez le concept de cette chronique: elle possède un intitulé précis, et quand je parviens à ne pas faire trop de digressions, je me penche méticuleusement sur le sujet en question. Je me dois, donc, ici, de vous parler des Beatles.

Qui, lors de leur courte mais fulgurante carrière – pour rappel, les gars ont bossé durant à peine dix ans, on ne peut quand même pas dire qu’ils se sont foulés, je ne dis pas que c’étaient des clampins, mais disons que j’ai vu des C.V. plus fournis – bref, entre 1960 et 1970, les quatre gars de Liverpool ont utilisé 613 fois le mot «love».

C’est même le mot qu’ils ont le plus utilisé. Ils avaient d’ailleurs annoncé la couleur: dès leur premier single intitulé… Love me do, Paul McCartney répète vingt-cinq fois le mot «love» en 2 minutes 17. La suite? Des titres nommés Can’t buy me love, And I love her, She loves you, P.S. I love you ou All you need is love.

Bien sûr, on est tous d’accord: les Beatles, c’est sympa mais ça ne vaut pas une bonne raclette. J’ai néanmoins envie de m’en inspirer pour vous dire que, moi aussi, pour votre réconfortante fidélité et vos pertinents messages reçus au fil des années, eh ben je vous love. Portez-vous bien. Et mollo quand même sur le fromage, hein.

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