C’est une rencontre comme un teaser. On a traversé la Manche parce qu’il fera le trajet en sens inverse bientôt – Tom Dixon sera à Bruxelles le 25 septembre, dans le concept-store Mayfair BXL, pour une conférence. En guise d’avant-propos, on s’est retrouvée dans le studio londonien du designer. Il a beau être Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique adoubé par Her Majesty, il s’est calé dans sa chaise de bureau, la Fat Work, tandis qu’on s’installait sur son tabouret Cork, quatre lettres qui font dans le minimalisme expressif, comme son travail, et qui portent toute la philosophie de cet homme.
Sans détour, il nous confiait ne pas chercher la perfection. À regarder le décor dixonien, on s’était dit que tout de même, s’il ne l’avait pas cherchée, il l’avait trouvée… En réalité, ce que Tom Dixon exprimait là, ce n’était pas la fin mais les moyens et le chemin. Avec une insatiable curiosité, il n’a de cesse de renouveler les expériences, pour «faire mieux la prochaine fois». L’autodidacte rebelle n’a jamais tu ses envies de «fabriquer autrement». Et de préférence de ses mains, «une libération». N’a-t-il pas débuté au siècle dernier dans un Londres post-punk en triturant et soudant le métal, désassemblant puis réassemblant de la ferraille pour en faire des objets devenus des légendes? Et le grand avantage, avec le design, c’est que les légendes, on peut s’asseoir dessus.