Elle avait l’œil et la plume. Une façon bien à elle de regarder les choses, puis de laisser venir les mots. Lisette Lombé va très bien, rassurez-vous. Mais nous, un peu moins: la jolie prose de notre chroniqueuse s’en va poursuivre ses aventures sur d’autres chemins, d’autres avenues, d’autres trottoirs. Restons néanmoins philosophes: au lieu de pleurer ce qui nous manquera, estimons-nous heureux de ce que nous avons vécu ensemble, à savoir cinq longues années de balades verbales qui nous ont rendus «pas peu fiers» de compter sa signature dans nos pages. Ç’aurait pu durer encore cent ans, tellement c’était bien. Surtout que, vous ne le saviez pas, mais je vous le confie ici: à chacun de ses envois dans notre boîte mail, Lisette ajoutait un petit mot, une petite phrase, une pensée. Un truc presque anodin mais qui rendait le courrier moins formel. Et qui résume assez bien ses quatre-vingt-huit parenthèses ouvertes rien que pour nous, où l’on croisait des êtres de tous horizons et de tous genres, soudainement extraits de la foule par une plume qui voyait de l’étincelant dans le banal. Durant cinq années, je fus son premier (re)lecteur. Aujourd’hui, l’été est là, Lisette s’en va et, sans amertume aucune, j’envie juste un peu les futurs trottoirs qui accueilleront les pas de cette très belle personne…
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