Anne-Françoise Moyson
Édito | La promesse d’une année meilleure?
Elle a déboulé un mercredi. Elle a bousculé l’autre, pousse-toi de là que je m’y mette. Elle avait une robe à paillettes et très peu de manières, je la trouvais vulgaire. Elle était réellement sans façons: avec elle, tout allait changer, promesse de mieux, aux chiottes, les vieux. C’était en pleine semaine mais on aurait dit un samedi soir de bal populaire quand tout le monde est sur son 31 et que les pétards effraient les pigeons, même que parfois le lendemain, on retrouve leur petit cadavre pétrifié écrasé sur le sol trempé.
Et elle, la voici aujourd’hui qui pavane dans ce janvier blême, elle fait toujours miroiter les lendemains qui chantent. D’un sourire enjôleur, elle prétend, c’est son job, qu’elle peut remettre les compteurs à zéro, qu’il suffit d’arracher la page du calendrier désormais obsolète, que tout est encore à écrire et que ma foi, ça ira, elle précise même «fingers in the nose».
Comme on aimerait la croire, cette débutante, cette année 2025, qui en plus d’être sainte, est selon les éphémérides de l’ONU l’année internationale de la préservation des glaciers, doublée de celle des coopératives, triplée de celle des sciences et technologies quantiques et enfin quadruplée de celle de la paix et de la confiance. Le programme… Devant l’ampleur de la tâche, on s’est dit qu’il valait mieux être plusieurs, que faire corps est décidément une belle idée, on compagnonnera donc avec elle. Qui nous aime nous suive.
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