Amélie Micoud

Édito | Toute nue et toute bronzée

Amélie Micoud Journaliste

On n’est pas sérieux, quand on a 17 ans. Certainement pas assez pour se mettre tout nu devant ses parents. J’avais exactement cet âge quand ma meilleure amie de lycée m’avoua, tandis que je m’étonnais de son absence de marques de bronzage au retour de l’été, passer ses vacances en famille dans un village naturiste.

17 ans. Avec ses parents. Nue. Autant dire que la grande ado que j’étais à l’époque fut sidérée par ce que je considérais à la fois comme inimaginable (mon nouveau corps dans son plus simple appareil, devant mes parents et mes frères) et courageux. Je me souviens de mon étonnement – les clichés ont la vie dure – parce que cette amie n’avait pas l’air, comme ça. Ni elle ni ses parents, très bon chic bon genre. Certainement pas de ceux qu’on imaginerait se balader nonchalamment cul nu sur la plage.

Comme elle me vantait une nudité en famille heureuse, alors que ça n’est, de toute évidence, pas si facile pour tout le monde, je me demandais: est-ce que ces gens n’avaient pas, au fond, tout compris à la vie? Evidemment, certaines questions me brûlaient les lèvres, dont la première que je m’empressai de lui poser: «Mais tu n’es pas gênée d’être à poil devant ton père?» Non, m’avait-elle répondu en riant. Elle avait l’habitude, ils étaient naturistes depuis toujours. Que vouliez-vous que je lui dise? Ces gens-là avaient décidément tout compris.

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