C’est à l’école, dès qu’il est capable de saisir l’impact potentiel de ses gestes sur la face du monde, que l’enfant doit apprendre à voyager. C’est en tous cas l’avis du géographe bordelais Victor Piganiol, qui s’est interrogé sur le tourisme dans une carte blanche de nos confrères du Monde. Selon lui, il faut agir tôt, à condition de le faire bien.
Enseigner l’écotourisme comme on enseigne les mathématiques. Rendre le môme responsable comme on lui inculque la discipline et le «savoir vivre ensemble». On est assez d’accord, surtout quand on sait que les vacanciers, malgré la crise, ne sont pas prêts à lever le pied en matière d’échappées.
Selon Interhome – spécialiste en location de logements –, les Belges ont déjà l’été 2023 en ligne de mire, avec des réservations anticipées qui ont augmenté de 58% par rapport à l’année 2019 pré-pandémique. Du jamais-vu. Et la preuve implacable qu’il y aura toujours plus de monde sur les routes, dans les avions, sur les plages ou dans les montagnes.
La réflexion de Victor Piganiol n’en est que plus intéressante, pour ne pas dire essentielle. Les dispositifs contraignants (taxes, régulation, fermeture de sites…) ont montré leur limite, les plaintes du «tourisme bashing» sont devenues inaudibles à force d’être hurlées à tout-va, tandis que les supplices d’un secteur touristique à l’agonie ont parfois gommé l’urgence d’un changement d’attitude général.
«Etre un (bon) touriste, cela s’apprend», insiste Piganiol. Nous, ici, n’avons de leçons à donner à personne, mais juste des articles pour distiller nos valeurs. Avec l’humble conviction qu’il n’y a pas d’âge pour comprendre que la planète n’est plus une cour de récré.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici