#pictureperfect travel – Instagrameur Le Backpacker: « La photo de voyage doit aller à la rencontre des cultures. »

Le photographe et instagrameur Le Backpacker (Johan Lolos) & Aris Setja, instagrameur, expliquent comment l’émotion prime dans une photo de voyage.

Photographe: Johan Lolos, johanlolos.com – @lebackpacker

Une image de voyage, cela ne se résume pas à un monument mitraillé par des touristes ou un paysage glacé de carte postale. Inspiré par le travail de Steve McCurry, le célèbre photographe de l’agence Magnum (la jeune Afghane aux yeux verts, c’est lui), Johan Lolos prône l’émotion avant tout.  » En plus des paysages, la photo de voyage doit avoir une dimension humaine, aller à la rencontre des cultures.  »

Pour cela, mieux vaut s’éloigner des sentiers battus et des circuits balisés. La définition de la photo idéale, selon ce baroudeur originaire de la province de Liège ?  » Celle qui raconte une histoire et transmet une émotion. Et cela, même si elle n’est pas parfaite du point de vue technique ou de sa lumière.  » On observe également aujourd’hui une approche plus documentaliste dans ce type de discipline. Peut-être en réaction aux images trop léchées des « influenceurs » qui ne dépeignent pas toujours la réalité à travers leur compte Instagram ?  » J’ai l’impression qu’il y a un certain ras-le-bol de la part du grand public. Les gens ont envie d’histoires vraies, d’authenticité et d’expériences partagées. « 

TRENDS

– La photo instagrammable
La photo qui fait rêver, celle qui donne envie de se mettre à la place du photographe.

– L’authenticité
Face à une vision du monde déformée sur les réseaux sociaux, la photo documentaire, authentique, a de plus en plus sa place.

– Le format vertical
Longtemps décrié par les puristes, ce format s’est imposé à travers les réseaux sociaux. C’est devenu un média à part entière, surtout via les stories d’Instagram et de Facebook.

– Les photos prises sur smartphone
Aujourd’hui leur qualité égale, voire dépasse, celle des images prises avec des appareils reflex d’entrée de gamme.

Instafluenceur: Aris Setya, @aris.setya

Êtes-vous à la recherche de lieux instagrammables ?

La plupart du temps, il suffit de me promener un peu et de photographier ce qui attire mon regard. Mon appareil-photo, c’est comme mon troisième oeil. Grâce à lui, je vois des choses qui restent invisibles au regard des autres.

Qu’est-ce qui définit un endroit photogénique ?

Il n’y a pas de règles, tout dépend du moment. Le temps, mon humeur, mon inspiration font qu’un endroit m’attire ou pas. J’essaie de transformer en images l’émotion qu’il suscite en moi. Ce n’est pas facile, mais cela rend revoir la césure de chaque lieu intéressant et unique. En tant que photographe, je vois les choses un peu différemment. Mais chacun a son propre point de vue.

Comment rendre unique un lieu banal ?

Par un travail autour de la lumière. Après une pluie diluvienne, j’aime capturer le reflet d’un objet ou d’un bâtiment dans une flaque d’eau. Ça donne une image spéciale et apporte un regard neuf.

Et si ce n’est pas le cas, il y a toujours les insta-corners ?

Les influenceurs ont un impact certain, les hôtels et les restaurants l’ont compris depuis longtemps. Ils prêtent une attention toute particulière à leur lobby, leurs ascenseurs, leur piscine ou leur rooftop. Un lieu peut devenir rapidement célèbre grâce à une série de bonnes photos. Quand Anggun, chanteur pop indonésien, enregistre une vidéo dans la station de métro, Les Abbesses à Paris, l’endroit devient un arrêt obligatoire pour tout touriste indonésien. L’important, toutefois, est de rester personnel. Faire comme tout le monde, ça n’apporte rien.

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