Adeline Dieudonné, l’auteure belge qui fait sensation, en 5 mots

Avec son premier roman, thriller métaphysique grattant la surface des choses, Adeline Dieudonné creuse un trou de ver vers l'enfance. © STEPHANE REMAEL

En cette rentrée littéraire, l’auteure belge fait sensation, tant son premier roman est déroutant. À lire en frémissant.

Révélation

Le nom d’Adeline Dieudonné est sur toutes les lèvres, mais qui est cette primo-romancière ? Son parcours semble atypique. Elle qui se voyait vétérinaire ou décoratrice d’intérieur opte pour le Conservatoire de Bruxelles et le Cours Florent à Paris. Après plusieurs boulots, elle compose des nouvelles et un monologue, qu’elle joue sur scène.

Catharsis

« Quand j’étais petite, mon papa m’inventait des histoires. » L’écriture est venue plus tard – « Pour purger mes angoisses. Elle me permet de m’extraire du monde et de tout exprimer. » Sa nouvelle Seule dans le noir surgit après les attentats – « On n’est à l’abri nulle part… » Elle-même a eu un accident d’équitation – « On reste hanté par nos peurs d’antan. »

Famille

« La famille incarne une mini représentation de la société. On y est en confiance, mais elle peut s’avérer d’une grande violence. » Persuadée qu’on la porte en nous, Adeline Dieudonné imagine un roman extrême, impossible à lâcher. Le chassé-croisé d’une ado, « qui refuse d’être la proie de son prédateur de père ». Ce chasseur fait régner la terreur à la maison, y compris dans la chambre froide où repose une hyène, très symbolique.

Enfance

« On demeure tous des enfants. Cette période m’intrigue car on ne sait pas où elle commence et où elle finit. » Pour la protagoniste, elle devient une charnière vers l’indépendance. Un éveil parfois glaçant ! Sa priorité : protéger son petit frère. « J’ai treize ans d’écart avec le mien », explique Adeline Dieudonné, qui n’a pas connu de violence familiale, contrairement à son héroïne. « Mais j’ai toujours éprouvé une peur maternelle envers cet être vulnérable. Ce roman, sur la perte de l’innocence, constitue un bon aperçu de ce qu’est le champ de bataille de la vie. »

Persévérance

« J’ai failli abandonner mille fois ce roman, mais il me fallait aller au bout. » Adeline Dieudonné écrit déjà le second, « un autre combat ». Ici, son héroïne la fascine, « par sa force incroyable. Elle refuse de se poser en victime. Rester vivant dépend de l’instinct de survie, mais comment découvrir la vie en restant soi-même ? »

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