Anna Wintour, la rédac’ chef du Vogue américain a déroulé le tapis rouge à Grumpy Cat, ce félin à l’air grognon, véritable phénomène du web.
A l’occasion des deux ans du chat star d’internet, la magazine fashion a invité la petite chatte renfrognée dans les bureaux de sa rédaction new-yorkaise. Grumpy, de son vrai nom Tardar Sauce, pose dans les bras de la directrice artistique du magazine, Grace Coddington, passionnée de chats. « Nous l’avons rencontrée au festival South by Southwest, à Austin. Elle nous a fait une telle impression qu’on a eu envie de l’inviter« , a déclaré un porte-parole au site Fashionista. Grumpy Cat a même reçu un cadeau de taille: une (fausse) couverture du Vogue US, que sa maîtresse s’est empressée de partager sur sa page Facebook.
« Pas du tout grincheuse! »
Tardar Sauce est une femelle atteinte d’un nanisme félin. Elle souffre de malocclusion dentaire qui lui donne un air grognon irrésistible pour les uns, rebutant pour les autres. « Son arrière-train vacille un peu quand elle marche à cause de ses pattes trop courtes, mais sinon elle est parfaitement normale! », assure son site officiel. « En fait, elle n’est pas du tout grincheuse. Elle est trop mignonne. Elle adore être tenue dans les bras ou caressée. » Un caractère doux et câlin qui ne saute pas aux yeux dès le premier coup d’oeil…
Quand le frère de sa maîtresse de 28 ans, Tabatha Bundesen, a posté une photo de la petite boule de poile sur le forum Reddit il y a deux ans, leur vie a basculé. « Les gens ont cru que c’était un montage Photoshop. Alors nous avons posté quelques vidéos sur Youtube. Elles sont devenues virales. Et depuis sa popularité n’a pas cessé d’augmenter!« . Reprise quelques heures après sa publication par le site BuzzFeed, dans un article intitulé « This Cat Is Not Impressed », la photo de Grumpy Cat devient instantanément un meme. Les internautes s’amusent à la détourner en lui attribuant des pensées cyniques hilarantes, comme « I had fun once, it was awful » (« Un jour, je me suis amusée. C’était horrible. »), « They stole my poop. Again. » (« On a volé mon caca. Encore. ») ou « Found Nemo delicious. » (« J’ai retrouvé Nemo. Il était délicieux »).
Véritable stars sur la toile, Grumpy Cat compte à ce jour 4,6 millions de fans sur sa page Facebook, plus de 193.000 followers sur son compte Instagram et presque autant sur Twitter. Pour gérer cette soudaine célébrité, le chat a dû faire comme les plus grandes stars d’Hollywood : prendre un agent qui gère son image et ses apparitions publiques, au sein de l’entreprise Grumpy Cat Limited. « C’était le bon chat au bon moment. Personne ne peut expliquer pourquoi, mais il est impossible de ne pas rigoler ou de détacher ses yeux lorsqu’on voit cette tête apparaître. C’est une icône« , explique-t-il dans une interview au Monde.
Grumpy Cat est aujourd’hui à la tête d’un empire et les produits dérivés à son effigie se vendent comme des petits pains. Cette figure des réseaux sociaux s’affiche désormais sur des tee-shirts, mugs, calendriers, peluches,…sa maîtresse a aussi lancé une marque de café, Grumppuccino, un jeu vidéo, Grumpy Cat Unimpressed, et même une application météo, Weather Kitty. Enseignant « l’art de la mauvaise humeur », son livre Grumpy Book, disponible sur Amazon et chez Urban Outfitters, s’est vendu à plusieurs milliers d’exemplaires et s’est classé pendant plusieurs semaines dans les meilleures ventes aux Etats-Unis. Un business est juteux. En septembre 2013, le New York Magazine estimait la valeur de Grumpy Cat à 1 million de dollars.
En 2013, la chatte à l’air bougon a également décroché son premier contrat publicitaire en prêtant son image aux croquettes Friskies. Après avoir posé pour le Time, le Wall Street Journal et en couverture du New York Magazine, Grumpy Cat s’attaque au cinéma et sera bientôt l’héroïne d’un film d’animation qui devrait s’inscrire dans la lignée de Garfield. Ses maîtres rêvent, eux, de lui dédier un parc d’attractions tout entier…
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