Elisa Sednaoui, actrice, mannequin et fondatrice de l’organisation Funtasia, cosigne un livre « magique », un Petit traité d’autodéfense émotionnelle. Tandis qu’elle prête aussi son visage à Bovisaj et prépare ses examens de sociologie à UCLA répond à nos questions sur le vif.
La question qu’on vous pose le plus souvent?
Je passe beaucoup de temps à expliquer ce qu’est Funtasia, la fondation que j’ai créée et qui s’occupe de projets éducatifs pour les enfants du monde entier. Je l’ai imaginée parce que j’en aurais eu besoin moi-même quand j’étais petite et pour que les enseignants soient mieux préparés à soutenir le bien-être social et émotionnel des élèves.
Le sport que vous pratiquez… en pensée?
La voile. J’avais suivi un cours quand j’avais 16 ans et puis je n’en ai plus jamais fait… L’idée d’indépendance sur l’eau et la poésie du voilier m’inspirent.
L’endroit dont vous n’êtes jamais revenue?
Il y en a plein: le Caire, Beyrouth, l’Italie, l’Egypte, la France, mes racines. Et puis le Japon, où j’ai vécu des expériences très fortes, j’y suis allée pour la première fois à 12 ans avec ma mère… Enfin la Belgique et plus précisément Anvers où j’ai passé beaucoup de temps quand j’avais 18 ans, parce que j’étais tombée amoureuse d’un Belge.
La célébrité avec qui vous aimeriez dîner?
Brené Brown, chercheuse en sciences humaines et sociales, conférencière et écrivaine qui a beaucoup écrit sur le thème de la vulnérabilité.
Le plat qui vous ramène en enfance?
Le taameya, le falafel égyptien. Il est cuisiné à partir de fèves, c’est très vert à l’intérieur, c’est très croustillant, on le mange seul ou en sandwich, comme petit-déjeuner, j’adore ça.
La chose la plus folle que vous ayez faite?
Je suis partagée entre avoir commencé à travailler dans l’éducation à 25 ans et voyager de Londres à Hong Kong en y restant moins de 24 heures.
Un métier que vous auriez pu exercer?
Diplomate, c’était mon rêve quand j’étais enfant. Par contre, je n’ai jamais rêvé d’être ni mannequin ni actrice. On a tendance à penser que dans la vie tout m’est arrivé facilement, la vérité, c’est que j’ai eu une enfance, comme plein d’enfants, assez compliquée. A partir de 5 ans, quand on a quitté l’Egypte et que mes parents se sont séparés, il y a eu un déroulement d’événements très durs. A 8 ans, je vivais avec grand-mère qui avait un cancer du cerveau… Très tôt, je me suis sentie responsable, j’ai commencé à travailler à 14 ans, comme mannequin. C’était une opportunité d’indépendance économique. Je n’ai jamais senti que j’avais une sécurité financière autour de moi, je me préoccupais de savoir comment on paierait mes livres pour l’école.
Ce qui vous saoule vraiment?
Les gens qui n’écoutent pas bien. Si on n’écoute pas authentiquement, activement, sincèrement, on perd l’opportunité d’apprendre et de grandir.
L’appli de votre smartphone qui est le plus souvent ouverte?
Instagram. Je l’utilise comme outil de travail et comme moyen de communication direct. Les réseaux sociaux créent de l’addiction mais je suis contente de moi parce que j’y vais moins qu’avant. Et j’ai un petit défi personnel: l’utiliser encore moins.
Un mot pour vous décrire?
En anglais: versatile. Comme je parle quatre langues couramment et deux autres assez pour survivre, j’utilise celle qui pour moi reflète le plus ce que j’essaie de dire dans l’instant – il y a des concepts que certaines langues expliquent mieux ou plus précisément que d’autres. Donc versatile qui signifie en français, polyvalente, habile à s’adapter.
‘Sans écoute, on perd l’opportunité d’apprendre et de grandir.’
Votre achat le plus bizarre?
Un «marma mat» en bois, c’est un tapis avec des points d’acupression. Je ne connaissais même pas l’existence de ce genre d’objet mais depuis, je l’utilise tous les jours, je marche dessus, c’est bien pour la relaxation et la neuroplasticité.
Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?
Ce que je vais faire: prendre mon petit déjeuner puis étudier mon cours de sociologie! Ma manière de penser est désormais liée à ce qu’on essaie de partager avec le livre : utiliser des techniques cognito-comportementales pour rediriger certaines pensées. J’ai parfois tendance à avoir quelques pensées négatives, à me concentrer sur ce qui manque au lieu de ce qui est déjà là…
Depuis que j’ai rencontré Paolo Borzacchiello, expert en intelligence linguistique, je m’entraîne à rediriger ces pensées négatives quand je les vois apparaître. Pour moi cela a été une découverte, on a plus de pouvoir sur soi-même qu’on le pense!
Instagram: @elisasednaoui
Petit traité d’autodéfense émotionnelle, «Personne n’a le droit de te faire du mal!», par Elisa Sednaoui et Paolo Borzacchiello, Plon.
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