Nicolas Lacroix, TikTokeur: « Rien n’est jamais acquis ou éternel »
Il a 24 ans et cumule plus de 815 000 abonnés sur le réseau préféré des ados, TikTok, où il partage son quotidien avec légèreté. Davantage humoriste qu’influenceur, il est aussi chroniqueur à la radio, rêve de remonter sur les planches et fera bientôt ses premiers pas au cinéma, dans le prochain court-métrage de Xavier Diskeuve. Bref, un jeune à suivre, aussi bien sur les app’ que dans ses futurs projets.
Je suis rarement satisfait de moi. A aucun moment, je ne vais me dire: « J’y suis arrivé. » Attention, cela ne m’empêche pas d’être content du chemin que j’ai parcouru! En quelque sorte, on peut parler de perfectionnisme. Néanmoins, je me dois de rester spontané: si j’ai une idée, je la réalise et je la filme en une prise. C’est parfois frustrant de ne pas proposer des vidéos hyper qualitatives mais ce n’est pas ce que mes followers veulent. D’ailleurs, mes posts davantage travaillés sont ceux qui font un flop. (rires)
Si un concept fonctionne bien, je l’abandonne. Je m’ennuie rapidement et j’ai peur de lasser tout aussi vite. Rien n’est jamais acquis ou éternel et tout va en s’accélérant à notre époque. En outre, je sais que ma carrière sur TikTok ne durera pas. Peut-être que d’ici un an – ou même du jour au lendemain -, les gens ne sauront plus qui je suis. Il faut que je rebondisse maintenant. Sur scène, à la radio, à la télé… Je suis heureux que l’on m’accorde des rendez-vous professionnels et de la crédibilité. Ce qui nécessitait, auparavant, des années de présence dans l’esprit des décideurs.
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Avoir une communauté derrière moi m’a rendu légitime de faire de la scène. C’est une envie que j’avais depuis tout petit et je suis chanceux de travailler dans ce milieu. Je bosse aux côtés de Vincent Taloche depuis cinq ans déjà et, en septembre dernier, je suis monté – à deux reprises et pendant dix minutes – sur les planches du Teatro, dans le cadre du Made In Brussels Show. Avec distanciation sociale et tout ce que l’on connaît actuellement, bien sûr. Christophe Bourdon, qui présentait le spectacle, refusait de croire que c’était ma première fois sur scène et m’a proposé un poste de chroniqueur pour Vivacité. J’ai accepté.
Sur les réseaux sociaux comme dans la vraie vie, les adolescents fuient leurs aînés. Facebook, c’est destiné à souhaiter un bon anniversaire à la famille, à saluer Tonton et Tata; sur les dernières années, nos parents se sont inscrits massivement sur Instagram. Du coup, les ados ont déserté ces plates-formes. Les utilisateurs de TikTok sont, en général, très jeunes. Et donc, c’est compliqué de les ramener sur les applications précédemment citées puisqu’ils n’ont pas ou plus de comptes là-bas.
Le premier confinement était une aubaine d’un point de vue créatif. D’habitude, je perdais un temps fou à trouver des situations comiques dans lesquelles chacun peut se reconnaître. Mais, à ce moment précis, nous étions tous, chez nous, en train de ne rien faire ou presque. Le sujet devenait donc universel pour tout le monde et nous pouvions rire de nos plats de spaghettis quotidiens devant Netflix. Maintenant ce n’est plus pareil… La motivation et l’imagination manquent aux créatifs. La sociabilité n’existe plus et les sourires sont devenus invisibles. J’ai très peur que l’on devienne tous asociaux ou – pire encore – autocentrés.
@nicolascroix Quand dieu m’a créé … ##LilNasX @lilnasx
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Je déteste le mot « influenceur ». Au fond, qu’est-ce que ça veut dire? J’influence qui ou quoi? Ce terme n’est simplement pas le bon. Il possède une connotation péjorative et le lot de jugements qui va avec. Je préfère que l’on me voie comme un humoriste qui utilise TikTok. En effet, je me sers de cette appli pour présenter mon humour et promouvoir ce que je peux faire. Bon, évidemment, je suis rangé dans la catégorie « influenceur ». (rires)
Je pars toujours du principe que tout le monde est beau et gentil. C’est une faiblesse, je crois. On peut casser du sucre sur mon dos à longueur de journées, je trouverai quand même les gens mignons, au final. Bien sûr, il y a de la concurrence dans ce monde-là; néanmoins, je ne la sens pas vraiment. Peut-être aussi un peu de snobisme de la part des influenceurs français. Il m’est déjà arrivé, par exemple, d’envoyer un message à certains d’entre eux et d’être laissé en « vu ». Il est possible que je n’aie pas assez d’abonnés à leurs yeux… Cela ne m’atteint pas parce que je ne cherche pas de potes dans cette sphère. J’ai un chouette groupe d’amis et je m’en porte très bien comme ça.
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