Romain Duris se dévoile en cinq mots

Romain Duris © MATHIEU CÉSAR @ ICONOCLAST IMAGE

L’acteur français cultive une passion méconnue : le dessin. Une façon de s’approprier son monde coloré.

Dynamique

Petit, Romain Duris était turbulent. Il ne tient d’ailleurs toujours pas en place. L’acteur « très physique » veut préserver l’enfant en lui, à travers ses rôles et ses dessins. Sa mère, coloriste, et son père, ingénieur architecte, l’ont encouragé à dessiner. « A 14 ans, j’avais besoin de comprendre qui j’étais. » Il aime le cinéma et la musique, mais, confie-t-il, il voulait recréer son univers. « Exister. Fuir la normalité. »

Dessin

L’art est son échappatoire. De là à devenir un métier… Le Français s’inscrit à l’école Duperré, section textile. « J’apprécie la mode, mais ce n’était pas mon monde. » Repéré par le cinéma, il y fait ses premiers pas tout en imaginant des livres pour enfants. Son modèle, Alain Le Saux, le prend sous son aile. « Drôle, poétique et jamais consensuel, il m’a appris à canaliser mon énergie. » L’envie de dessiner le poursuit. Elle trouve son apogée dans un beau recueil.

Liberté

« Quand je dessine, je suis vraiment moi. Quelle liberté ! » Ses carnets de croquis font désormais place à un atelier. Décomplexés, ses tableaux respirent la gaieté. On y fait l’amour en mer ou dans les étoiles, sur fond de feu d’artifice coloré. « L’humour dédramatise tout. J’aime le rouge pêchu qui se retrouve dans les bouches ou les langues en mouvement. Les coloris sont la vie. »

Belgique

Romain Duris avoue qu’il a failli s’inscrire à La Cambre, à Bruxelles. « Une ville que j’adore pour ses brocantes. J’aime les Belges car ils n’ont pas perdu leur curiosité, leur générosité, leur humour et leur humanité. » Alors qu’il sort du tournage de Ridley Scott, il va travailler avec notre compatriote, Guillaume Senez. L’histoire d’un père en solo, qui bosse à l’usine. « Etre acteur est épanouissant, mais le dessin me remplit d’autre chose. Il m’appartient, tant j’y suis pleinement moi-même. »

Corps

Romain Duris se dévoile en cinq mots
© SDP

Dans les dessins de l’acteur, les corps se lèchent et s’imbriquent avec gourmandise. « On croit que je suis un obsédé sexuel (rires), alors que je ne dévoile aucun fantasme. J’aime l’aspect décalé des figures masculines, prises en dérision par leurs désirs. Ne nous rendent-ils pas maladroits ? » Une nudité nous renvoyant à l’universalité.

Pulp, par Romain Duris, Textuel, 168 pages.

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