Kundali, vinyasa, bikram, mindfullness ou yin: coup d’oeil sur 5 variantes du yoga

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Alliant bien-être du corps et de l’esprit, le yoga se décline en réalité dans de nombreuses variantes, des plus méditatives aux plus physiques. Le point sur cinq d’entre elles, avec des passionnés de la discipline.

LE KUNDALINI YOGA

 » Il y a quelques années, mon métier de journaliste m’a amenée à faire un reportage en Inde, où j’ai découvert la méditation Kundalini, se souvient Goedele. J’ai d’emblée été fascinée par ce concept axé sur la découverte du potentiel intérieur de l’individu. La représentation classique du Kundalini, un serpent endormi, est une métaphore de l’énergie qui peut être réveillée par certains mouvements… Mais il ne faut pas s’y méprendre, cela peut être très physique, surtout si on y ajoute des mantras et des exercices de respiration qui exigent une concentration intense et aident ainsi à se vider plus rapidement l’esprit.

L’une des spécificités de cette forme de yoga réside dans la réalisation de mudras (des mouvements des mains qui stimulent le cerveau) et dans l’utilisation du chant, les sons déclenchant certains effets physiques. En m’apprenant à exprimer mon potentiel intérieur, le Kundalini m’a complètement transformée : je ne bois plus d’alcool, j’ai arrêté de manger de la viande et du poisson et je me lève tous les matins à 4 heures pour débuter par deux heures et demie de yoga. Je suis aussi plus calme, moins stressée. Je me rend compte que je gère mieux les situations difficiles. Je suis devenue plus forte. « 

LE VINYASA YOGA

 » J’ai découvert le yoga il y a une dizaine d’années, dans un centre de fitness. C’était juste un cours d’essai mais j’ai immédiatement été séduite par les mouvements amples et fluides et le côté physique de l’activité, explique Nina.

Le Vinyasa, qu’on appelle aussi power yoga, reprend à 80 % les gestes de l’Ashtanga – qui repose sur la succession ininterrompue de différentes postures en suivant la respiration, ce qui est très éprouvant – mais il introduit davantage de variations dans le rythme des séries d’exercices. Je suis une grande sportive et la pratique du yoga m’apporte un certain apaisement.

Petit à petit, je me suis aussi intéressée à la philosophie sous-jacente et, aujourd’hui, commencer ma journée par une séance m’apporte une concentration qui m’est très utile dans ma vie professionnelle. Quand on débute, il est toujours tentant de s’évaluer par rapport à son voisin… Mais on apprend au fil du temps à ne plus se préoccuper que du dépassement de ses limites personnelles. « 

LE BIKRAM YOGA

 » J’avais entendu dire que le yoga Bikram permettait de brûler des calories en deux temps trois mouvements, concède Eva. Et force est bien d’avouer qu’on sort complètement vidé de ces séances d’une heure et demie qui consistent à adopter une succession de vingt-six postures dans un local chauffé à environ 40 °C. Mais comme je suis fan de sports très physiques comme la course à pied et la boxe, le Bikram était pour moi un choix logique.

En plus d’être très intensif, il a également un effet purificateur : à force de transpirer, la peau et l’organisme s’offrent une véritable cure de détox ! Le fait qu’il se pratique bien au chaud est pour moi un atout supplémentaire, car je suis plutôt frileuse… A la fin de la séance, mes muscles sont complètement détendus. L’intensité des exercices augmente aussi à mesure que l’on gagne en expérience. Les cours reposent toujours sur les mêmes mouvements, mais après un certain temps, on sait exactement ce qui va suivre… Et c’est là qu’on se rend compte qu’il y a encore une posture particulièrement difficile qui nous attend au tournant, alors qu’on commence juste à fatiguer. C’est vraiment une confrontation avec soi-même, mais quand on parvient à repousser ses limites, qu’est-ce qu’on se sent bien ! « 

LE MINDFULNESS YOGA

 » Un jour, il y a une vingtaine d’années, je me suis effondré en plein repas dans un restaurant. Mon corps venait de tirer la sonnette d’alarme : il était grand temps pour moi de renoncer à mon mode de vie malsain, se rappelle Luk. Une collègue m’a alors fait découvrir le Hatha yoga, la forme la mieux connue en Occident. De fil en aiguille, j’ai commencé à m’intéresser d’abord aux origines de la discipline, puis au bouddhisme et à la méditation.

Au départ, le yoga a en effet été développé comme une préparation à la méditation, une manière de fortifier l’organisme pour lui permettre de supporter une immobilité prolongée. Dans la forme que je pratique aujourd’hui, le yoga de la pleine conscience (ou mindfulness), le Hatha est précédé et suivi d’une séance de méditation. La détente spirituelle permet au corps de se défaire de toutes les tensions musculaires. En vingt ans de pratique, je n’ai cessé de devenir plus éveillé, plus sensible, et mes facultés de concentration se sont énormément améliorées.

Depuis que je donne cours moi-même, je me rends aussi compte que les gens ont souvent de notre passion une image complètement tronquée. Ils ont par exemple peur de ne pas être suffisamment souples, alors que justement, il n’y a aucun prérequis, on s’améliore petit à petit. « 

LE YIN YOGA

 » Pour moi, une séance de Yin yoga a presque le même effet qu’une heure de massage : j’en ressors complètement détendue, sourit Hanneke. Dans la terminologie du yoga, le yin désigne la relaxation, tandis que le yang fait référence au côté plus actif, plus dynamique de la discipline. Comme les autres formes, le Yin yoga repose sur une succession d’asanas… mais au lieu de mettre l’accent sur la transition fluide entre les différentes postures, il insiste surtout sur leur maintien plus ou moins prolongé, durant trois à cinq minutes chacune, ce qui permet de solliciter les muscles le moins possible.

En vraie passionnée, j’ai testé d’autres techniques et celle-ci est vraiment la seule que je me verrais encore pratiquer à 99 ans ! Cela dit, le Yin yoga est aussi physique, mais plutôt que de reposer sur la tension superficielle des muscles, l’exécution extrêmement méticuleuse des asanas sollicite les articulations. J’ai été victime d’une hernie dans le passé et mon dos est resté un peu fragile, mais grâce à mon activité, je retrouve toute ma souplesse. « 

PAR SOFIE ALBRECHT ET ANNELIEN BOENS

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