Le Shiatsu, une approche thérapeutique au confluent des cultures japonaise et chinoise
Le Shiatsu est souvent associé au massage par simplicité. En réalité, cette pratique, ancrée dans une tradition de plus de 2000 ans et située au confluent des cultures chinoise et nipponne, est bien plus subtile. Reconnu depuis les années 50 par le Ministère japonais de la Santé, le Shiatsu plonge ses racines dans la médecine traditionnelle chinoise. Présentation de cette approche corporelle à la recherche de l’harmonisation du corps et de l’esprit.
Le Shiatsu, littéralement « pression des doigts », est une pratique manuelle originaire du Japon mais issue de la médecine traditionnelle chinoise. Considérant la santé de l’être humain dans sa globalité physique, psychique et mentale, le Shiatsu est une thérapie holistique. Il est intimement lié au concept chinois d’énergie vitale ou « qi » puisque le Shiatsu a pour but d’en corriger le manque ou l’excès, un tel déséquilibre pouvant être à l’origine de symptômes physiques ou psychiques.
De façon schématique, le Shiatsu travaille sur quatre éléments : des mobilisations musculo-articulaires, un massage profond, l’utilisation des méridiens chinois et de leurs points énergétiques et, enfin, l’harmonisation du corps avec l’esprit.
Les origines du Shiatsu
Selon la tradition, l’Inde aurait été le berceau de toutes les disciplines de bien-être. Grâce à l’enseignement des moines bouddhistes, elles se répandirent d’un côté vers la Birmanie, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande, de l’autre vers l’Asie Centrale, puis la Chine où elles furent influencées par le Taoïsme et le Confucianisme.
Le Shiatsu s’inscrit dans cette lignée de techniques manuelles millénaires mais son aboutissement est plus récent. Au courant du 8ème siècle, le Shiatsu s’intégra dans le système médical japonais, hérité de la Chine, qui utilisait massages, acupuncture, moxibustion (stimulation par la chaleur des points d’acupuncture), pharmacopée et gymnastiques énergétiques.
Avec l’ouverture forcée du Japon par la marine américaine, la médecine occidentale fut imposée et les traditionnelles techniques manuelles de bien-être perdirent de leur importance au profit de techniques telles que l’ostéopathie ou les massages occidentaux. Le Shiatsu continua de se développer mais en marge de ce système.
Le mot « Shiatsu » fut utilisé pour la première fois par Tenpeki Tamai en 1920. Toutefois, c’est bien Tokujiro Namikoshi qui est considéré comme la figure centrale du Shiatsu moderne. Du haut de ses sept printemps, ce dernier découvrit que les pressions manuelles et digitales soulageaient les douleurs articulaires de sa mère. Fort de cette expérience et après de longues recherches, il mit au point des procédures qui furent définies par le Ministre japonais de la Santé, des années plus tard, comme « Thérapie du Shiatsu ». En 1957, le Ministère japonais de la Santé définit le Shiatsu comme « une technique qui utilise les doigts et les paumes des mains, pour exercer des pressions en des points déterminés, avec l’objectif de corriger des irrégularités de l’organisme, de préserver et d’améliorer l’état de santé et de contribuer à l’amélioration d’états morbides spécifiques ». Il faudra attendre 1964 pour que le Shiatsu soit enfin reconnu comme une pratique indépendante des massages.
Le Shiatsu en Europe
Aujourd’hui, en Europe, le Shiatsu est pratiqué dans des centres de bien-être et de thérapie complémentaire, parfois directement intégré au système officiel de santé. Il s’agit principalement de détente musculaire, de mobilité articulaire et de relaxation.
Depuis quelques années, le Shiatsu occidental a gagné en maturité et a atteint un niveau thérapeutique similaire à sa paternité japonaise. D’ailleurs, de plus en plus de cliniques et d’hôpitaux le pratiquent. C’est le cas, par exemple, en France grâce à l’Union Française des Professionnels de Shiatsu Thérapeutique (UFPST).
Déroulement d’une séance
Lors de la première rencontre, le Shiatsushi (qui signifie « spécialiste en Shiatsu ») procède à un bilan de santé d’une heure environ. Le Shiatsu se pratique sur une personne habillée de vêtements légers et souples. Traditionnellement, le patient est couché sur un futon (une sorte de matelas japonais) mais il peut également être sur une table si nécessaire. Le praticien effectue des pressions plus ou moins fortes avec les pouces et les doigts, mais aussi éventuellement avec les paumes, les coudes, les genoux et les pieds, sur des points précis situés le long des méridiens. Ces points sont appelés « tsubos » et chaque méridien régit un organe ou une fonction spécifique.
Puisqu’il s’agit d’une technique d’acupression, le Shiatsu est apparenté aux massages thaï et chinois ainsi qu’à la réflexologie plantaire. Cependant, chacune de ces techniques utilise différemment les pressions. La pression utilisée dans le Shiatsu est statique et perpendiculaire. Si les pressions sont au coeur de cette pratique japonaise, d’autres manipulations sont également utilisées telles que le pétrissage, le frottement, le tapotage, et d’autres encore.
Les bienfaits du Shiatsu
D’un point de vue physique, le Shiatsu provoque détente et bien-être. Les pressions et autres manipulations apaisent les tensions, détendent les muscles et stimulent les défenses immunitaires. Une meilleure circulation sanguine et une meilleure respiration s’en ressentent également.
Au niveau psychologique, il aide à lutter contre le stress et l’anxiété. Le patient repart avec un esprit détendu.
Le Shiatsu a un but thérapeutique mais aussi préventif puisqu’il élimine les tensions avant que celles-ci ne deviennent néfastes pour la santé.
Leila Fery
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