Kathleen Wuyard
L’ovaire à moitié plein: non, désolée, mais ma situation reproductive ne vous regarde pas
«C’est pour quand?!» veulent savoir vos proches, et même ceux qui ne le sont pas. C’est que contrairement aux idées reçues, l’horloge n’est pas tant biologique que sociétale, et pas de chance, elle est aussi parlante, ainsi que le découvre chaque femme «d’un certain âge». Et non pas d’un âge certain, car en fonction de leur entourage et de leur statut relationnel, ces dernières peuvent se voir interroger sur leurs projets de parentalité à l’âge où certaines de leurs pairs sont encore sur les bancs de l’école – supérieure, mais tout de même.
Ayant rencontré celui qui est aujourd’hui mon mari à l’âge de 26 ans, j’ai dû faire face à ces questionnements plus ou moins insistants de longues années durant, jusqu’à ce que mon entourage se fasse une raison: j’avais perdu la mienne.
C’est du moins ce dont semble être convaincu un ami de ma moitié qui, las de se voir répondre que «ce n’était toujours pas à l’ordre du jour» à ses interrogations intrusives, s’est tourné vers mon mari pour lui demander devant moi quel était mon problème.
Car forcément, ne pas vouloir se reproduire le plus vite possible, quand on est une femme, dénote d’une tare, non? Non. Et celles, toujours plus nombreuses, qui font le choix de la maternité tardive et à qui la psychiatre Muriel Flis-Trèves consacre un livre le démontrent. D’elles, l’analyste française, que nous avons rencontrée pour un reportage sur le sujet, dit qu’elles sont des «pionnières», qui ouvrent l’horizon des possibles aux générations qui les suivent.
Et c’est peut-être là, le problème: quand les femmes prennent leur destin en main et vivent selon leurs règles, ça fait mâle.
À lire aussi: Jeune maman à 50 ans: pourquoi la maternité tardive séduit toujours plus de femmes
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici