Charlotte Abramow, son père et la photographie
Parce qu’il l’invita sur sa planète, qu’elle était sa fille et que c’était sa façon à elle de transcender l’inattendu traumatique que réserve parfois cette drôle de vie sur terre, Charlotte Abramow photographia son père.
Dès 2011, à cause de ce cancer, de cette opération, de ce coma qui l’emmena ailleurs, puis de l’après. Elle avait 17 ans, lui 79, ils ignoraient alors qu’ils entamaient ainsi la balade de la métamorphose. Car bien plus tard, la jeune fille, qui aura fait de la photo son métier, le conviera à composer des tableaux métaphoriques qui n’ont rien à envier au surréalisme belge. Autant de clichés estomaquant créés à deux, mis en scène de toutes pièces, en un jeu vibratoire où l’amour et la joie, de même le chagrin, ne sont jamais absents. Avec Maurice, Tristesse et rigolade, Charlotte réunit le tout, son travail documentaire et leur oeuvre commune, très joliment pré- et postfacé par des éminences qui ancrent ses portraits intimes dans un universel déployé. Remerciements éternels.
Maurice, Tristesse et rigolade, photographies de Charlotte Abramow, Fisheye Editions, 270 pages. www.charlotteabramow.com
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