Portraits: Ceux qui travaillent en seconde ligne face au coronavirus, à travers le monde
Ce sont eux qui font vivre le monde confiné: épiciers, éboueurs, livreurs, femmes de ménage, facteurs. Des métiers mal payés, souvent invisibles, parfois méprisés, aujourd’hui devenus essentiels. Ils travaillent pour ne pas crever de faim ou par devoir, se sentent sacrifiés ou valorisés. Les photographes de l’AFP dans le monde ont fait leur portrait.
Ils ne sont pas applaudis tous les soirs comme les médecins en France ou en Italie mais on les regarde autrement, on leur parle plus qu’avant, on leur écrit parfois « Merci » sur une poubelle ou sur la devanture d’un supermarché. Car ils sont bien les soldats de la deuxième ligne dans la guerre contre le Covid-19, « indispensables », ceux dont on ne peut se passer pour manger, communiquer, circuler, désinfecter, enterrer. La plupart du temps, sans autres armes que celles des concitoyens qui dépendent d’eux – un masque, du gel et des gestes barrière.
Du 18 au 25 avril, dans 25 pays, une cinquantaine de ces travailleurs ont accepté de poser pour l’AFP sur leur lieu de travail. Entre rayons de légumes ou de médicaments, devant une boucherie ou une boulangerie, un tram ou une benne à ordure, une cuisine ou un cimetière, ils ont confié leur vulnérabilité, leur colère, leur mission, leur fierté.
Le Français Matthieu Raud, 38 ans, boulanger à la boulangerie artisanale ISCO à Lisbonne
L’Indonésienne Ika Sri Purnamaningsih, 41 ans, gynécologue- obstétricienne, à Jakarta
L’Equatorien Alexis Pereira, travaille au cimetière municipal Angel Maria Canals à Guayaquil
Les gens ont besoin de leur courrier, note simplement la française Aline Alemi, 53 ans, factrice à Hayange (nord-est de la France), qui décale un peu ses horaires pour rencontrer moins de monde et ne remet jamais les colis en main propre.
Christof Krapf, 53, caviste et restaurateur, dans son magasin, à Berlin
Travailler pour ne pas crever de faim. Certains n’ont pas le choix quand la mise en pause de l’activité économique a créé des millions de chômeurs dans le monde et accru les disparités sociales. C’est le cas de l’Afghane Zainab Sharifi, 45 ans, sept enfants, boulangère à Kaboul. « La faim aura tué ma famille avant le coronavirus si je ne travaille pas »
L’Egyptien Karem Khalafallah, 21 ans, livreur de légumes à moto au Caire: « C’est la seule façon de survivre ».
Le Népalais Arjun Shrestha, 22 ans, nettoyeur à Dubai, Emirats arabes unis
La Britannique Penny Ewbank, 39 ans, pompier réserviste à l’Hampshire Fire et Rescue Service, devant la caserne d’Hartley Wintney
Javorka Lazic, 35 ans, boulanger à Mladenovac, Serbie
L’Italienne Rosy Varrella, 55 ans, tient un kiosque à journaux, dans le centre ville de Milan
L’Argentine Elba Portales, 59 ans, chargée de l’entretien d’une copropriété à Buenos Aires
La Russe Olga Sokolova, chirurgienne vétérinaire à la clinique vétérinaire ZooAcademy à Moscou
Artem Simonov, 20 ans, employé d’une société de livraison de repas à Moscou
La Libanaise Tatiana Rcaiby, 36 ans, pharmacienne, dans sa pharmacie de la ville côtière de Byblos, Liban
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Maria Dimitrova, 27 ans, médiatrice médicale, devant le check point de la police, à Sofia,
L’Indien Rajeesh Babu, 45 ans, inspecteur de police, pose avec un casque modélisant le coronavirus, à Chennai
La Palestinienne Iman Abu Areesh, 32 ans, coordinatrice du comité d’aide et d’urgence, à Hebron
Eboueur, Thierry Pauly, Français de 54 ans, continue de ramasser les ordures de Mulhouse (est de la France) dans sa tenue orange traditionnelle car il a « une conscience professionnelle ». Mais il est en colère: « C’est un métier à risque qui n’est pas reconnu ».
L’Américaine Morgan Dean-McMillan, 30 ans, transporteuse pose devant une rangée de cercueils en carton, aux services de crémation du Maryland, à États-Unis
Travailler, c’est pour d’autres un devoir: assurer les services publiques et d’intérêt général, le principe de continuité. « Quelqu’un doit bien faire le boulot », dit à Sofia Stoyanka Dimitrova, Bulgare de 49 ans, conductrice de tram dont la première porte d’entrée est bloquée pour éviter tout contact avec les passagers. « Chacun choisit tout seul sa profession et doit porter sa croix », estime-t-elle
A Glasgow, Robin Barclay, Ecossais de 30 ans, offre les services de sa société de nettoyage pour purifier les rues. « C’est naturel (…) C’est une question d’humanité et de devoir vis-à-vis de notre communauté. In fine, si cela peut éviter que juste une personne ne contracte le virus, ça aura valu le coup »
L’Espagnol Helena Gonzalvo Sanchez, 40 ans, officier de police montée, à Valence en Espagne
« C’est normal (…) de me montrer responsable vis-à-vis de la société, de ma famille et de moi-même », dit à Belgrade le conducteur de bus serbe Marjan Andjelkovic, 45 ans, qui estime avoir l’équipement nécessaire pour se protéger.
Le Russe Alexander Germanovich, 26 ans, conducteur d’un camion de nettoyage à Moscou.
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La Française Desiria Wagner, 31 ans, agent à la morgue, devant l’unité de réfrigération units à l’hôpital Emile Muller à Mulhouse, France
Ranjan Bind, 43 ans, collecte les déchets à Bogpal, Inde
L’Espagnol, Ramon Montesinos Roman, berger à Ronda, Espagne
A Rio, Thiago Firmino, Brésilien de 39 ans, a mis en place une « task force » pour désinfecter les rues de sa favela Santa Marta. « Je ne vais pas rester là à regarder ce qu’il se passe. Ma façon de combattre le coronavirus, c’est de sortir et de désinfecter ma favela ». Il a besoin d’argent pour les produits chimiques, les outils, les protections, les masques mais, dit-il, « je suis prêt à prendre des risques (…) je veux protéger le lieu où ma famille et mes parents vivent ».
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Renata Gajic, 45 ans, travaille dans un supermarché à Mladenovac, en Serbie
L’Espagnole Caroline Belles, 50 ans, dans son magasin Puzzle Mania, à Barcelone
L’Espagnol Xesc Bisbal, 51 ans, fossoyeur au cimetière d’Algaida sur l’île de Majorque
La Mexicaine Gabriela Sanchez, 50 ans, psychologue, à Mexico,
Dave Stanton, 57 ans, boucher, à Hartley Wintney, en Angleterre
Le Mexicain Armando Garcia, 39 ans, promeneur de chiens, à Mexico
Le Turque Bulent Coban, 42 ans, employé d’une entreprise de distribution d’eau, à Istanbul, Turquie
La Portuguaise Maria da Paz Pereira, 51 ans soigneuse de primate au Zoo de Lisbonne
L’Espagnol Domingo Reina, 53 ans, mécanicien à Barcelone
A Johannesburg, Rize Jacobs, institutrice de 63 ans, s’est portée volontaire dans une cantine improvisée pour les enfants des rues car, dit-elle, « être sur Terre et aider quand on peut, c’est une bénédiction ».
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Mahesh, 39 ans, vendeur de légumes à Bhogal, en Inde
Le Libanais Riyad, 30 ans, employé dans une station-service, à Amchit, au Liban
L’Américain Gregory Stark, 54 ans, employé de laverie à Miami
Lalita Kesharwani, 41 ans, vendeuse de légumes, à Mumbai
A Lisbone, Emilia Lomba, Portugaise de 64 ans, poissonnière sur un marché, évoque tous ces clients côtoyés au quotidien, ces billets de banque échangés. Mais elle doit payer ses factures, dit-elle.
Patrick Blake, 65 ans, entrepreneur de pompes funèbres à Derrylin en Irlande du Nord, « c’est un devoir (…) de faire plus que les simples formalités, accorder un contact en face-à-face, des conseils, un soutien aux familles endeuillées ».
Slavica Zujevic, 52 ans, travaille au reayon boulangerie d’un supermarché, à Mladenovac, Serbie
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