On a testé la communication intuitive

© FLORENCE MENDEZ / SDP
Florence Mendez

Parfois, cette rubrique me donne le sentiment d’être Jim Carrey dans le film Yes Man. Un type un peu bloqué dans sa vie s’inscrit à un programme de développement personnel dont le principe est le suivant : dire oui à tout ce qu’on lui propose, même les activités les plus bizarres et éloignées de ses centres d’intérêt. Cette semaine, j’ai donc testé la communication intuitive, autrement dit la télépathie avec les animaux.

« Dingue ça, et ça fonctionne vraiment? » me demanderez-vous. Non. Voilà, d’autres questions? Plus sérieusement, si vous lisez régulièrement cette chronique (si ce n’est pas le cas, soyez maudits), vous savez qu’il m’arrive rarement de faire un compte-rendu négatif, je suis en général assez ouverte d’esprit et facile à convaincre (cessez de ricaner). Mais concernant cette expérience, les voix dans ma tête ont été unanimes : c’est la plus grosse arnaque de l’histoire de l’humanité, juste après l’autocorrect.

J’ai donc participé à une sorte de stage, décliné en différents ateliers de « travail » répartis sur plusieurs jours. Les premiers étaient consacrés à l’apprentissage de techniques de méditation avant de se libérer l’esprit puis d’entamer les exercices pratiques. Exercices pratiques réalisés sur la base… d’une photo, tout à fait Thierry. Je me suis donc retrouvée (je pense que l’expression « comme une conne » est opportune) à fixer le cliché d’un poney, avec qui j’étais supposée avoir une discussion. Mais attention, je devais prendre soin de lui demander son avis avant, il ne s’agit en effet pas d’entrer en contact avec l’esprit de l’animal sans son autorisation. Sans surprise, il ne s’est strictement rien passé, mon ami court sur pattes est resté muet.

Ce qui m’a vraiment étonnée, par contre, c’est la quantité d’informations recueillie par les autres participants, visiblement convaincus. Je pense par exemple à Harmonie (c’est son vrai prénom). Emue aux larmes, elle nous a fait part de l’histoire tragique de la tortue qu’elle avait en image, qui lui a « montré » son combat pour parvenir jusqu’à la mer une fois sortie de l’oeuf (véridique). Quand un autre intervenant a déclaré que la petite poule d’Amérique du Sud dont il tenait le portrait lui avait révélé s’appeler Carmen (je vous jure que je n’invente rien), j’ai eu une crise de fou rire qui a été mal accueillie.

Bien évidemment, tout ceci est payant, et pas qu’un peu. Le stage, d’abord, puis les séances d’entraînement individuelles, où vous pouvez travailler avec votre propre animal. Tout est bon pour faire du pognon, abuser de la crédulité des gens ne semble pas gêner l’organisateur, l’homme qui murmurait à l’oreille des veaux. J’ai quand même tenté une fois chez moi avec le chien d’une amie, Ryo de son petit nom (le chien, pas mon amie). Nous nous sommes regardés dans les yeux, je me suis concentrée, c’était intense… puis il a ouvert sa gueule, comme prêt à parler… ah non, il devait juste roter.

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