Paris 2024: voilà, c’est fini, et les Belges aussi ont le JO blues

jo blues belgique
© Getty images
Amélie Micoud Journaliste

Depuis hier, on entend parler que de ça: les Français ont le cafard que les JO s’arrêtent. Mais côté belge, c’est comment? Si l’engagement n’égale évidemment pas celui de nos voisins organisateurs de ces Jeux, un vent de JO blues semble tout de même souffler sur la Belgique…

On s’y était vite et bien habitués, parfois à notre grand étonnement: Snoop Dogg qui fait le zouave, la télé allumée toute la journée pour suivre les épreuves, les débriefs journalistiques du soir, les scènes cocasses comme les exploits relayés sur les réseaux sociaux… Et puis la ferveur, la bonne humeur, les sourires des supporters… C’était bien, hein?

Ce matin il fallait pourtant se rendre à l’évidence: la télé a retrouvé ses programmes ronronnant l’été sur nos chaînes. Les JO, c’est fini. En tout cas jusqu’aux Paralympiques.

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Alors si vous vous sentez un peu cafardeux voire carrément angoissé – qu’est-ce qu’on va faire maintenant – vous n’êtes pas seul.e. Les médias français ont tous relayé ce blues des JO qui a saisi le peuple bleu blanc rouge dès la fin de la semaine dernière, quand il a senti que tout ça allait bientôt s’arrêter.

« Ça restera un regret pour toujours, de ne pas avoir été aux JO de Paris alors qu’on habitait si près »

Emmanuel Macron lui-même a exprimé, dans un discours donné dans les jardins de l’Elysée ce lundi après-midi, le JO blues qui semble toucher une bonne partie des Français: « Il n’y a plus d’épreuve à suivre, il n’y a plus l’enthousiasme de chaque matin », ajoutant « Nous qui avons vécu pendant plus de deux semaines dans un pays où on a eu le sentiment que l’air était plus léger (…) On n’a pas envie que la vie reprenne ses droits ».

Souvenirs

Car c’était ça la magie des épreuves olympiques et du spectacle qui nous a été donné ces deux dernières semaines: une fabuleuse façon d’oublier les problèmes. Pour rappel, la France n’a toujours pas de gouvernement – peut-être qu’ils pourraient consulter la Belgique pour quelques conseils à ce propos, soit dit en passant – et les pays en guerre, eux, n’ont pas connu de trêve pour la gloire du sport. Retour à la réalité rendu encore plus rude pour celles et ceux qui, en plus d’être privés de Jeux, sont retournés aujourd’hui au turbin.

« Ce week-end, en rentrant de vacances, j’ai été prise d’un gros coup de blues », nous raconte Charlotte, qui vit entre la Belgique et la France et reprenait le travail ce matin. « A la gare se mélangeaient des supporters de nombreux pays, les joues maquillées. L’atmosphère était encore d’humeur joyeuse, mais la chanson « Voilà c’est fini » de Jean-Louis Aubert me trottait dans la tête. Du coup, je me suis précipitée dans un Relay où étaient vendus quelques souvenirs des JO. J’ai acheté une bricole, comme pour emporter avec moi un petit bout de ces Jeux, une preuve, un « j’y étais ». Il y a quelque chose d’assez puéril là-dedans mais j’assume! », s’amuse la jeune femme.

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Et de notre côté de la frontière alors? Aujourd’hui, c’est surtout Angèle, brillante sur scène lors de la cérémonie de clotûre, « notre 11e médaille » comme l’a justement dit le commentateur de la RTBF, qu’on voit défiler dans nos feeds. Mais rien sur un JO blues qui toucherait aussi les Belges. Et pourtant… Ils ont eux aussi, comme de nombreuses nations, suivi assidument les épreuves, si proches géographiquement.

« A la maison on regardait tous les JO et ça alimentait les discussions du soir, et au boulot, même chose », nous raconte Fanny, elle-même très sportive. « Je regarde toujours les JO, mais comme c’était à Paris, on voyait dans nos stories des gens qui y étaient, il y avait une espèce d’émulation et je trouve qu’on en parlait plus que d’habitude, avec des gens avec qui on n’échange pas sur le sport habituellement. Alors quand j’ai vu la cérémonie hier, je me suis dit « oh non, c’est déjà fini », je trouve que c’est passé en un éclair! »

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Regrets

Mais pour Fanny comme pour d’autres, ce blues de la fin s’entremêle au regret de ne pas avoir assisté « pour de vrai » aux JO alors que Paris est tout proche. « Je n’ai pas réservé de places alors que je suis une grande sportive et que j’adore le sport, parce qu’on disait que ça allait être la cata, que ça allait coûter un bras – ce qui était vrai pour certaines disciplines -, qu’on n’allait pas savoir dormir, que le métro allait être super cher, qu’il allait y avoir des attentats… Après coup, je suis vraiment triste car je me suis rendu compte qu’il y avait plein de petites disciplines chouettes à voir dans des lieux incroyables ».

Jusqu’à la dernière minute, Fanny a consulté la billetterie, mais elle a laissé tomber. Au dernier moment, ça n’était pas simple à organiser avec le travail et tout le reste. « Ça restera un petit regret pour toujours, de ne pas avoir été aux JO de Paris alors qu’on habitait si près. » Mais elle reste positive. Pour elle, la France a fait quelque chose de remarquable autour de cet événement qui a généré un engouement exceptionnel autour du sport, même chez ceux qui n’en n’ont habituellement rien à faire.

Et puis… Les JO ne sont pas tout à fait finis, puisque les Jeux Paralympiques commencent dans deux semaines. Une belle perspective pour Fanny comme, sans nul doute, pour beaucoup de supporters du monde entier. « D’habitude, je ne regarde pas trop les Para, mais là, je me suis dit que c’était tellement frustrant que ce soit fini, que j’ai l’impression que je vais regarder bien plus que d’habitude. Je connais pas mal de Belges qui ont pris des places, et ça reste une éventualité pour moi. Comme l’a dit, je crois, le président du Comité Olympique dans son discours à la cérémonie de clôture, on a rarement une deuxième chance, mais là, on l’a: c’est d’aller vers les Paralympiques. »

On parie que ces derniers, forts de la réussite de ces JO de Paris, vont connaître une audience record?

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