« Grâce à lui, j’ai dit adieu à mes complexes »: 6 amours de vacances inoubliables
On le voudrait forcément temporaire, léger et sans plus de conséquences qu’une crème glacée… Pourtant, l’amour de vacances est parfois aussi celui d’une vie. Laquelle, même si l’histoire ne dure pas, peut se retrouver changée par une relation estivale.
La preuve avec ces six témoignages d’amour de vacances pas comme les autres, du genre à tout chambouler, qu’il s’agisse de revoir son image de soi, de tout recommencer dans un autre pays ou d’enfin dire adieu à une relation toxique.
« L’amour de vacances qui m’a donné confiance en moi »
Sophie, 37 ans, a arrêté de lutter contre son corps grâce au regard d’un bel Italien.
« Cet été-là, j’avais 16 ans, et c’était la première fois que je voyageais sans mes parents. Ils avaient accepté de m’inscrire à un stage de langues en bord de mer, en Angleterre, et pour la fan de films pour ados américains que j’étais (et que je suis toujours d’ailleurs) c’était le rêve. J’avais déjà l’impression d’être l’héroïne de mon propre teen movie rien qu’en étant là, mais alors le premier jour de cours, j’ai carrément halluciné quand Paolo est arrivé.
Il était un peu en retard, échevelé, et surtout, beau comme un des acteurs des films que je m’enfilais tous les week-ends. Quand il s’est assis à côté de moi, puisque c’était la seule place qui restait, mon coeur a fait des bonds dans ma poitrine, mais je n’ai jamais imaginé que ça puisse aller plus loin. À l’époque, comme beaucoup de filles qui ont grandi à l’ère des mannequins ultra-maigres, j’étais persuadée d’être horrible, massive, un vrai ogre avec, en prime, des cheveux qui frisottaient et une peau qui avait tendance à briller. Quand je revois des photos de l’époque, je ne me trouve pas si mal, et certainement pas grosse, mais ado, j’étais convaincue d’être ultra-moche. Donc quand Paolo a tenté d’accrocher mon regard à plusieurs reprises lors de ce premier cours, j’ai esquivé, convaincue que c’était un effet de mon imagination parce qu’il était beaucoup trop bien pour moi.
Ajoutez à sa beauté assez hallucinante le fait que je suis super timide, et je n’ai pas osé lui dire un mot pendant les deux semaines de notre stage de langues. J’avais fini par remarquer qu’il me souriait quand on se croisait quelque part, qu’il essayait de croiser mon regard, qu’il me regardait sur la plage…. Mais comme j’étais super mal dans ma peau, j’avais fini par me convaincre que c’était presque comme s’il se moquait un peu de moi, même si il n’avait jamais été que charmant et gentil.
Un matin, trois jours avant le départ , il m’a demandé si j’avais envie d’aller me balader sur la plage avec lui ce soir-là. J’ai évidemment dit oui, à nouveau hallucinée que la situation ressemble à ce point à un film, surtout qu’une fois sur la plage, il n’a pas fallu longtemps avant qu’il m’embrasse. Moi, la « petite grosse »! Et lui, qui était beau comme une de ces statues antiques qu’on voit partout à Rome!
On a passé tout le temps qui nous restait sur place (et que nos couvre-feux respectifs nous permettaient) fourrés ensemble, et même si trois jours, ce n’est rien, ado, ça suffit pour se convaincre qu’on vit l’amour fou. Les adieux ont été déchirants, et on a promis de garder le contact sur MSN. Ce qu’on a fait, même si aujourd’hui, quand on échange quelques mots, c’est plutôt via les réseaux sociaux. Car oui, plus de 20 ans après, on se parle encore épisodiquement, et même si on n’a plus jamais été célibataires en même temps, et donc, jamais renoué romantiquement, on a eu suffisamment de conversations sur le sujet pour que ce soit clair que, pour l’un comme pour l’autre, on serait toujours un peu « the one that got away« . Même si, pour moi, Paolo est bien plus que ça.
Avant de le rencontrer, je me sentais très mal dans ma peau, j’étais persuadée d’être obèse avec mon petit 38 (foutues années 2000) mais le fait que le plus beau garçon de la classe m’ait choisie a tout changé. Cela m’a permis de comprendre que je valais quelque chose, que je pouvais plaire aussi, et peu de temps après cet amour de vacances, j’ai rencontré (et osé parler à) un skateur sexy (un autre rêve de films pour ado!) qui s’est avéré être mon premier grand amour, et avec qui je suis restée pendant sept ans.
Tout ça grâce à un amour de vacances en Angleterre, j’en suis certaine, car sans Paolo, et sans la manière dont le regard qu’il posait sur moi a changé la manière dont je me voyais, jamais je n’aurais sauté le pas. Je serais probablement restée convaincue longtemps encore que je n’étais pas digne d’être aimée, et adulte, je vois suffisamment de copines coincées dans des relations douloureuses pour réaliser l’impact destructeur que ça peut avoir sur une vie amoureuse. Je n’ai jamais dit à mon bel Italien à quel point ces quelques jours ensemble avaient changé ma vie, mais qui sait, si les étoiles s’alignent et que la vie le met à nouveau sur ma route, il faudra bien que je lui explique que si j’ai gardé le contact tout ce temps avec lui, ce n’est pas seulement parce qu’il embrasse bien, mais aussi et surtout parce que sa rencontre a eu un impact incroyable sur moi ».
« Ma vie a changé grâce à un stage de tourisme dans un camping »
Thibault, 24 ans, a rencontré sa copine au gré d’un job d’été, et pour elle, il a quitté la France pour Liège.
« J’ai rencontré Justine dans un camping du sud de la France. Elle venait de la région liégeoise, et moi d’un petit village entre Lyon et Grenoble. Nous avons travaillé trois étés ensemble, en passant tous les mois de juillet et d’août à animer les foules. Ce premier été, j’allais avoir 19 ans, elle 20, et il n’y avait aucune ambiguïté: on était chacun en couple de notre côté, et même si on s’entendait très bien, à aucun moment je n’aurais imaginé que notre relation deviendrait romantique un jour – et Justine non plus.
Quand on a été recontactés tous les deux pour faire à nouveau la saison sur place l’été suivant, on est arrivés dans une équipe qui avait beaucoup changé, et c’est un peu comme si on servait de repère à l’autre. On passait beaucoup plus de temps ensemble que l’année d’avant, et notre relation ne tenait plus simplement de l’amitié. Dans ce genre de boulot estival, on passe l’intégralité de ses journées ensemble, des repas aux animations en passant par les pauses, et vu le caractère de Justine, j’ai directement su qu’entre nous, ce ne serait pas juste un amour de vacances pour s’amuser. Mais à la fin du mois d’août, je retournais chez mes parents près de Lyon, et elle, à Liège. Après une longue discussion, on a décidé de tenter le coup quand même et d’entamer une relation longue distance.
Tout de suite après, je me suis installé à Bordeaux pour mes études, donc je vous laisse imaginer le nombre d’aller-retours qu’on a fait entre Bruxelles et la Gironde (rires). Heureusement, j’avais la chance d’avoir pas mal de temps libre, et les billets Bordeaux-Bruxelles ne coûtaient pas grand chose (j’ai déjà eu des aller-retours à moins de 40 euros) donc on arrivait à se voir environ toutes les 3 semaines… Jusqu’à l’arrivée du Covid et du confinement, où on a dû tenir environ 4 mois sans se voir. Ça a été très difficile, donc j’ai décidé de la rejoindre à Liège.
J’avais obtenu mon Bachelier à la fin de mon année à Bordeaux, et Justine n’avait toujours pas fini ses études, donc c’était plus simple pour moi de bouger. Et étant donné que j’habitais déjà loin de ma famille (la distance entre Lyon et Bordeaux et entre Lyon et Liège est quasiment la même) ça ne m’a pas du tout gêné de me rapprocher d’elle. J’avais aussi pas mal d’amis français qui faisaient des études de kiné ou de logopédie à Liège, et je me suis donc mis en coloc’ avec l’un d’entre eux à mon arrivée, le temps de poursuivre mes études et de faire un Master.
Les relations à distance, ça va un moment, mais pas trop non plus. Par contre, une fois sur place, j’ai vite réalisé que vu la compatibilité plus que médiocre entre les systèmes belge et français, ça allait être compliqué de poursuivre mes études avec un diplôme français sans passer par un système de passerelle. J’ai donc décidé de trouver un travail, et j’ai décroché assez rapidement un CDI dans une grosse boîte.
Dans quelques semaines, ça fera 5 ans que nous sommes ensemble. J’ai un super boulot à Liège, et nous venons d’acheter un magnifique appartement dans la région de Visé. Tout ça grâce à, ou peut-être à cause d’un premier stage de tourisme dans un camping. Quand on y pense, c’est un sacré effet boule de neige, et je m’estime chanceux car ma vie est très belle aujourd’hui. Peut-être aussi parce que les Belges sont bien plus cools que beaucoup de mes compatriotes français (rires) ».
« Ce coup de foudre m’a permis d’enfin quitter mon ex toxique »
Suzanne, 43 ans, a tout plaqué après une brève parenthèse londonienne, et elle ne regrette rien. Au contraire.
« Quand j’y repense, ce qui me semble le plus improbable, ce n’est pas ce coup de foudre à des centaines de kilomètres de chez moi, mais plutôt la personne avec qui j’étais en couple à l’époque. Le mec cochait littéralement toutes les cases du bingo du salaud: infidèle, menteur, obsédé, violent… J’ai beau chercher, je ne vois aucune explication à pourquoi je suis sortie avec lui, et encore moins à pourquoi je m’obstinais à rester avec alors que tous mes proches me disaient que j’étais en train de m’éteindre et qu’il me faisait beaucoup de mal. J’ai honte, mais le fait qu’il ait un job très prestigieux et bien payé devait peut-être un peu jouer, à une époque où j’étais un peu à la dérive. Après des études brillantes, j’étais entre deux boulots, je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie, et du haut de mes 26 ans, j’avais l’impression qu’il était déjà trop tard pour changer de cap.
Du coup, quand j’ai vu une pub pour un mois intensif de perfectionnement de l’anglais à Londres, ça m’a semblé être une opportunité en or, surtout que les tarifs étaient ultra compétitifs, c’était l’été et je n’avais pas vraiment grand chose d’autre à faire.
Aujourd’hui, je suis mariée et maman de deux petites filles, et si mon mec m’annonçait qu’il part pour un mois suivre des cours en immersion, je tirerais une drôle de tête. Mais mon ex, lui, trouvait ça super, probablement parce que ça lui laissait le champ libre pour me tromper en toute liberté, jusque dans notre lit si ça lui chantait. Je suis donc partie, bien décidée à revenir bilingue, mais aussi, même si je ne le conscientisais pas vraiment sur le moment, à me retrouver. J’avais toujours été quelqu’un de joyeux et spontané, et je ne me reconnaissais pas vraiment dans la meuf taciturne et effacée que j’étais devenue à force d’accepter le pire de la part de celui qui partageait ma vie.
Sur place, j’ai immédiatement eu l’impression de redevenir ado, avec une liberté totale, très peu d’heures de cours par jour, et du reste, la possibilité de faire absolument tout ce que je voulais, quand je voulais. C’est comme ça que sur un coup de tête, j’ai décidé que le timing était parfait et que le moment était enfin venu de sauter le pas et de faire mon premier tatouage. Le cliché total: j’ai mis le cap sur un quartier cool, poussé la porte du premier salon qui m’avait l’air chouette et choisi un petit motif dans un catalogue de dessins. Ce que je n’avais pas prévu? Le coup de foudre fulgurant pour mon tatoueur, un quadra’ couvert d’encre de la tête aux pieds, dont l’apparence bourrue clashait complètement avec son tempérament doux et calme. On s’est mis à papoter pendant qu’il me tatouait, et comme le salon était vide à part nous, on a continué à parler après la séance.
Trois heures plus tard, on n’avait pas vu le temps passer, et quand il m’a demandé si ça me disait qu’on aille boire un verre, j’ai immédiatement accepté, tout en sachant très bien où ça allait nous mener. Je ne lui ai pas menti, et je lui ai dit d’emblée que j’étais en couple avec quelqu’un, mais je me suis surprise à lui confier que je ne ressentais plus rien pour lui et que je me sentais prisonnière de cette relation.
« Alors pourquoi tu restes? » m’a demandé mon sexy tatoueur, et je dois bien avouer que je n’ai pas su quoi répondre. Et que j’ai réalisé dans la foulée qu’il était grand temps que je me tire. Pas de Londres, où j’ai passé les dernières semaines en immersion totale avec un sublime local tendre et tatoué, mais de cette relation horrible qui était en train de me tuer à petit feu. Quand je suis rentrée et que je lui ai annoncé que je partais, mon ex a eu l’air stupéfait. Il était tellement habitué à ce que j’encaisse tout qu’il n’avait rien vu venir.
Six mois après notre rupture, je rencontrais l’homme de ma vie. Au fil des années, j’ai pu me retrouver et me reconstruire, grâce à pas mal de thérapie, mais aussi à l’amour que mon mari me porte chaque jour. Je n’ai aucune idée de ce qu’est devenu mon Londonien, et à vrai dire, je n’ai jamais vraiment essayé de le savoir: après la rupture avec mon ex, j’étais occupée à gérer tous les détails de ma nouvelle vie, et une fois que j’ai rencontré celui qui partage ma vie, je n’avais plus d’yeux que pour lui. Mais j’ai conscience de devoir une fière chandelle à ce tatoueur qui m’a permis de me retrouver et de revenir moi-même. Et même si on n’est plus en contact, il est toujours un peu avec moi puisqu’il m’a tatouée ce jour-là… »
« Grâce à mon amour de vacances, je suis beaucoup plus exigeante dans le choix de mes partenaires »
Elyse, 20 ans, a vécu sa première « vraie » histoire, et a décidé que désormais, elle refusait d’accorder son temps (ou son coeur) à n’importe qui.
« Après mes études secondaires, je suis partie pour une année sabbatique à Malte. Je sortais d’une longue relation assez compliquée, donc je n’avais pas du tout prévu de rencontrer quelqu’un là-bas, et encore moins d’entamer quelque chose de sérieux. J’embrassais parfois des garçons en soirée, mais ça n’allait jamais plus loin. Sauf que cinq mois après mon arrivée, le coloc’ de l’un d’entre eux a mis les voiles avec ma meilleure amie, donc j’ai dû le recontacter pour lui demander où ils étaient. Je l’ai rejoint, j’ai retrouvé mon amie, et le lendemain, on a refait la fête ensemble, et cette fois, on a parlé. J’ai appris qu’il venait d’Allemagne, qu’il avait un an et demi de moins que moi, qu’on suivait tous les deux des cours d’anglais dans la même école et qu’il ne restait qu’un mois sur place. Dès le lendemain, on a commencé à se voir en dehors des fêtes, à s’envoyer plein de messages et à passer toutes nos pauses ensemble.
Un jour, il m’a dit que ses amis lui avaient demandé si on était en couple, ce à quoi j’ai répondu que non, puisqu’il ne restait plus que quelques semaines… Mais en attendant, il se comportait comme un vrai gentleman. C’est toujours lui qui m’invitait au resto, il avait plein de petites attentions, et moi, de mon côté, je lui ai offert un bracelet, avec son double à mon poignet façon bracelet d’amitié. Son dernier week-end sur place, il m’a retrouvée pour une excursion à la Blue Grotto et à la Golden Bay, et quand il est arrivé, il a déballé de son sac tous mes bonbons et mes chips préférés.
C’était pile le genre de geste romantique dont il me couvrait. Il m’a aussi offert un livre à compléter avec plein de questions personnelles pour apprendre à mieux se connaître, et on y a répondu ensemble, dans les bras l’un de l’autre au bord de l’eau. Un jour, en se lavant les mains, il a perdu son bracelet et immédiatement insisté pour qu’on en retrouve un autre, parce que c’était un souvenir de moi. Je n’avais jamais été avec quelqu’un d’aussi prévenant, et le jour de son départ, je l’ai accompagné à l’aéroport et je lui ai donné une lettre où je lui disais tout ce que je ressentais. Les adieux ont été déchirants, et nous ont permis à tous les deux de réaliser l’intensité de nos sentiments. À tel point que j’ai même envisagé un moment d’aller faire mes études en Allemagne.
Finalement, on a très vite réalisé qu’une relation longue distance ne nous disait rien, surtout en ce qui me concerne, même si le fait d’être si attachée à lui, et qu’il soit si attentif et tendre, aurait pu me faire changer d’avis. Au cours des mois qui ont suivi, on a eu des contacts épisodiques, et on a failli se voir plusieurs fois, mais ça n’a jamais fonctionné. Aujourd’hui, ça fait environ 6 mois qu’on ne s’est plus donnés de nouvelles, mais je garde de très beaux souvenirs de lui. C’est un garçon exceptionnel, et je l’aimerai toujours un peu. D’ailleurs, notre histoire est une de mes histoires préférées à raconter.
Quand je l’ai rencontré, je sortais de ma première relation amoureuse, qui avait été toxique et m’avait rendue très malheureuse. Rencontrer mon Allemand m’a rendu confiance et m’a permis de savoir ce que je voulais vraiment… Mais aussi, de réaliser que je méritais mieux que la manière dont mon ex m’avait traitée, et qu’il y avait des garçons prêts à prendre soin de moi. Grâce à cet amour de vacances, je suis beaucoup plus exigeante aujourd’hui dans le choix de mes partenaires. Et j’ai décidé que mon prochain amoureux devait être au moins aussi bien que mon Allemand, sinon ça ne m’intéresse pas ».
« Ce coup d’un soir s’est transformé en éveil sexuel »
Romain, 34 ans, s’attendait à tout lors de sa croisière gay… Sauf à ça.
« Depuis quelques années, je participe aux Démence Cruises, des croisières qui rassemblent entre 3.000 et 5.000 gays à chaque voyage. Disons que ce sont des vacances sans limites, où on peut faire la fête, draguer et se faire draguer… Chaque jour, il y a des soirées à thème, on se déguise, on rencontre des gens venus des quatre coins du monde et c’est toujours une super expérience.
Dans la vraie vie, je n’ai pas toujours le temps de laisser libre cours à mes fantasmes parce que je travaille beaucoup, mais lors de ces croisières, on peut tous tout oublier et apprendre à connaître des gens qu’on ne rencontrerait pas autrement. Dans le milieu gay, il y a toujours plus d’hommes trans qui gardent leurs attributs féminins, et ces croisières ne font pas exception.
Sur le bateau, tout le monde est là pour oublier le train-train quotidien et explorer de nouvelles choses. Avec le soleil, la fête et les déguisements, on peut vraiment s’autoriser à être qui on veut, sans se soucier du regard des autres. Lors des croisières, il y a vraiment une ambiance hédoniste, et une tolérance très large à la nudité. L’objectif est vraiment de prendre du plaisir, et un jour, on rentrait dans notre chambre avec mon copain quand on a croisé la route d’un super beau mec, très fin, avec un corps de rêve et des proportions de mannequin. Immédiatement, le courant est passé entre nous et quand on est passés à la vitesse supérieure, on a réalisé que c’était un homme trans.
J’étais surpris, parce que c’était ma première expérience sexuelle avec une personne transgenre. J’aime les hommes, mais ce qui m’attire chez eux, ce ne sont pas leurs parties intimes mais bien leur virilité. Cet homme trans qu’on a rencontré sur le bateau avait une dégaine très virile, et pas de poitrine, mais il n’avait pas subi d’opération de réassignation sexuelle et avait donc toujours des organes génitaux féminins.
C’était ma première expérience avec cette partie du corps, car j’ai toujours su, même petit, que j’étais amoureux des garçons et j’ai fait mon coming-out très jeune. Il y a 30 ans, on parlait moins librement de l’homosexualité, donc j’ai pu me questionner sur mon identité de genre, parce que je me disais que si j’aimais les hommes, c’est peut-être que moi, j’étais une femme. Mais non: je suis un homme qui est attiré par les autres hommes, et cette expérience me l’a confirmé. C’était grisant, et c’est un très beau souvenir, mais je n’ai pas réitéré l’expérience depuis: en dehors des croisières, j’ai une vie de couple plutôt sage. Mais qui sait, au prochain voyage… «
« Grâce à mon amour de vacances, je vole de mes (ou plutôt nos) propres ailes »
Caroline, 34 ans, a rencontré l’amour au moment où elle s’y attendait le moins, et cette rencontre a changé le cours de sa vie professionnelle.
« Dans une autre vie, j’étais en couple avec un restaurateur et je m’occupais de la salle pendant que lui s’affairait en cuisine. Concilier amour et travail n’est jamais simple, et notre vie de couple était faite de nombreux hauts et bas, raison pour laquelle après 8 ans de relation, on a décidé de se séparer. Tout en continuant à continuer à travailler ensemble, car on formait un binôme très efficace. L’été, on organisait des évènements qui nécessitaient un renfort de personnel, et c’est comme ça qu’Alex a rejoint l’équipe. De soutien temporaire, il est passé à chef de partie froide puis second, jusqu’à l’arrivée du Covid et à sa décision d’aller rejoindre sa maman en Italie.
Pendant la pandémie, on a fait front avec mon ex, et diversifié notre offre pour proposer des plats à emporter, mais quand les restaurants ont enfin pu rouvrir, j’ai appris qu’il avait une histoire avec notre étudiante et j’ai décidé que je ne voulais plus travailler avec lui. Je lui ai cédé mes parts dans le restaurant et j’ai pris la décision de repartir à 0.
À l’époque, c’était le début des vacances et j’étais encore en contact de temps en temps avec Alex, qui m’a proposé de le rejoindre en Italie pour souffler un peu après cette période mouvementée. Je suis quelqu’un de très pudique, et certainement pas du genre à débarquer n’importe où n’importe comment, mais ma vie était complètement chamboulée, donc je me suis dit que c’était le moment ou jamais de prendre des risques. Je suis donc allée les retrouver près de Rome, sa maman et lui. J’étais supposée rester une semaine, mais finalement, je suis restée près d’un mois.
Trois semaines comme dans les films, à découvrir la culture italienne, des paysages à couper le souffle, des traditions, une famille, et surtout, un homme que je pensais connaître mais que je ne connaissais finalement pas du tout, et pour lequel j’ai eu un coup de foudre complètement inattendu.
Alex était mon ami, et je m’attendais d’autant moins à tomber amoureuse de lui que dans sa tête, c’était décidé, il restait en Italie. Je ne me voyais pas y vivre, et lui n’avait plus envie d’habiter en Belgique, donc la mort dans l’âme, on a décidé de couper court à notre histoire et de continuer nos vies chacun de son côté… Jusqu’au jour, quelques mois plus tard, où Alex m’a fait la surprise de débarquer en Belgique, et de commencer un nouveau travail près de chez moi.
Petit à petit, on a construit une vie à deux, d’abord en habitant ensemble, puis en ouvrant notre propre restaurant, dont le nom, Kuore, est un clin d’oeil à notre histoire. Aujourd’hui, on travaille main dans la main, on a notre appartement, et puis notre bébé, une belle boule de poils appelée Milka, qui est à nos côtés presque depuis les débuts de notre relation, il y a presque trois ans tout pile. Et on a tout pensé dans notre resto pour qu’on s’y sente comme en Italie, donc c’est un peu comme si on y était toujours aussi « .
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