Bye bye Paris (1/6): Sami Chouchi, judoka: « Les JO, c’était un rêve de gosse »
Le Vif Weekend part à la rencontre de ces champions belges qui ne pourront pas briller aux jeux Olympiques de Paris. Parmi eux, le judoka Sami Chouchi (31 ans) qui a raté de peu la qualification et essaye aujourd’hui de rebondir, avec résilience.
«Il fallait être dans les vingt premiers mondiaux pour être qualifié pour les JO de Paris. J’étais très près du but mais malheureusement j’ai raté cette sélection. Quand j’ai perdu en huitième de finale lors des championnats du monde, j’ai été énormément déçu. Si je gagnais ce combat, ma qualification était dans mes mains. J’ai été disqualifié par l’arbitre pour ‘facilité vis-à-vis de mon adversaire’, c’était un combat très serré au niveau du score.»
Le choc de la déception
«Sur le moment même, je me suis dit: «c’est la fin, tu as fait ça pour rien !» J’étais très fataliste. Les JO, c’était un rêve de gosse. J’avais déjà raté le coche à Rio et Tokyo… Je me sentais énormément coupable pour les personnes qui avaient investi pour moi, en moi, avec moi: ma famille, mes amis, mes sponsors… Qu’est-ce que j’avais foutu? Il y a pas mal de facteurs qui ont joué je pense, surtout le fait d’avoir changé de catégorie de poids à un an et demi des jeux seulement. J’ai dû m’adapter à ma nouvelle catégorie mais aussi performer car je n’avais qu’un an au lieu de deux pour engranger un maximum de points.»
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«Cependant, avec du recul, et tous les messages de soutien que j’ai reçus, que ce soit du Comité olympique, de mes entraîneurs, de ma famille, de ma femme et mes enfants, je me suis rendu compte que ce que j’avais fait était énorme. Je m’étais fixé un challenge à un an des jeux et j’ai failli le réussir. Aujourd’hui, je pense que tout se passe pour une raison ou une autre. Si je n’ai pas été aux jeux maintenant, c’est qu’il y a quelque chose de mieux qui va arriver pour moi.»
Leçon de résilience
«Ça a été un échec personnel. Mais il y a énormément de hauts et de bas dans la carrière d’un sportif. La résilience est quelque chose de très important dans le sport, et dans le mien, et je suis content de pouvoir compter sur cette qualité que j’ai. Maintenant, j’avance, j’essaye de rebondir de la meilleure des manières.»
«J’ai commencé le judo dans un judo club d’Uccle où ma mère m’a inscrit car j’avais des problèmes de concentration et d’hyperactivité. Et ça a pris… Etre un sportif de haut niveau, c’est quelque chose de très privilégié et unique. Il faut se rendre compte de la chance qu’on a. Parfois, cela arrive à un âge où les responsabilités ne sont pas une priorité et ça a été souvent difficile car je ne savais pas où me situer par rapport à mon environnement, à mes amis qui partaient en vacances, faisaient la fête, alors que moi, je devais rester très focus, je ne pouvais pas me permettre ce genre d’écart. J’ai dû faire pas mal de sacrifices, mais je ne les appelais pas des sacrifices jusqu’à ce que j’ai des enfants.»
La suite de la carrière
«Depuis que je suis papa, par contre, je pense avoir fait énormément de sacrifices sur le temps que j’aurais pu consacrer à mes enfants. J’ai mis cela de côté pour promouvoir mon rêve. Ça a été le plus dur. Mon prochain objectif ? Joker ! Pour l’instant, c’est une équation sans solution, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je vais prendre le temps d’y réfléchir, encore. Le sport est une école de la vie, il t’éduque, te forme, t’apprend énormément de choses que tu n’apprends pas à l’école à un jeune âge, et te prépare pour la vie.»
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