Cancer du sein | Face au risque, elles ont choisi la mammectomie préventive
En 2018, les sœurs Klaar et Marie – alors âgées de 33 et 41 ans – font un test génétique suite à plusieurs cancers dans la famille. Le test révèle qu’elles sont toutes deux porteuses du gène BRCA. Pour éviter tout risque, elles décident de subir une ablation préventive des seins.
« Des deux côtés de notre famille, il y a déjà eu plusieurs types de cancers. L’anxiété est encore montée d’un cran quand un membre de la famille est décédé d’un cancer des glandes lymphatiques. Comme nous ne savions pas comment surveiller notre corps pour détecter à temps d’éventuels cancers, nous avons pris l’initiative de faire des tests génétiques ma sœur et moi.
Les tests ont démontré que nous étions toutes deux porteuses du gène BRCA. Cela a été une surprise, car il n’y avait qu’un seul cas connu de cancer du sein dans notre famille. Par conséquent, le risque que nous soyons toutes les deux porteuses était infime. En fait, quand nous avons reçu l’appel, nous étions soulagées puisque nous pensions chacune que cette épreuve serait épargnée à l’autre. Sauf que nous avions toutes les deux tirées le « gros lot » ».
« Ça aide quand on peut en discuter avec quelqu’un qui vit la même chose »
Klaar Vanzon
« Aucune de nous deux n’a hésité quant à l’opportunité d’une chirurgie préventive, tant les risques de contracter un cancer du sein sont incroyablement élevés. Nous étions déjà heureuses d’avoir été épargnées jusque-là. Bien sûr, cela n’a rien d’amusant, mais c’est une chance que d’avoir pu anticiper les problèmes. On ne peut être reconnaissant en sachant que tant d’autres n’ont pas cette chance.
Sur les conseils du spécialiste j’ai opté pour une reconstruction avec mes propres tissus et ma sœur pour des prothèses. Pour utiliser ses propres tissus, il faut avoir suffisamment de graisse abdominale, ce qui n’était pas le cas de ma sœur. »
Dire adieu à son corps
« Ce sont des opérations lourdes qui nécessitent une hospitalisation de presque semaine. Lorsqu’on opte pour une reconstruction à partir de ses propres tissus, la circulation sanguine est contrôlée régulièrement pour éviter que les tissus ne se nécrosent – un risque bien réel. Vous devez prendre de lourds analgésiques et rester au lit pendant plusieurs jours.
Pour une prothèse, votre peau est étirée en plusieurs étapes avant qu’ils puissent placer les prothèses finales et cela fait aussi très mal.
L’ensemble du processus est également physiquement exigeant, car on souffre beaucoup et l’on est gêné dans ses mouvements pendant longtemps. Par exemple, on ne peut rien soulever pendant des semaines ni conduire de voiture. On doit aussi éviter tout ce qui exerce une pression sur les plaies pour qu’elles aient une chance de cicatriser.
Sur le plan émotionnel, c’est aussi difficile, car l’on doit dire adieu à son ancien corps. Beaucoup de choses sont possibles, mais votre corps ne sera plus jamais le même. On oublie souvent que les mamelons sont également enlevés et qu’ils doivent être retatoués. C’est un long processus durant lequel il faut, à chaque fois, recharger ses batteries pour l’étape suivante.
En raison de la pandémie, certaines opérations ont été annulées, ce qui a rendu le chemin encore plus long.
Ma sœur et moi avons trouvé beaucoup de soutien l’une envers l’autre. Cela change tout si vous pouvez discuter avec quelqu’un de votre entourage qui vit la même chose que vous. Cela permet de se sentir moins seul. C’est plus difficile à comprendre pour les autres qui n’ont rien vécu de tel. Si ce n’est les cicatrices qui ne disparaissent jamais complètement, on ne souffre pas physiquement par la suite.
Malgré tout cela, les risques de contracter un cancer du sein ne sont pas nuls. On enlève le plus de tissus possible, mais on ne peut pas tout enlever. Alors demeure un risque. La peur ne disparaît donc pas complètement, mais elle est fortement réduite. En fait, la peur est réduite de manière proportionnelle aux risques « .
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