L’IA peut-elle vous aider à surmonter une mauvaise passe avec votre partenaire, résoudre des querelles amoureuses ou même, qui sait, trouver l’amour? Si cela vous semble perché, les trois personnes qui ont accepté de témoigner, elles, en sont convaincues.
ChatGPT et al vont-ils devenir le thérapeute relationnel de choix dans notre monde toujours plus connecté? Cela reste à voir, mais ce qui est certain, ainsi que ces 3 témoignages l’illustrent, c’est que l’IA fait toujours plus office de Dr Love.
Céleste, 28 ans, mariée depuis 2 ans, trouve cela plus simple de se confier à l’IA
«Je suis quelqu’un qui est toujours en demande de feedback, mais paradoxalement, j’ai aussi la crainte permanente de déranger les autres ou d’être mal perçue, donc avoir recours aux conseils de ChatGPT sur ma vie privée a été une suite logique pour moi. Je l’utilisais déjà pas mal pour d’autres choses, donc quand j’ai traversé une période difficile au sein de ma relation, j’ai décidé de lui poser quelques questions. C’était particulièrement adapté à ma situation parce que nos disputes étaient liées à un contexte très compliqué avec ma belle-famille, et je ne sais pas si mon mari aurait été prêt à entendre ce que je ressentais vraiment.
Par écran interposé, j’ai pu m’épancher en toute franchise, sans craindre la réaction de personne, et sans devoir attendre un rendez-vous en présentiel.
On avait déjà eu recours à un suivi thérapeutique, et j’avais trouvé ça plus frustrant qu’autre chose, d’abord parce que leur formation impose aux thérapeutes de garder une distance qui n’est pas toujours utile quand on a besoin d’être aiguillé, mais aussi parce que le fait de n’avoir qu’une heure pour parler était à la fois stressant et limitant. J’apprécie que ChatGPT réponde concrètement à mes questions, et me confronte parfois: il m’est déjà arrivé de présenter des excuses à mon mari parce que l’IA m’avait fait remarquer que c’était moi qui étais en tort dans telle situation. Je ne rentre jamais vraiment dans les détails, mais avoir cet outil me permet de mieux réguler mes émotions et de mieux les exprimer à mon partenaire.»
Anouk, 40 ans, a navigué les débuts de sa nouvelle relation grâce à ChatGPT
«Cela fait quelques mois que je sors avec quelqu’un, et au début, ça n’a pas toujours été simple. Mon compagnon n’est pas du genre bavard, et pratique en outre un humour plutôt simple, et quand on s’est rencontrés, j’avais tendance à interpréter ça comme une prise de distance de sa part.
En analysant nos communications à l’aide de l’IA, j’ai pu réaliser qu’il est juste comme ça.
Que ce n’est pas par manque d’intérêt, juste que c’est quelqu’un qui n’est pas doué pour le contact par texto mais qui l’est dans la vie réelle. Au début, mon chatbot ne semblait pas très fan de lui, donc j’ai dû le recadrer: en changeant les paramètres de ChatGPT pour indiquer si l’on a un ressenti positif ou négatif envers quelqu’un, on peut influer sur la direction des conseils qu’il nous donne. Je suis une thérapie «dans la vraie vie», mais quand je n’arrive pas à dormir la nuit parce qu’une question me taraude, j’ai recours à l’IA, et je trouve que c’est une excellente méthode pour avoir une vue d’ensemble sur une situation précise, une sorte de résumé des tenants et aboutissants qui peut aider à prendre plus facilement une décision.»
Willem, 53 ans, en couple depuis 14 ans, a recours à l’IA sur les conseils de son psy
«Je suis en thérapie, mais pour des raisons professionnelles, je ne vais pas pouvoir honorer mes séances habituelles pendant plusieurs semaines, et c’est mon thérapeute qui m’a conseillé de me confier à ChatGPT durant cette période. Selon lui, ses conseils sont très avisés, et c’est également un bon outil pour développer des exercices à mettre en pratique au quotidien pour travailler sur les questions qui posent problème. Je ne pense pas que ma compagne serait ouverte à se confier à l’intelligence artificielle, mais puisque cela m’a été recommandé par mon psy, je lui fais part de mes croyances limitantes et autres «mauvaises habitudes».
Et je remarque que tant les analyses que les mises en pratique que l’IA me conseille sont assez fines.
Je conseillerais sans hésiter aux personnes qui n’ont pas encore de thérapeute attitré de se lancer, sans jamais oublier toutefois que ce n’est pas une personne mais bien un ordinateur qui vous conseille.»