Black Magic Girl

L’Afropolitan Festival va faire vibrer Bozar en une cinquième édition placée sous le thème «Women Power». La mode, le design et le lifestyle d’une nouvelle vague créatrice afropolitaine font évidemment partie de la fête. Invitation à une célébration.

«Women Power». Ça claque comme une célébration, celle de la force créatrice des femmes artistes africaines et afro-descendantes, celle de leurs luttes pour s’émanciper, tordre le cou aux stéréotypes, fuir les assignations en tous genres, élargir leurs libertés et leurs terrains d’action. Pour sa cinquième édition, à Bozar toujours, l’Afropolitan Festival réunit quelque 50 artistes et intellectuelles engagées venues de Belgique, d’Europe et d’Afrique. Plus que jamais fidèle à son ADN, il invite à ouvrir le champ des possibles fin mai, en quatre jours pluridisciplinaires, avec concerts, films, rencontres littéraires, débats, performances, slam et masterclass inspirants.

«Ne partez pas en long week-end de l’Ascension, le dépaysement sera là», promet Siré Kaba. Il y a toujours tant de persuasion joyeuse dans ses éclats de rire qu’on ne peut s’empêcher de la suivre – la Princesse Delphine l’a prouvé avec un naturel confondant en portant l’une de ses silhouettes au défilé du 21 juillet dernier. Avec son énergie renversante, la créatrice d’Erratum Fashion inscrit la mode, le design et le lifestyle au cœur de ce festival bruxellois. Sous sa curation, une dizaine de pépites afro-belges et d’ailleurs s’installent dans un pop-up très inspiré «new afropolitan way». «J’ai envie de montrer la singularité et la pluralité de tous ces parcours. Je suis si fière de nos exposants!» On croisera notamment la route d’Inconnu, «un label qui s’articule autour de la culture, de la diversité, de l’inclusion», et d’Ici sont les lions – «une librairie éphémère itinérante de littératures africaines et diaspora dont je suis tombée amoureuse!» On rencontrera Banxs Couture et ses «memory tee-shirts», Dorcas Creates et ses illustrations «Black Magic Girl» ou encore Berberism – «une Française d’origine algérienne qui s’inspire de sa culture berbère pour créer des bijoux amazigh et un univers très puissants. On a trop souvent l’impression quand on pense «Afrique» que le Maghreb n’en fait pas partie, j’avais envie de casser cette idée reçue et de montrer la synergie qui existe entre le Nord et le Sud». Et en cerise sur le gâteau, Siré Kaba convie à une Fashion Performance où défileront des «amazones» qui «racontent et célèbrent la résilience et le pouvoir des femmes». Les looks seront labellisés Erratum Fashion, le texte signé Chimamanda Ngozi Adichie et le slam slamé par MPLI, jeune artiste bruxelloise passée par The Voice, dont la créatrice enthousiaste aime particulièrement la sensibilité. Un seul cri de ralliement: «We got the power!»