« Un tatouage, ce n’est jamais qu’un peu d’encre sur la peau »
Anna Mazas est l’auteur de l’ouvrage Life Under My Skin qui retrace l’histoire d’une série de tatouages qu’elle a sur la peau. Rencontre lors de la pendaison de crémaillère du magasin Diesel.
Comment vous est venue l’histoire de ce livre?
Anna Mazas : Il y a trois ans, j’ai commencé à écrire pour plusieurs magazines musicaux. Cela me plaisait, mais je n’avais pas le sentiment de raconter une véritable histoire. C’est à l’occasion de mon 22e anniversaire que je me suis fait faire mon premier tatouage. J’ai alors eu un déclic: je venais de trouver un sujet sur lequel écrire. Les histoires qui se cachent derrière les tatouages sont souvent plus intéressantes que les tatouages eux-mêmes : c’est également ce message que j’ai voulu faire passer. Il existe des tas de raisons différentes pour se faire tatouer. Par le passé, les tattoos étaient exclusivement réservés aux bad boys et aux bad girls. Heureusement, la situation a bien changé.
Vous déclarez que le tatouage n’est plus un élément marginal. N’est-il pas devenu trop banal ?
Je considère le tatouage comme une forme d’art, dont le corps humain est la toile. La banalité d’un tatouage dépend de ce que vous voulez bien en faire. C’est probablement un peu moins personnel de se faire tatouer un petit dauphin sur la cheville pendant les vacances que de s’associer à un tattoo artist pour concevoir ensemble un dessin unique … Et encore. Qui sait ? Peut-être ce dauphin symbolise-t-il une première baignade avec de vrais dauphins, le rêve d’une vie ou quelque chose du style…
Les tatouages sont généralement très personnels. Et pourtant, ils sont visible de tous.
J’aime beaucoup ce dualisme. En plus, on choisit soi-même l’endroit où l’on se fait tatouer, on décide soi-même si le tatouage sera ou non vu. Si je porte de longues manches et un long pantalon, personne ne verra que je suis tatouée de la tête aux pieds. C’est une sorte de jeu, une manière géniale de s’exposer. Je trouve dommage que certaines personnes prennent peur quand je leur montre mes tatouages. J’ai déjà entendu dire : ‘Comme tu t’arranges, quand-même’. Comme si mes dessins étaient une sorte de fascination.
Que dis-tu des gens qui regrettent leur tatouages en devenant plus âgés?
Un tattoo, aussi banal soit-il, symbolise toujours une certaine période de notre vie. Même si cette période a été difficile, le tattoo représente une partie de nous-mêmes. Comment peut-on se regretter soi-même ? Je porte sur mon bras un très grand dessin, tatoué par mon ex. Bien-sûr, c’est parfois douloureux de le voir dans le miroir tous les jours. Mais le regretter ? Jamais.
Vous êtes vous-même assez tatouée. Lequel de vos tatouages préférez-vous?
C’est difficile à dire. J’ai choisi chaque dessin et je les aime tous. Peut-être que mon préféré est le hamburger que je me suis fait faire sur le mollet : ce dessin est très drôle. Le surnom de mon meilleur ami est ‘burger’, c’est aussi de cette manière que j’ai décidé de l’immortaliser: en tant que hamburger grimaçant. Tu vois, pas besoin de rester sérieux en permanence. Un tatouage, ce n’est jamais qu’un peu d’encre sur la peau. (KS)
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