Une seconde nature
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Située en retrait d’un chemin de campagne, cette maison unifamiliale nichée à l’orée d’un bois, prend des allures de petite cathédrale, dressée tout en hauteur, n’offrant au voisinage qu’une façade uniformément blanche et quasi aveugle.
« Comme celle-ci est située au nord, nous avons décidé d’y percer un minimum de fenêtres et de la réserver aux espaces de circulation, explique Catherine, la propriétaire. On voulait aussi se protéger de la route. »
« Nous avons acheté le terrain en 2002 avec l’intention de construire dans une optique contemporaine et écologique, poursuit Catherine. Nous voulions un espace ouvert, lumineux mais qui reste cosy. » Olivier De Sorgher, du bureau bruxellois DDGM a conçu les plans en 2007, dans le plus grand respect environnemental. Eau chaude alimentée par des panneaux solaires, ossature intégralement en bois, chape lissée pour mieux réguler la chaleur : la maison de ce couple et de ses trois enfants s’inscrit dans l’air du temps.
« Le choix du béton plutôt que le parquet comme revêtement intérieur, c’est aussi par goût esthétique, confie Catherine. Le chauffage par le sol également car il permet de se passer de radiateurs et de garder les murs les plus épurés possible. » Un esprit de zenitude qui imprègne aussi bien le mobilier du salon (chaises de Maarten Van Severen pour Vitra, lampe en polycarbonate signé Ferruccio Laviani pour Kartell, poêle Stuv), l’éclairage (rampes Modular), que l’aménagement rectiligne de la cuisine (Schiffini). « La seule entorse aux bibelots, c’est cette statue indienne de Saraswathi ramenée de Pondichéry, s’amuse Catherine. Et j’y tiens beaucoup. »
Le versant sud, ouvert sur l’extérieur grâce à de vastes baies vitrées, est réservé aux pièces de vie : salon, salle à manger et cuisine au rez-de-chaussée.
Avec la même simplicité décorative, l’étage inclut une salle de bains sans fioritures, en partie réalisée dans un matériau parfaitement lisse composé d’une poudre de pierre et de résine.
Chambres et salle de bains sont au deuxième niveau. Les chambres, dépouillées au maximum, si ce n’est la touche champêtre d’une mezzanine en pin à structure apparente.
Dans leur volonté de privilégier le calme et la nature environnante, l’architecte et ses clients ont particulièrement soigné la mise en scène des abords extérieurs.
C’est depuis ce jardin arrière aux accents asiatiques, que l’on comprend le mieux la physionomie de la maison, plus complexe qu’il n’y paraît. Celle-ci est composée en réalité de deux volumes, celui du bâti proprement dit, et d’un second, en décrochage par rapport à la structure principale, et suspendu à 80 centimètres du sol. « Ce volume, en léger surplomb, correspond à l’espace du salon, souligne Catherine. De l’intérieur, on ne se rend pas vraiment compte de l’effet mais c’est une manière de créer une légère apesanteur, une impression de légèreté. »
Des gabions prolongent visuellement la perspective d’un mur intérieur occupé par la bibliothèque, tandis que dans la continuité du salon, un bassin surélevé, entouré de galets et de bambous, invite à la détente la plus complète.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, face au bassin relaxant, a été disposée, le long des baies, la fameuse chaise longue de Le Corbusier. Dessinée à la fin des années 1920, elle est devenue un standard éprouvé du bien-être moderniste.
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