48 heures à Eindhoven: le renouveau food et design d’une ville effervescente

Eindhoven
Vue sur la ville © Belga image
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Entre design, culture, attractions atypiques et scène food en pleine effervescence, planifier une échappée à Eindhoven est une idée lumineuse. Aussi et surtout parce que les anciens bastions industriels de Philips, qui a vu le jour ici, s’y offrent une renaissance électrisante.

JOUR 1

  • 11 heures – Visite du musée Philips

Commencer sa découverte d’une nouvelle destination par la visite d’un musée peut sembler austère, mais dans une ville comme Eindhoven, dont l’expansion est inextricable de celle de la société électronique qui y a été fondée à l’aube du XXe siècle, il s’agit presque d’un pèlerinage obligatoire. Ainsi que d’une manière originale de comprendre comment, sans être le chef-lieu de sa province du Brabant-Septentrional ni même comptabiliser plus de 89 km2 au compteur, Eindhoven a su se hisser au rang de cinquième ville la plus importante du pays – et faire profiter les touristes de cette expansion réussie. Bon à savoir si vous voyagez en famille: le musée regorge d’installations interactives garanties d’intéresser les mini-humains les plus éveillés.

  • 13 heures – Délicieux design

Arpenter les couloirs d’un musée, ça creuse, mais heureusement, Radio Royaal n’est pas loin… Et Philips ne l’est jamais vraiment non plus ici, puisque c’est au coeur d’une de ses anciennes chaudières industrielles que ce restaurant branché a choisi de s’installer. Au menu? Un hybride délicieusement surprenant des gastronomies française et allemande, avec, entre autres, flammküchen revisitées, poireaux à la crème fumée ou entrecôte sauce bordelaise. De quoi satisfaire tous les types d’appétits, et reprendre des forces pour visiter le Strijp-S dans la foulée. Soit une ville dans la ville, plusieurs anciens bâtiments du (vous l’aurez deviné) fleuron électronique du cru ayant été transformés en district créatif à l’architecture aussi inspirante que les projets qu’ils abritent. Mélange réussi d’habitations, espaces de travail et poches de créativité, cette zone urbaine atypique offre une source d’inspiration bienvenue aux fans d’architecture ainsi qu’aux amateurs de photographie, séduits par son allure industrielle. Sur place, ne manquez pas une visite au Area 51, le plus grand skatepark intérieur d’Europe, et le point d’observation idéal pour admirer le ballet audacieux de skaters, rollers et autres BMXers qui s’y croisent.

Skate park
Skate park© Unsplash
  • 15h30 – Beauté binaire

Autre élément architectural emblématique de la ville – et halte inévitable -, le BLOB, ou Binary Large Object, de l’architecte italien Massimiliano Fuksas. Lequel garde l’entrée du centre commercial De Admirant et fait office d’aimant à Instagrammeurs s’il faut en croire son omniprésence sur les réseaux sociaux. C’est qu’avec ses courbes organiques de verre et d’acier, il attire tous les regards et éclipserait presque les deux bâtiments installés juste à côté, qui forment pourtant avec lui un ensemble emblématique du design expérimental pour lequel Eindhoven est désormais célèbre.

BLOB
BLOB© Unsplash

Bergstraat

 

Bergstraat© Kathleen Wuyard
  • 17 heures – Instant de recueillement

Si les sirènes du shopping vous appellent, résistez aux enseignes à la chaîne de De Admirant pour plutôt aller lécher les vitrines du triangle Bergen, formé par les rues Kleine Berg, Grote Berg et Bergstraat. A un jet de pierre de ce driehoek où sont nichées les enseignes les plus chics de la ville, la Kerkstraat regorge de boutiques atypiques où dénicher l’un ou l’autre trésor à rapporter de votre visite.

Il serait dommage de ne pas profiter d’une virée shopping dans la Kerkstraat pour jeter un oeil à l’église Sainte-Catherine toute proche, construite dans le style néogothique sur l’emplacement d’une ancienne église moyenâgeuse, et entièrement restaurée après avoir été endommagée durant la Seconde Guerre mondiale. Ses deux tours impressionnantes sont inspirées de celles de la cathédrale de Chartres, et ses murs renferment un des plus grands orgues du pays – quelque 5 723 tuyaux au compteur. Chaque année, en novembre, lorsqu’Eindhoven brille au rythme du festival Glow, l’église Sainte-Catherine est le point… d’orgue des illuminations: sa façade bariolée et scintillante revêt alors durant quelques jours l’apparence d’une oeuvre impressionniste sous acide.

  • 18h30 – Apéro et plus si affinités

A quelques rues seulement de l’église, détour obligatoire par le Down Town Gourmet Market qui, comme son nom l’indique, abrite un assortiment appétissant d’échoppes dont les ingrédients viennent des quatre coins du monde.

Down Town Gourmet Market
Down Town Gourmet Market© SDP

Pizzas au feu de bois, sushis, spécialités turques, vietnamiennes ou indonésiennes, mais aussi « friture hollandaise » sont au menu du mardi au dimanche, de midi à 22 heures. Bon plan si vous venez en groupe: il est possible de réserver une table, car le tout-Eindhoven se presse dans ce marché gourmet où il est parfois difficile de trouver une place assise aux heures d’affluence.

  • 22 heures – Un dernier verre puis au lit

Non contente de disputer à Scranton, en Pennsylvanie, son surnom d’Electric City, Eindhoven rappelle également le pays de l’Oncle Sam au Little One, un speakeasy comme au temps de la Prohibition, qui s’enorgueillit d’être à la fois le plus petit et le plus ancien bar de la ville, compensant grandement son manque d’espace par son atmosphère aussi généreuse que sa carte de cocktails. Le plus dur ici est de se limiter à un seul verre, mais si d’aventure vous deviez vous laisser gagner par l’ambiance festive qui y règne, rappelez-vous que l’avantage d’un speakeasy est que, clandestinité oblige, vos secrets y seront forcément bien gardés…

JOUR 2

  • 11 heures – Infiniment brunch

S’il y a bien un concept qui se prête à merveille à l’escapade urbaine, c’est celui du « bottomless brunch », soit le brunch à volonté. Et celui de chez Fifth peut s’enorgueillir de proposer le concept le plus enivrant (littéralement) de la ville. Outre ses « filthy fries » et ses burritos de petit-déjeuner, on y savoure autant de Bloody Marys, de Mimosas ou de flûtes de prosecco qu’on le désire, le tout en plein coeur du complexe NRE. Une raison suffisante de faire preuve de modération, car l’espace, promis comme le digne héritier du Strijp-S, offre lui aussi un magnifique exemple de réhabilitation urbaine et vaut la visite. Si, hier encore, l’endroit servait à approvisionner les habitants d’Eindhoven en chauffage, le projet NRE est tout sauf une usine à gaz, invitant plutôt à une agréable flânerie postprandiale à la découverte de son architecture industrielle remise au goût du jour.

Strijp-S
Strijp-S© photos: UNSPLASH
  • 14 heures – Art de vivre

Encore un musée? Oui, mais pas n’importe lequel: dans un écrin mêlant architecture des années 30 et aile contemporaine signée Abel Cahen, le Van Abbe, considéré comme un des centres d’art majeurs de l’Euregio, rassemble une collection d’art moderne où Mondrian et Kandinsky voisinent avec Picasso. Si l’art pictural vous laisse de marbre, sachez que la collection comprend également des oeuvres de Rodin et que l’architecture du musée en lui-même est digne d’une visite.

  • 17 heures – Ville de lumière

Impossible de poser ses valises à Eindhoven sans faire un détour par la piste cyclable Van Gogh-Roosegaarde toute proche. Soit un hommage de 600 mètres de longueur de l’artiste Daan Roosegaarde à l’une des figures emblématiques de l’impressionnisme. Dont la Nuit étoilée est recréée ici à l’aide de pierres colorées lumineuses qui se rechargent en journée à la lumière du soleil et illuminent les environs de manière féerique dès que le jour commence à baisser. Détail qui n’en est pas un: la piste (qui peut également être empruntée à pied) relie deux moulins, celui d’Opwetten et de Coll, tous deux immortalisés dans les tableaux de Vincent Van Gogh. Pour rejoindre la piste en transports en commun, il suffit de prendre la ligne 6 au départ de la gare d’Eindhoven et de descendre à l’arrêt Koudenhoven puis de marcher quelques centaines de mètres (la piste est indiquée) pour en prendre plein les yeux.

Pistes cyclables
Pistes cyclables© Unsplash
Festival des lumières

 

Festival des lumières© photos: UNSPLASH
  • 18h30 – Kazerne de ravitaillement

Avant de quitter la ville lumière (comment ça, le surnom est déjà pris?), dernier arrêt chez Kazerne, le restaurant éponyme d’un espace hybride qui rappelle encore, si besoin est, jusqu’où Eindhoven a su se réinventer, construisant un futur florissant sur les ruines de son passé industriel. Ici, c’est dans une ancienne caserne devenue tout à la fois hôtel, Q.G. de foodies, espace d’art et chantre de la technologie et du design qu’on s’attable pour déguster la cuisine de Giovanni Gabana, qui rend délicieusement hommage à ses origines italiennes.

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Le menu du chef, qui décline trois services à 42,50 euros, offre un excellent rapport qualité-prix, tout comme la généreuse portion de pâtes carbonara, lesquelles démontrent de manière incontestable qu’il n’y a décidément pas besoin de crème (sacrilège!) dans la sauce carbo’ pour que celle-ci soit crémeuse à souhait. Ne manquez pas un saut dans la boutique design qui partage l’espace avec les restaurants et l’exposition permanente de design durable: c’est l’adresse parfaite pour dénicher des pépites à tous les prix et ramener un souvenir déco (par exemple un sublime miroir en Inox signé Oskar Zieta) de votre visite à Eindhoven.

En pratique

Y aller

En voiture, Eindhoven se trouve à seulement 1h45 de Bruxelles.

Se loger

  • The Match. Avec sa situation centrale et sa déco industrielle qui rappelle l’ambiance électrique de la ville, cet hôtel offre le pied-à-terre parfait pour partir à la découverte d’Eindhoven sans trop gréver le budget. Les chambres, modernes et lumineuses, démarrent à 66 euros la nuit, et l’hôtel propose son propre service de location de vélos. Leur promesse d’être « l’hôtel le moins accueillant d’Eindhoven » n’est pas à prendre au pied de la lettre, mais bien comme une invitation humoristique à filer flâner en ville au lieu de paresser dans votre chambre.

hotelthematch.com

  • Kazerne. Plus chic et bien plus difficile encore à quitter pour explorer la ville, cet établissement rassemble 8 hébergements, entre chambres, suites et lofts de luxe. La décoration, qui fait la part belle aux oeuvres de designers contemporains, a valu au Kazerne d’intégrer le cercle prestigieux des Design Hotels. Un luxe dont le prix reste accessible: dès 162 euros la nuit.

kazerne.com

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